Embuscade(avec Maeve, Angemort, Morgause et plein d'autres)

L'enfant bien emmitouflée suivait la conversation avec une expression indéfinissable.

Malgré ses fourrures aux reflets d'incendie, elle se sentait glacée... glacée jusqu'au fond de l'âme. Le couteau acéré de la jalousie lui fouaillait soudain le cœur.
Devant le spectacle d'une Gwenaelle chérie et choyée par ses pairs, elle se sentait esseulée et abandonnée.

Aucun recul possible dans la réflexion dans l'esprit d'une fillette si jeune ; elle ne voyait pas, ne voyait plus que le sujet de la conversation se prêtait juste à la situation actuelle. Carrant sa mâchoire d'ivoire pour ne pas pleurer - quelle honte de montrer ainsi son chagrin... Elle qui était placée dans l'Ordre Céleste ! - elle tenta de se consoler en pensant à la flamme brillant sur l'autel portatif de sa mère... mais ne réussit qu'à se sentir plus perdue encore dans ce drôle d'univers auquel elle s'était habituée.

Et pour se raccrocher à quelque chose, elle s'approcha de son petit pas sautillant jusqu'à celle qui remplaçait Makiko dans son cœur, du moins dans les faits : papa-Marth ne lui avait-il pas dit qu'il serait désormais son père ? Et il avait épousé cette femme. Explication tout à fait logique qui rasséréna quelque peu Tsi-Lei, qui sourit à tout le monde d'un air guilleret, toujours nuancée d'une inquiétude tangible.

-"Vous voyez, mama-Morgause, je me suis habillée en l'honneur de toute la famille. Et vous aussi !"

Elle pavoisa un instant dans son manteau de feu, presque de la couleur du premier blason de Morgause... ses longs cheveux aux couleurs d'incendie dont elle était si manifestement si fière.

Oh oui, Tsi-Lei désirait tant leur amour à tous, et leur fierté !

hj : Au tour de mama Morgause Smile

[ oui ? on me demande... baille un bon coup... uhm y a du boulot, ja vais essayer e satisfaire tout le monde...]

Morgause reçu avec un plaisir non dissimulé le cadeau d'Agravain, elle était heureuse de voir que quasi toute la fratrie était réunie en ce lieu pour lui souhaiter un bon voyage... Elle pris délicatement l'ouvrage précieux, reconnu là un joli travail digne des grands copistes... et en fut émue.
Elle donna à son fils une accolade toute ne tendresse en lui glissant à l'oreille :

- ce bel ouvrage réveillera celle qui amena la chrétienté en Orcanie... par opportunisme, peut-être, mais aussi par amour de notre Seigneur... n'en doutez pas mon adoré fils... En tout cas c'est un cadeau magnifique qui devrait figurer comme trésor d'une abbaye... Un fois lu j'en ferai don à celle que doivent financer en Austrasie la petite Man... Kadoudal et le joli petit ambassadeur du Saint Père. Ton cadeau le mérite mon ange...

Elle ne fit aucune remarque supplémentaire à propos du mariage de Gauwain qui avait l'air bien engagé... et ne réagit pas aux propos échangés entre son époux et son fils à propos de l'escorte, cela ne regardait qu'eux... elle nota tout de même à regret la gène qui perdurait entre les deux hommes...
Quand la petite Tsi Lei fit son entrée théâtrale la reine était de très bonne humeur... elle rayonnait d'amour et de tendresse et, de fait, sentit le besoin d'amour de la petite orpheline. Elle la regarda, les yeux brillants et applaudit des deux mains en lui rétorquant :

- Mademoiselle ma fille, vous êtes ra-vi-ssante... parfaite en fait. J'aime beaucoup le rouge, le feu est ma couleur et ça tout le monde le sait mais seule vous, ma jolie, le portez en ce jour béni... j'en suis fort touchée et vous propose de commencer le voyage dans ma litière. Je serai fort honorée que vous vous affichiez ainsi vêtue à mes côtés... me ferez vous cet honneur ma toute belle enfant ?

