Appartements de Morgause

Le cadeau de Marth était magnifique mais... le jeune homme ne savait pas à quoi il s'attendait à se jetant à ses pieds, tête baissée.
La reine mère n'était pas le genre de femme à se laisser porter par ses sentiments. Elle ne portait généralement d'amour qu'à ses enfants, bien que cela ne l'empêchait pas d'apprécier quelques personnes telles que sa soeur par exemple.

Durant un court moment, Morgause resta le dos tourné à son neveu et ce n'est que lorsqu'elle lui fit à nouveau face qu'elle remarqua quelques larmes s'égarer sur son beau visage.
Le pauvre pleurait sûrement ses parents rien qu'à l'idée de les avoir énoncés... Et bien que Morgause comprenait son chagrin, elle ne ressentit nulle tristesse. C'était un peu comme si son coeur demeurait indifférent voire fermé alors que son neveu enrageait contre l'homme qui avait assassinés ses parents.
C'était parfois étrange comment la haine pouvait transformer un homme.
Les propos d'Emerick furent plein de rage. Il affirmait que seul son épée viendrait à bout de l'ennemi et il en fit le serment solennel devant sa tête.

Alors cette dernière, le visage quasiment de marbre, vint déposer sur la joue d'une jeune et fougeux jeune homme, un baiser maternelle qui avait pour but d'apaiser son coeur.

- Allons allons mon neveu, le jour viendra où vous aurez l'opportunité de laver les affronts commis à l'égard de vos parents.
Je sais que vous n'êtes pas un sot mais patience, l'annonce de la bataille résonnera bientôt et le royaume sera débarassé de la félonie. Vous régnerez en roi sur les Orcades, vos soeurs à vos côtés. Vous reconstruirez votre famille et vous aurez sans aucun doute beaucoup d'enfants. De beaux fils et de très belles filles que les seigneurs courtiseront pour leur beauté!

Morgause resta un moment à considérer son neveu, attendant de voir sa réaction à ses paroles qui se voulaient "réconfortantes".

Émerick effaca les larmes de son visage et tenta de ne plus penserà son enfance malheureuse. Il commencait à voir en Morgause une mère...gentille et qui comprenait le désaroi d'autrui... C'est pour cela qu'il enviait Mordred...

Alors qu'il vint pour parler, une image surgit dans la tête du jeune héritier, le visage de sa mère. Il y avait tellement longtemps qu'il ne s'était pas rappeler son visage que cela appaissait tranquillement la rage qui était en train de ronger sa chaire.

Il se leva tranquillemenet et d'une voix douce, presqu'un murmurre, il dit:

" Vous avez raison...le jour viendra où je ferai ma propre loi... "

Il regarda Morgause droit dans les yeux puis dit, avec le même ton de voix:

" Il me fera grand peine de partir d'ici, sachez, ma tante, que je vous considère comme une mère et que vous êtes chère à mon coeur..."

La reine fut quelque peu attendrie par les paroles de son neveu. Elle ne s'attendait pas à être considérée comme une mère pour lui. Cela la toucha mais elle n'en laissa rien paraître. Elle se contenta simplement d'esquisser un sourire et de répliquer à son tour:

- Vos paroles me touche profondément. Vous serez toujours le bienvenue à la cour d'Orcanie. Et si vous me considérez comme une mère, alors je ferais mon possible pour remplir ce devoir auprès de vous. Je n'ai non pas cinq fils mais à présent six.
Vous êtes un homme fort et de talent, vous saurez vous imposer et vous faire respecter.

Elle déposa un tendre baiser sur son front et l'aida à essuyer les larmes qui perlaient encore son visage.
Puis le considérant en silence, elle eut soudain une idée.

- Je ferais de vous mon fils adoptif. Je l'annoncerais à la cour dès que je le pourrais. Ainsi les liens de notre famille seront à nouveau soudés.

Elle prit le jeune homme une dernière fois dans ses bras, l'embrassa sur les joues et l'autorisa à disposer.