Sur ce, elle la gratifia d'une révérence avant de lui tendre les deux bras...

Nathan sourit en voyant Tsi Lei rejoindre les bras de Morgause et Marth embrasser les deux femmes puis, après avoir salué tout le monde, remonter sur sa jument, pour ensuite demander aux deux éclaireurs d'avancer. Nathan s'approcha alors des souverains et déclara avec douceur, en s'inclinant légèrement et respectueusement devant Morgause:

"Vos altesses, Votre altesse, nous attendons vos ordres. Votre époux me semble d'ailleurs impatient de prendre la route, tout comme votre fille, non?"

Nathan avait d'abord salué les fils, puis les derniers propos étaient destinés à Tsi Lei, et furent dit avec un tendre sourire. Nathan adorait les enfants.

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Et pendant ce temps là, les deux éclaireurs sortirent de la ville et regardèrent au loin.

"Dernière belle journée j'ai l'impression, non?"

Déclara le premier des deux.

"Oui, l'hiver est déjà là et les premières tempêtes de neige auront bientôt lieu."

Le deuxième homme regarda son ami éclaireur. Un jeune idéaliste. C'était regrettable car il lui faudrait bientôt le tuer.

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Marth qui après avoir embrassé sa femme et sa fille était remonté sur sa jument regarda le paysage lointain et sourit. Il n'avait pas chevauché depuis si longtemps! La journée s'annonçait magnifique.

La reine faillit marquer son agacement, en pleine ferveur familiale il lui était désagréable d'entendre une sorte de super-domestique la rappeler à l'ordre.
Elle trouvait cela inconvenant et lui lança un regard noir...

Néanmoins, son intendant avait raison, il convenait de marquer le départ et seule elle avait ce pouvoir puisque son époux le lui déléguait... elle lui lança à lui un regard amoureux et tendre et déclara :

- mes enfants, il est temps pour nous de prendre la route, Tsi Lei vous viendrez avec Gwenaelle et la dame de Lockley dans ma litière, votre joyeuse compagnie devrait me faire oublier l'ennui de la route qui est longue jusqu'à notre royaume....

Plus loin, le bel ambassadeur du Pape formait l'escorte de sa promise, la co-régente Alicia, avec soin. Sa propre escorte, composée de romains dont le très robuste centurion Valérius, assurerait une sécurité sans faille à la belle sœur de la reine Morgause... Avec son air de dilettante, le Comte de Padoue restait un chevalier, un guerrier de Dieu, et il arborait fièrement une puissante lance à laquelle pendait un fanion représentant les clés d'or du Saint Père...

HJ: allez les amis, postez Smile

Dunwyd se fit plutôt impatient. On lui avait pas demandé de rester la à écouter des sornettes. Surtout celles des femmes. Il se tenait en retrait de la famille royale, pour la simple raison qu'il détestait toujours celui qu'il avait surnommé le "bébé d'orcanie".

Habituellement ce n'était pas lui qui jouait les gentils gardiens, mais Gribskin avait bien l'intention de ne pas l'avoir dans les pattes. Surtout qu'il s'entendait peu. Il avait rejoins un de ses compagnons pour le voyage. Les orcadiens avaient à eux même leur technique de combat, rare était ceux qui ne contenait jamais deux épées.

Sur toutes les brutes épaisses d,Orcanie, seuls deux hommes appartenaient à la reine Minara et ils étaient clairement identifiés aux armureries royales. Lorsque le deuxième s'approcha de lui Dunwyd, il lui lança :

Pourquoi tant s'armer !

La forêt regorge de cafard et de bestiole, maugréa l'Orcadien a son compagnon d'armes en laissant son aigle se poser sur son épaule.

La discussion se termina lorsque les dames allèrent enfin monter. Ils pouvaient partir.

Il était désormais temps que les voyageurs se mettent en route et que le convoie s'ébranle enfin.