- Bien, je suppose que vous avez sans doute quelques occupations, je ne veux vous retenir dans mes appartements. Je sais que parfois je peux être bien ennuyeuse. Si vous le désirez, je vous ferais accompagner d'un page.

Lorsque Morgause lui annonca qu'elle avait l'intention d'en faire son fils adoptif, Émerick sourit et en fut ému. Il n'avait pas ressentit cela depuis fort longtemps et reconnaitre à nouveau ce sentiments lui rechauffait le coeur.

Il ne savait pas quoi dire, lui faire un tel honneur le remplissait de joie et les mots ne lui venait pas. Il ne savait pas quoi dire pour remercier la Reine Mère.

" Je ... Je vous en remercie grandement. Rien n'est plus honnorable à mon coeur qu'être considéré comme votre fils ...

Sachez que vous n'êtes point ennuyeuse et que j,apprécie grandement votre compagne si reconfortante ... "

Il mit un genou par terre, devant la reine, lui prit la main et déposa un baiser sur celle-ci.

" J'espère vivement que vous vous rétablisserez très vite ...

Maintenant, je vais vous laisser vous reposer ... "

Morgause esquissa un sourire et referma ses mains sur celles de l'homme qu'elle considérait à présent comme son enfant. Bien qu'elle comptait adopter son neveu, Mordred ne disparaitrait en aucun cas de son coeur, bien au contraire.
Tandis que le jeune homme déposait un baiser sur la main de Morgause, cette dernière le fit relever puis lui attribua un page. Celui-ci se chargerait de raccompagner le prince dans ses appartements.

- Allons jeune prince, ne me remerciez pas. C'est moi qui doit vous remercier de votre solicitude à mon égard. Bien peu de personne vienne me voir. Mon fils bien aimé, le roi, est bien trop occupé, hélas! Mais cela n'est rien. Bientôt je pourrais sans doute rejoindre la cour. Nous nous y reverrons.
Sur ces paroles, je vous souhaite une agréable journée.

Aussitôt eut elle terminé que le prince disposa accompagné du page qui le raccompagna jusqu'à ses appartements.

Un page entra prudement dans les appartements, Reine Mère Morgause? Chuchota-t-il. Il ignorait si elle était guérie ou non. Mais elle voulait être prévenue lorsque le capitaine de sa garde reviendrait: Reine Mère, chuchota-t-il. Le capitaine de votre garde est de retour.

Mordred, qui avait eu vent de la nomination de ce Marth à la tête de la garde personnelle de Morgause et de son initiative toute ... maternelle envers Emerick, était on ne peu plus irrité et même ... courroucé ...
Le Roi n'avait point été consulté au préalable et dans son esprit c'était inacceptable ...
Que cela soit un oubli ou une marque de défiance ...
Tous était soumis à l'autorité rigoureuse de Mordred en Orcanie, y compris la reine mère ...
Malgré l'amour que celui ci portait à Morgause, il était grand temps qu'elle comprenne qui décidait à Warminster et quelles étaient les limites de son pouvoir ...
L'attitude de Marth commençait a énerver Mordred au plus haut point, de même que les libertés prises par Emerick ...
Les préparatifs de la guerre de même que l'épisode Ophélia-Vohan avaient grandement occupé le Roi, certains détails lui avaient échappés ...
Il était temps d'y remédier ...

Mordred entra sans se faire annoncer dans les appartements de Morgause et toisant le page présent, puis les autres servants de la reine mère :

- Sortez ! ...

Enfin, le Roi adressa un tendre sourire à sa mère, même si ses traits étaient encore tirés, comme si le jeune homme était en proie à une certaine tension intérieure ...

- Veuillez me pardonner mère ! ...
J'étais si empressé de m'enquérir de votre santé ...
Allez vous mieux ? ...



Le sourire de Mordred perdit en intensité et il scruta la réaction de Morgause ...

Morgause allait beaucoup mieux et semblait s'être remise de sa maladie.
Sa vigueur était revenue et la pâleur qui avait élu domicile sur son visage s'était atténuée. Ses yeux avaient repris tout leur éclat après ce long moment de repos. Les guerrisseurs et médecins avaient fait correctement leur travail et ils seraient tous récompensés dignement.

Alors que la reine mère revêtissait l'une des ses robes au teint sombre, on entendit de l'agitation dans les couloirs.
Morgause n'était pas vraiment étonnée, elle savait que son fils n'avait sûrement pas accepté les libertés qu'elle s'était permise de prendre. Elle ne le connaissait que trop bien.
Et ce fut en effet bien lui qui se permis à son tour d'entrer dans les appartements de sa mère sans même demander la moindre permission. En temps normal, Morgause l'aurait réprimendé mais le regard courroucé de son fils lui disait qu'il n'était sans doute pas venu pour une visite de courtoisie et que son humeur devait être massacrante.
C'est sans ménagement qu'il ordonna aux servantes et aux pages présents dans la pièce de la quitter sur le champ. Ensuite il fit mine de sourire à sa mère en prenant des nouvelles de sa santé.

Si il espèrait avoir tout pouvoir sur elle, il se trompait lourdement. Morgause était une femme fière et non soumise. Un jour ou l'autre, ils devraient se heurter l'un à l'autre et cela ne serait pas bon pour le royaume...

Morgause répondit donc à Mordred tout en le dévisageant de son regard autoritaire:

- Je vais mieux, il me semble être guérie, comme vous le voyez. Maintenant, dites moi la vraie raison pour laquelle vous êtes venu.

Puis sentant l'atmosphère légèrement tendue, elle sourit et enjoignit son fils de s'asseoir auprès d'elle.

Mordred ne souriait plus ou plus vraiment ...
Morgause n'était pas stupide et savais fort bien que son fils dissimulait ses véritables intentions ...
Les véritables raisons de sa visite ...
Même si la santé de sa mère lui importait bien évidemment ...
Le Roi décida d'être franc et sans détours, il répondit, après avoir poussé un profond soupir :

- Je suis soulagé alors ! ...
Et heureux ...

Mordred marqua un temps d'arrêt et hésita, mais se lança tout de même :

- Vous avez ...
Nommez le chef de votre garde personnelle, sans me consulter et sans mon aval ?! ...
Capitaine de votre garde qui a pris la liberté de mener certains de ses hommes hors d'Orcanie pour une mission d'entrainement ...
Là aussi sans qu'on prenne le soin de m'en aviser ! ...
C'est inacceptable et votre capitaine devra s'en expliquer ...

Avant de vous servir, il sert la couronne et donc ma personne, ne l'oubliez pas ! ...


Le Roi interrogea sa mère du regard et reprit sans tarder :

- De plus, vous avez, pris l'aberrante initiative de ... promettre à notre cousin Emerick de ... lui conférer le titre de fils ?! ...
Au delà du côté ... sympathique de la chose, c'est une erreur et même une faute ...
Une faute grave ! ...
Réflechissez ...
Si vous tenez promesse, le prince pourra se considérer comme l'un des héritiers à la couronne d'Orcanie ! ...
Quelles que soient ses intentions futures je ne le souhaite point ! ...
Après les Orcades, on ne sait jamais ce que ses ambitions pourraient l'inciter a entreprendre ! ...

J'espère que vous me comprendrez ...

Mordred esquissa un petit sourire suffisant ...