Mordred eut un sourire entendu envers sa mère et son époux...
Il déclara :

Nous vous souhaitons donc bon voyage!
Que les vents vous soient favorables...
Et que Dieu vous garde.

Spontanément, le roy eut été capable d'étreindre la dame Morgause, mais devant une grande partie de la cour...il s'agissait de se maîtriser, et de contenir ses émotions.
Ce dont le tyran passionné se trouvait capable, lorsqu'un grand nombre d'yeux étaient braqués sur sa personne...

Un voile de tristesse brouilla, un instant, la vision de Mordred...avant que celui ci ne considère le sir Marth...
Son regard avait reprit tout son éclat, sa gravité également, et sans même prononcer une seule parole...l'orcanien se fit pourtant bien comprendre. Ses yeux parlaient pour lui, et semblaient dire :

"Qu'il ne lui arrive rien...
Ou vous m'en répondrez.
Même aux enfers..."

Car, et sans animosité particulière:p
Selon l'ange(?) d'Orcanie, la place du beau sir ne pouvait être qu'en ce lieu maudit d'entre tous.
Le jour venu...

HJ: Les enfants pourraient peut-être monter dans le carrosse?

Blanche reprit la main de Mordred et Gauvain laissa sa fille mettre les pieds a terre, avant de l'embrasser sur le front. Valéria qui insista pour la laisser partir en profita pour commencer son étreinte.

Nous attendrons ton retour, ma belle

Elle l'embrassa sur le front , puis elle fit ses au revoir a Mordred un peu trop conventionnellement.

Au revoir mon oncle.

Elle se tourna vers Blanche qui l'étreignit.

Vous me pardonnerez pour Arthur ?

La reine lui caressa la joue en signe de pardon accordé.
Puis la jeune peste monta, elle avait une mission dans le futur château de Morgi.

Morgause se décida à embarquer, elle était étrangement émue, il lui fallait bien constater qu'elle abandonnait là son fils, son tant aimé fils pour un long périple à travers son nouveau royaume. Un royaume à reconstruire, un royaume qu'elle offrait comme arme au souverain de son cœur.

Ses beaux yeux s'embrumèrent un peu, il lui coutait de laisser Mordred, il lui coutait de ne plus partager sa vie même quelques semaines. Même si son fils prenait son envol, elle s'estimait indispensable, elle se voyait toujours incontournable en Orcanie... Néanmoins, elle afficha un sourire de façade, contredit par son regard un peu triste, en montant dans sa litière en compagnie des deux enfants. Elle espérait que sa petite fille et l'enfant adoptive de Marth, l'aideraient à supporter cette séparation douloureuse, l'aideraient à rendre ce voyage qui s'annonçait long plus jovial...

Avant de monter, elle retira son gant brodé pour caresser la joue de son fils, sans un mot, un mot lui eut semblé déplacé, elle avait besoin de ce dernier contact physique, physique comme l'amour qu'elle ressentait pour cette chair de sa chair, pour cet être qui était le plus cher à son cœur comme à son corps, ce fils tant espéré, tant aimé, fruit d'un amour et d'un calcul...

Elle jeta ensuite vers Marth un regard, lourd de désir et d'une certaine reconnaissance et monta lestement dans la litière...

Marth, regarda la scène fort touchante et surprit le regard de Nathan qui était toujours attendri par toute démonstration d'amour maternel, ou paternel. Marth souhaita alors que le désir de paternité de Nathan soit bientôt exaucé.

Il sourit en voyant Gwenaelle entrer dans le carrosse puis partagea la peine de Morgause qui grimpa d'un pas leste. Marth approcha alors, pendant que Nathan faisait grimper Tsi-Lei dans le carrosse.

Marth regarda Faraday et Erwana, et déclara:

"En avant mesdames, si nous voulons rejoindre le port avant que la neige nous en empêche. "

Invitation plus qu'insistante à embarquer, puis une fois cela fait, Marth salua une dernière fois Mordred et la caravane se mit en branle....

Invité

Enfin, elle n' était point mécontente lorsque la Reyne en eut fini de ses adieux qui s'éternisaient depuis un moment. Il est vrai qu'elle avait avec son fils un lien des plus proches qui pouvait troubler par son aspect profond.

à l'invite faite, elle réussit à se mouvoir, bien qu'elle ne sentait plus depuis un moment ses membres raidis par la froidure. Elle s' installa dans la litière surmontée d'un baldaquin dont les rideaux épais faisaient un rempart tout en les protégeant contre le froid mordant et de par leurs postures les préservaient des regards indiscrets. Elle trouva des fourrures de loup à disposition et servit la Reyne ainsi que les personnes présentes. Elle s'enveloppa dans la sienne au moment où la caravane s' ébranla.

hj : Le convoie n'avance pas très vite...

C'était donc l'heure des adieux, ou plutôt des aux revoirs...
Pour plaisanter, autant que par affection, Mordred fit un baise main à sa petite nièce Gweny.

Tu me manqueras, ma chérie.

Le temps d'un clin d'oeil, adressé à la "peste", et la main aimante, et protectrice, de Morgause était sur sa joue...désormais très rouge...l'émotion était à son comble, et le roy en frissonna...
C'est les yeux clos, et les larmes aux bords des paupières, que l'orcanien baisa cette main maternelle si douce, et pourtant...tellement ferme.

Avant d'afficher un franc sourire, presque joyeux.
Rien ne pourrait vraiment les séparer (même la Mort?!), alors un "simple" bras de mer...

Et ils se reverraient, bientôt.

Mordred attira ensuite la reyne tout contre lui, en l'enserrant vigoureusement par la taille...pour ensuite lui glisser à l'oreille :

Vous pensez pouvoir remplir tout les rôles, désormais, mon amour?

Épouse, amante, mère et...amie?!
Rude tâche, mais très beaux défis, non? :p

Blanche regardait le convoi quitter la place. Mordred vivait une autre séparation. Seulement, lorsque Loth avait envoyé Morgause loin de lui, Mordred l'avait revue. Et là ? Qui sait ...
　
　
La bretonne regarda son mari et l'embrassa sur la joue. Enlacée ainsi, la reine passa ses bras autour du cou de son amant.

Je les remplirai avec plaisir

Elle déposa un baiser sur ses lèvres et sécha le coin de l'oeil de son homme. Elle ferait tout pour cet homme,il le savait. Elle l'aimerait et remplacerait Morgause du mieux qu'elle pouvait le faire. Elle ne pouvait pas le laisser tomber. Jamais

L'enfant, bien installée dans la voiture, gloussait de joie.

Aux travers des jointures des panneaux de cuir que l'on avait dressées pour les protéger du froid humide et intense de ce long mois d'hiver, elle savourait le vent sur son visage pétillant, et un profond sentiment de bien-être s'insinuait dans ses veines, dans son corps plein d'énergie et d'enthousiasme.

Enfin, enfin ! Le voyage avait commencé ! Et Tsi-Lei, avec ravissement, pouvait même entendre le trot particulier du destrier splendide qu'elle avait absolument tenue à faire emporter.
La fierté de sa maman, sa fierté !

D'un ton tranquille, que contredisait sa bouille juvénile figée dans une moue extatique, elle s'adressa à sa compagne de jeux, Gwenaelle... Sa "nièce".

-"Du mouvement du vent vient le voyage."

Exposant une rangée de perle blanche, son sourire irradiait littéralement un visage poupin... Et il ne pouvait faire aucun doute que l'asiatique n'avait aucune hâte d'arriver à destination.

Ils étaient partis !

Thomas somnolait lorsque on le réveilla, aussitôt il pensa à tirer les oreilles de l'importun. Cependant il ouvrit les yeux et demanda alors:

"Quoi lieutenant?
-Sir Thomas, les éclaireurs déclarent que le convoi sera bientôt là.
-Alors en chasse!"