Marth était fière d'Erwana, sa jeune disciple avait prouvé qu'elle était son égal, la plus fine lame du monde connu. Mais ce n'était pas a elle qu'il pensait lorsque il entra dans les appartements de Morgause sans qu'un garde n'ose l'arrêter.
Si bien qu'il surprit la discussion entre Morgause et Mordred qui était à deux doigts de manquer de respect envers sa mère. Il décida qu'il fallait mieux se montrer que d'écoutersecretement la conversation........
Ainsi il décida qu'il présenterais ses hommages en suivant les règles de galanterie, ça tombait bien! ça représentait son allégeance!
Ainsi il se dirigea vers Morgause à laquelle il fit un baisemain Altesse, Murmura-t-il alors que ses lèvres touchaient une main 
qu'il n'avait pas embrasser depuis 
trop longtemps d'une façon la plus chaste possible pour ne pas éveiller les soupçons de Mordred. Mais lorsque le regard de Marth croisa celui de Morgause, elle n'eut aucun doute sur la profondeur et la puissance de la passion de Marth pour elle. Puis Marth s'inclina brievement devant Mordred.
Sir,  si vous avez des reproches à me faire, j'aprécierais que vous les fassiez franchement, et pas dans mon dos. Je croyais que vous aviez des préocupations plus importantes que la nomination d'un simple capitaine. Et on m'a laissé entendre que j'entrainerais mes hommes comme bon me semblerait. Il y a donc eu malentendu.
Vous remarquerez que de vos soldats ils forment l'élite et que rare sont les personnes plus dangereuses. Donc si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je pense former l'autre moitié de la garde de la même façon.

Morgause toisait son fils sans dire le moindre mot. Elle écouta ses paroles avec attention, fronçant parfois les sourcils lorsque certaines choses lui paraissait exagérées.
Ce n'est que lorsqu'il eut terminé, qu'elle prit à son tour la parole. Le ton de sa voix fut posé et calme.

- Il s'agit de ma garde personnelle et je pensais que vous aviez bien plus à faire que de vous préocuper de cela...? Il me fallait un capitaine compétent et je l'ai trouvé, est-ce une mauvaise chose? Si je n'ai pris le temps de vous en faire part, c'est que vous aviez une bataille à livrer bien qu'elle soit toujours d'actualiter.
Marth est une bonne chose pour votre armée. Il a entraîné le restant de ma garde et je n'ai jamais vu d'hommes aussi compétents qu'ils le sont à présents.
Ne me le repprochez.
J'ai toujours pris des initiatives et elles ne se sont jamais révélées désastreuses.
Je pensais que vous me faisiez confiance sur ce point, je pensais que nous étions d'accord vous et moi. Mais il me semblerait que non...

La reine mère fit quelques pas dans la pièce et se servit un verre de vin. Elle continua à se promener dans ses appartements et s'arrêta devant son fils, son regard planté dans le sien. Il se voulait perçant et autoritaire.

- Pour ce qui est du cas d'Emerick, pourquoi vous en faire? Vous êtes le roi d'Orcanie, le premier homme du royaume! Votre avenir est tout tracé et qui plus est, votre épouse attend votre héritier. De plus, l'Orcanie est toute puissante, les Orcades ne représentent rien face à sa grandeur.

Mordred! Ne laissez pas le pouvoir vous monter à la tête à ce point! Cessez de voir le mal partout. Une promesse est une promesse et je tiens à la respecter. Si ce n'est pas en tant que reine... je la respecterais en tant que mère.

Mais lorsqu'elle voulu continuer, Marth entra dans les appartements sans se faire annoncer et vint saluer la reine et son fils. Morgause fut un moment désorientée par le baiser tendrement posé sur sa main mais se reprit aussi vite, ne laissant paraître sa surprise.
Elle reprit donc avec la même fermeté:

- Ne punissez point Marth, c'est entièrement sous mes ordres qu'il a agit. Si vous avez d'autres remarques à me faire, je vous écoute. Mais sachez bien, mon fils, avant de prononcer d'autres paroles, que je respecterais mes engagements.

Mordred était bien sur irrité par les paroles de sa mère mais décida de ne point envenimer la situation et de louvoyer ...
Excédé, il se contenta de répondre un laconique :

- A votre guise, ma mère ! ...
Faîtes comme bon vous semble ...