Thomas se leva et indiqua à tous ses hommes de se mettre en position…..

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Nathan se retenait de regarder par les fenêtres, laissant les panneaux de cuir les isoler autant que se peux du froid. Sa main, sous la couverture, caressa tendrement celle d'Erwana, sa douce épouse, qu'il continuait d'aimer malgré leurs différents du au fait qu'elle ne voulait pas d'enfant. Il posa les yeux sur la reine, Gwenaelle, Tsi Lei et Theodobert. Ils étaient si mignons. Une mère, ses enfants et sa petite fille. Image touchante reflétant les désirs du jeune homme, qui posa ses yeux sur son épouse, ne faisait pas attention à Faraday. Il voulait tant un enfant d'Erwana….

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Marth faisait chevaucher sa jument juste devant le carrosse de son épouse. Qu'il se sentait bien. Il n'avait pas chevauché depuis si longtemps.
Et ce même s'il faisait froid.Il se sentait si bien. Soudain un arbre tomba en travers du chemin, séparant les éclaireurs de l'avant garde qui s'amassa devant l'arbre.

"Vite, déplacez moi cet arbre, allez!"

Ordonna alors Marth. Les cavaliers de l'avant garde formèrent alors un périmètre de sécurité pendant que les fantassins cherchaient à retirer le tronc.
Soudain une flèche se planta dans le crâne de la jument de Marth qui s'effondra, bloquant simultanément la jambe du Roy, qui poussa un cri de douleur, non à cause du poids du cheval, mais de sa mort.

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Thomas regarda ses hommes, les archers pilonnaient les soldats austrasiens et orcaniens, visant les conducteurs de carrosse et les cavaliers.

"Chaaaaaargeeeez!!!!"

Hurla le Gaurre, aussitôt ses quelques cavaliers et des fantassins chargèrent, sur les austrasiens et orcaniens assaillis de flèches.

HJ: Je vous laisse poster avant de faire réagir Nathan Wink

je laisse répondre les ~~victimes~~ gens avant de lancer l'assaut?

hj : Va y avant! Wink

[j'ai envie de dire... BASTOOOON!!]

Un jour d'hiver, humide et glacé, s'était levé sur la forêt.
La brume se retirait de mauvaise grâce, emplissant les combes, jetant un suaire pâle sur l'humus glacé et les feuilles mortes. Une aube tout à fait sinistre, qui laissait présager que le reste de la journée le serait encore davantage... Mais cela n'entamait pas le moral des troupes, qui vaquaient à leurs occupations, se tenant prêts à voir débouler les éclaireurs d'un instant à l'autre. Silence veillait toujours, quelque part en contrebas, près de la route, tandis que l'Angemort était parti en reconnaissance quelques milles vers le sud.

Ce fut quelques heures avant le mitan de la journée que l'assassin revint, hors d'haleine; il avait trouvé trace des orcaniens, qui seraient là moins d'une heure plus tard.
L'agitation s'empara alors du campement; ceux qui ne participaient pas à l'attaque mirent les voiles au plus vite, et chacun se prépara à l'embuscade; des cris de joie fusaient sous les frondaisons grises, et le tintement précipité des armes résonna dans les bois morts.
Le tumulte se calma lorsque Silence donna le signal de l'arrivée imminente du convoi; aiguillonnés par Maeve qui aboyait des ordres et des jurons en saxon, chacun prit ses positions avec une rapidité remarquable.

Deux hommes avaient choisi un vieux chêne massif, au tronc solide comme le roc, et avait patiemment sapé sa base pour que le moment venu, ils n'aient à qu'à exercer une poussée suffisante pour le faire tomber en travers du chemin.

Tout était fin prêt, et le silence, profond et glacial, retomba sur les bois.

Tapis dans les buissons, les arbres, derrière des pans de feuillages, tous attendaient, le souffle court, immobiles, la pression à son comble. Soixante paires d'yeux scrutaient la route avec impatience, les armes au poing, flèches encochées, n'attendant qu'un souffle pour lancer l'attaque.
Enfin, ils purent entendre le pas des chevaux sur la terre durcie par le froid, le tintement des harnais, la lourde haleine des bêtes qui jetaient de vagues nuages de buée dans l'air immobile. Le bruit sourd de leurs sabots, le roulement des charrettes, quelques bribes de paroles échangées, tout résonna en croissant alors que les orcaniens approchaient avec une lenteur insupportable. Tout était calme, en apparence, mais en réalité, chaque buisson recelait un guerrier prêt à en découdre et qui brûlait de faire sauter des têtes et de se faire des colliers avec leurs dents.
Dieux, que cela sembla long, lorsque les charrettes et leur escorte s'engagèrent sur le tronçon de route qu'ils surveillaient depuis des jours... Et enfin, les cavaliers de tête atteignirent la limite fixée par Maeve et Thomas; quelqu'un donna le signal, et la tension fut à son comble, juste avant la charge, la seconde avant l'assaut, avant que tout ne bascule dans l'horreur et la mort.

Le craquement sinistre de l'arbre chutant sur la route brisa le silence des bois. Une volée de corbeaux s'envola des branches, tandis que les guerriers surgissaient des buissons de part et d'autre du passage, refermant la nasse sur le convoi.
Callaigh et ses archers n'attendirent pas une seconde de plus pour faire pleuvoir une grêle mortelle sur leurs victimes; les flèches empennées de rouge sanglant se plantaient avec la même violence dans la chair des hommes et des bêtes que dans le bois des chariots. Callaigh lui-même, d'un tir bien ajusté, transperça la tête de la jument de celui qui allait en tête.
Voyant Thomas charger l'avant-garde, Maeve eut un hochement de tête, et Shed dressa sa formidable masse sur le talus qui surplombait la route, soufflant à pleins poumons dans le cor de guerre des saxons.

Depuis combien de temps ce chant de guerre n'avait-il pas résonné si loin au sud! Maeve sentit bouillir dans ses veines une joie sauvage, sautant de la hauteur où elle était postée pour se jeter sur le premier homme à sa portée, un des gardes qui suivaient le chariot de queue.
Le crâne fendu de l'orcanien produisit le même bruit cassant qu'un bois sec.
Éclaboussée de sang, Maeve se redressa, tandis que les saxons fondaient sur leurs victimes comme autant d'éperviers sur leurs proies. Les lames scintillaient dans la lumière froide, jetant des éclats vifs en tranchant les chairs, faisant jaillir le sang frais et tiède qui tombait en fumant sur la terre glacée. Les cris, l'odeur fade que dégageaient les corps morts, cette frénésie meurtrière qui s'était emparée d'eux, tout cela faisait naître en elle une joie sauvage, et elle riait en balançant sa hache de droite et de gauche, crachant le sang de ses propres blessures au visage de ses adversaires.

La bataille commençait, et le sort en était jeté.

Dunwyd n’était pas d’humeur jouasse. Que pouvait-il arriver de si malheureux ? Qu’une des princesses s’échappent ? Minara avait senti quelques choses car elle ne l’envoyait jamais bien loin. Lui désormais, un fidèle lieutenant.

Lorsque la monture de son soldat s’affola à l’avant, avec la chute de l’arbre, Dunwyd, homme de guerre avant tout, ne devint aucunement nerveux. Mais la chute que les hommes prenaient de leur monture lui rappelait de mauvais souvenir.

Les saxons ? S’attaquer aux orcaniens lorsque leur roi était dans le … jusqu’au cou ?

Protégez la reine et les enfants, hurla-t-il à quelques orcaniens

Son sang bouillait de rage comme dans toutes les guerres qu’il avait eu à faire. Ses deux épées fermement tenues dans ses mains, il ne manqua pas de transpercer et de tuer. Aux Orcades on apprenait à tuer, pas combattre, tel était la philosophie du roi. Plus tyrannique que son épouse. Dunwyd était l’unique soldat survivant des rangs d’Aron. Et l’ancien félon ne laisserait jamais prendre sa place.