Puis il tourna les talons, après un haussement d'épaules, mais se ravisa et précisa :

- Mais à l'avenir veuillez me prévenir au préalable de certaines de vos initiatives ...
C'est comme vous le dites une question de confiance et de bonne entente ! ...

Et vous le reconnaissez, je suis le premier homme du royaume, donc la seule autorité légitime d'Orcanie ...
Tous doivent s'y soumettre ...
Même vous, ma mère ! ...

Sur ce, veuillez m'excuser je ...

C'est à ce moment précis que fût interromput le Roi ...
Par Marth ...

Quelle impudence, comment osait il ?! ...
Mordred toisa Morgause avant de se tourner vers l'impertinent, une moue de mépris aux lèvres ...
L'intervention fût audacieuse, la réaction sera cinglante :

- Silence, soldat !!

Si vous tenez tant a vous justifier, veuillez vous présentez en salle du trône demain à la première heure ! ...
Tout retard sera assimilé à de la sédition ! ...

Un bon conseil, soldat, affûtez vos arguments, car rien ni personne ne pourra vous protégez de mon couroux ! ...

Ceci dit, le Roi croisa de nouveau le regard de la reine mère, un regard qui en disait fort long ...

- Au revoir ma mère ! ...
Continuez a suivre votre traitement ...
L'Orcanie a encore besoin de vous ! ...

Mordred se retira ensuite des appartements, suivis de quelques gardes et conseillers ...

Bien altesse.
Marth regarda Mordred, se demandant  ce qu'il lui réservait, puis Morgause    tentant de ne pas montrer ce qu'il   éprouvait pour  Morgause devant Mordred,
Une fois celui ci partit il demanda: Avez vous reçu mon courrier Altesse?
Ainsi que mon cadeau?
Son coeur battait la chamade, en attendant la réponse,  alors  qu'il se  raprochait d'elle.     

Bien que Mordred était irrité par les propos de sa propre mère, il décida de mettre un terme à la conversation qui avait d'étranges allures de réglement de comptes.
Cela était une situation très rare et on aurait payé cher pour assister à une potentielle bagarre entre la harpie d'Orcanie et le démon qui y réside en maître.
Car oui, si Morgause était une succube, une harpie assoifée de pouvoir, Mordred ne pouvait être qu'un démon. Morgause en avait bien conscience et craignait d'ailleurs que son fils ne devienne trop cruel par le pouvoir qu'il convoitait.

La reine mère qui soutenait donc le regard de Mordred, soupira et haussa des épaules.

- Bien, je penserais à l'avenir, à vous consulter.

Et alors que Mordred s'apprêtait à quitter l'intimité de sa mère qu'il avait baffoué, il s'en prit à Marth, lui imposant malgré le soldat qui resta néanmoins de marbre, une sorte d'ultimatum. Sur ces dernières paroles, le roi quitta les appartements tout en n'oubliant pas de conseiller à sa mère de continuer son traîtement.
Morgause soupira à nouveau et alla s'asseoir dans un somptueux divan recouvert de draps de soie. Elle posa sa main devant ses yeux comme pour se protéger d'une lumière trop vive et s'adressa ensuite à Marth.

- Qu'attendez-vous de moi exactement? dit-elle en faisant allusion à leur relation ambigue, je ne puis vous donner ce que vous cherchez.

Marth comprenait  qu'il avait   peut-être été trop rapide.  
Altesse, je sais que vous  n'êtes pas libre. Mais   si   vous m'avez   embrassé,   
c'est que    vous   devez   ressentir   quelque chose pour moi? Non?
Marth   s'était approché  du divan, et s'était agenouillé en  prenant la main  de   Morgause dans les  siennes.    Il   se demandait ce    qu'elle  allait répondre.    L'hésitation était   visible sur son visage

Morgause foudroya son interlocuteur du regard et décida de ne pas se laisser toucher.

- Ne vous méprennez guère sur mes intentions et ne me forcez pas à vous dire les paroles que je récite aux jeunes écervellés qui viennent à me faire la cour. Me prenez vous pour une courtisane?