Les deux hommes qu’il tenait avec lui avait été ses soldats les derniers mois. Un visage parmi les barbares lui semblait familier : Thomas de Gaurres ! Il n’était donc guère jamais parti de l’Orcanie.

Continuant avec les horribles saxons, Dunwyd détacha son regard. Les orcaniens tombaient comme des plumes.

Une de ses grosses créatures vint se jeter sur lui. Dunwyd commença par un bon coup de pommeau sur le nez et ôta le bétail de sur lui. Il croisa ses lames justes à temps pour éviter un deuxième saxon et sa hache. Reprenant conscience le premier saxon se jeta sur lui, mais d’un coup de pied, Dunwyd l’envoya de nouveau au sol et le saxon reçu un coup de fer de la part de l’animal de la jeune tsi-Lei. Il n’assomma que le deuxième avant de se rendre près du roi.

Dunwyd était avant tout un stratège de guerre.

- Prenez des montures et rejoignez le château. Il serait davantage prudent pour vos altesses d’être sains et saufs, là bas!

Invité

Tout se passa très vite, après que la paralysie qui l' avait submergé, elle reprit ses esprits et écarta les rideaux de la litiére.Elle avait entendu l' arbre s' écrouler faisant dans sa chute craquer la glace qui recouvrait le sol ce qui fit cahoter la litiére.Elle écarta vivement les rideaux qui obstruaient la vue et distingua la cohue qui s' était faite autour du convoi.

Les hurlements s' élevaient, à chaque fois que des lames ensanglantées transperçaient des corps qui sous les assauts ployaient au sol teinté de rouge dans un bruit métallique.Une pluie de javelines vint se briser sur la litière, dans un mouvement agile, elle se recula juste au moment ou l' une d' elle passa à quelques pouces de son visage et alla se planter dans le bois.Elle se retourna sur la Reyne le visage blanc.

-Nous sommes attaqués....

Le seigneur de Padoue escortait le litière de la dame de Blaye, sa promise. Gentillement il badinait avec la merveilleuse rouquine qui occupait un grande partie de ses pensés... Monté sur son sauvage étalon, caparaçonné du meilleur acier de Damas, il pérorait un peu,, montrant sa superbe brigandine entièrement du meilleur acier et sur laquelle l'or des rames du Saint Père dessinaient deux clefs magnifiquement ouvragées...

Quand il entendit les bruits de l'attaque, il changea du tout au tout son attitude, le jeune homme badin et libertin laissa sa place au Chevalier du Christ, au guerrier de la Foi... calmement, froidement, il évalua très vite la situation, une clairière où il ne pourrait charger qu'une fois, un chemin arrière embouteillé par les charriots de bagages... empêchant toute retraite sauf pour quelques cavaliers agiles...

D'une main ferme et de sa belle épée de cavalerie romaine, il trancha les liens du cheval qui menait la litière puis kidnappa la belle Alicia qu'il posa sur la monture... il se tourna toujours aussi froidement vers Valérius, son maitre d'arme, son centurion... son ami.

- Tu es responsable de l'évacuation de cette dame et de mon petit écuyer... puis il s'adressa aux trois soldats de son escorte pour leur dire :

- Nous, Messieurs, nous couvrons leur retraite... il regarda Alicia, déganta sa main, caressa sa joue en murmurant "à bientôt amour"...

Il saisit son heaume, œuvre d'art à lui seul... imaginez un casque intégal, entièrement recouvert d'argent d'un forme oblongue surmonté de deux ailes d'oiseaux blancs -deux ailes d'oies du capitole, ce couvre chef étant réservé à la noblesse d'empire...-. IL e posa sur sa jolie et juvénile tête... rabattit la grille du plus pur argent et se tourna vers ses trois hommes...

- Messieurs, nous n'aurons droit qu'à une charge avant le corps à corps... le but de cette charge est d'éliminer le plus possible d'ennemis, pas de les tuer mais de les empêcher d'avancer... alors renversons en les plus possible...