Cette fois en colère, le regard de Morgause qui fut quelques temps auparavant calme et serein, devint froid et sévère.
Elle en avait assez de tous ces allés et venus dans ses appartements, de ces jeunes prétentieux qui se félicitaient d'avoir les faveurs de la reine mère et de bénéficier de sa protection.
Mais alors qu'elle s'apprêtait à congédier l'impudent, elle se calma et préféra noyer sa colère dans une coupe de vin.
Fermant les yeux, elle savoura le goût exquis du vin. Puis reposant sa coupe, elle posa à nouveau les yeux sur Marth, qui n'osait peut-être pas en rajouter.
Elle continua alors d'une voix plus posée:

- N'oubliez pas que vous êtes avant toute chose à mon service et que votre devoir consiste à entraîner les hommes de ma garde. Même si votre enseignement se révèle fructueux, ne vous approchez pas des soldats Orcaniens si vous ne voulez subir le courroux de Mordred.
Je le connais et je connais ses méthodes. Je ne donnerais pas cher de votre peau si vous deviez passer sous le jugement de l'évêque qui est aussi son conseiller.

Cela était en quelques sortes une mise en garde. Libre à Marth d'y voir ce qu'il voulait.

- A l'avenir, faites vous discrèt. Maintenant sortez, je suis las.

Sur ces dernières paroles, elle tourna le dos au jeune épéiste, lui faisant comprendre qu'il n'avait plus rien à faire dans ses appartements jusqu'à nouvel ordre.

Marth se releva et s'éloigna. Mais il regarda une dernière fois Morgause avant d'ouvrir la porte. Pour la première fois son regard n'était pas emplie d'amour mais de souffrance.

Je sais que vous n'êtes pas une courtisane. J'espérais que derrière votre baiser, il y avait des sentiments.
Je ne suis pas un de ces jeunes prétentieux qui cherche votre protection.
Je pensais vous l'avoir fais comprendre en vous confiant le seul objet qui me restait de ma défunte mère.

Marth franchit la porte, tentant de maîtriser sa souffrance.

hj : la Reine mère est de retour !
si certains veulent lui parler : veuillez poster à la suite

-" J'aimerais rester avec vous. Le roi m'a demandé de ne pas le déranger aujourd'hui et son éminence n'a pas de cours avec moi. Donc, je me retrouve seul et je n'aime pas ça."


Morgause adressa un sourire plein d'affection à l'adorable lutin ( ou plutôt à son reflet dans le miroir ) et se mit à lui brosser délicatement sa petite chevelure blonde ...

Oui mon ange, Mordred est sûrement fort occupé et monseigneur Florin doit aussi vaquer à ses occupations ! ...
Et c'est avec joie que j'accepte votre compagnie ma chère ! ...

"Et puis, quand j'étais à Camelot, mon papa me parlais toujours de vous et je voulais vous rencontrer."

A l'évocation de Camelot et ... de Gauvain, la Reine ne pût s'empécher de grimacer quelque peu ...
Cette cité n'était que le centre du "mal" pour elle et ... le fièf de ce maudit Arthur ...
Même penser à son fils Gauvain lui était pénible : ce "traitre" était plus fidèle à son roi que ... Arthur lui même à Guenièvre ...
Ce coquin n'appréciait guère sa mère et celle ci le lui rendait bien ! ...
ça n'allait pas jusqu'à la haine mais leurs rapports étaient plus que tendus ...
Morgause déposa un baiser sur la petite tête de Gweny puis sa voix chaude et mélodieuse s'éleva de nouveau :

Moi aussi j'avais grand hâte de vous voir ma petite ! ...
Et maintenant que voulez vous faire ? ...
Que je vous lise une histoire peut être ? ...

Un serviteur déposa un plateau de fruits frais sur une petite table ce trouvant face à Morgause ...
Celle ci tendit le bras, prit une pomme bien rouge dans sa main et la présenta aussitôt à sa petite fille ...