Sur ce il harponna son lourd destrier... il sentit l'énergie du lourd cheval entre ses cuisses... elle irradiait jusqu'en son bas ventre... comme un désir, brutal, animal... excitant en diable. Il pris sa lance de frêne et hurla :

- Christ Roi

Un parfait triangle se forma derrière lui, il en était une sorte de tête, une tête totalement exaltée... il balaierait le plus d'ennemis possible pour la belle Alicia, pour sa dame, comme tout chevalier se devait de faire... et ces barbares apprendraient comme meurt l'élite du monde connu, ceux dont les racines remontent à la création de Rome, ceux qui régnèrent des monts picts au déserts d'Arabie...

Morgause était dans une rage folle... elle lança un regard méchant sur la jolie Faraday en lui lançant :

- Merci, mademoiselle de Lockley, je vous suis reconnaissante pour cette information... les yeux de la reine brillaient de haine, non envers sa pauvre dame, mais juste parce que la situation lui était odieuse... lui faire cela , à elle, au moment de son triomphe...

Elle pris sa dague en argent et la jeta à Faraday en lui disant :

- Protégez les enfants... sauvez le prince, je vais voir ce qui se passe... et en se tournant vers les deux fillettes, plus inquiète leur dit : restez avec Faraday les filles, ne tremblez pas, je vais voir... et aviser !

En furie, la reine sortit de sa litière... pour constater que cela tournait mal, très mal... "Maudits lapins d'Austrasie" pensa-t-elle... en regardant "ses" troupes en déconfiture.

Un soldat tomba percé d'une flèche à ses côtés, elle le regarda, méprisante et souveraine... puis, ramassa l'épée du malheureux et la leva en criant :

- Rassemblez vous, Austrasie ! Sus aux maudits fils de chiens de saxons ! Sus aux païens !

Nathan embrassa Erwana, le petit Nathan junior qu'il considérait comme son fils, regarda Faraday, et soupira.

"Erwana, protège Faraday et les enfants. Je m'occupe de Son Altesse."

Nathan sortit alors sa lame et passa devant la souveraine, la saisissant par le bras qui ne tenait pas la lame.

"Altesse, pour l'Amour du Ciel, ne vous mettez pas en danger!"

Nathan regarda alors l'attelage de la litière mais, au même moment une flèche abattit un des deux chevaux. Restait le cheval de Tsi-Lei mais... la selle n'était pas adaptée à la monte en Amazone et de plus la Reine serait exposée.... Poussant la Reine dans la litière, posant la main sur la garde de la lame, et la main de sa Reine, il demanda:

"Altesse, savez vous manier la lame? Si non, il serait peut-être plus sage de le confier à mon épouse qui a un passé de guerrière, non? Sinon. Cette litière n'ira nul part et nous ne pouvons pas fuir à pied, seul le cheval de Tsi-Lei peut nous permettre de fuir mais Altesse, la selle est prévue pour Tsi-Lei, pour une enfant. La monte serait par conséquent fort difficile, il faut donc penser à évacuer votre enfant, en le confiant à quelqu'un, non?"

Le regard de Nathan était posé sur le fils d'Erwana, son fils d'adoption. Il avait mal de devoir faire passer Theodebert avant Nathan jr. Une larme perlait à son oeil. Entre son devoir de père et son devoir d'intendant il était partagé.
Sa lame à la main il vit soudain un gaurre approcher de trop près, se retourna et le frappa. Le Gaurre, un novice chanceux probablement, mais pas si chanceux que cela, ne leva pas sa lame suffisamment vite et Nathan le décapita. Il regarda le sang se répandre sur la neige, avec une morbide fascination, avant qu'une flèche se plantant contre la litière ne le fasse revenir à lui: Nathan était un excellent bretteur mais il n'avait jamais combattu qu'en duels, tournois ou entraînement, jamais sur le champ de bataille.

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