Moment en famille .... (Pv Mordred)

Blanche avait pris congé, elle voulait rester avec sa petite famille. Elle avait donné congé aux gouvernantes et avait amené les enfants dans les appartements. Hector les avait suivis tout heureux d’être avec sa maitresse.

Arthur se tenait sur ses deux pattes et Geillis en faisait autant. Blanche souriait et trouvait dommage qu’elle accordait trop d’importance à ses enfants.

Mais elle connaissait sa réplique, elle laisserait les enfants s’épanouir le plus longtemps possible avant d’imposer de la discipline. Elle le faisait déjà avec Arthur. Il lui faisait les gros yeux lorsque cela ne faisait pas son affaire, mais elle ne se laissait pas avoir par le charme trop opérant de ce garçon.

Geillis ressemblerait a sa mère. Cela se voyait sur ses traits encore enfantin. Elle avait hérité davantage d’Ophélia que de Mordred

Pour sa part, Mélissandre était aussi têtue que son père. Cela se prouvait aisément. Blanche s’occupa de rendormir Morgause et Mordred et revint dans la vaste pièce. Elle captura sa fille d’abord, la déposant sur le lit, puis s’occupa des deux autres. Hector monta et vint se poser devant le prince.

Elle allait débuter son histoire lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir …

La porte s'ouvrit et Mordred parut...

Et celui ci fut d'emblé charmé par le fort beau tableau s'offrant à lui.

Il s'approcha, tout sourire, puis bisouilla ses chers petits à tour de rôle...

Vous, je vous aime, mes angelots!

Le roy flatta ensuite la bonne tête de ce sacré Hector ( chien ô combien fidèle! )...

Et toi aussi, mon ami!

Enfin, il s'installa sur la couche, pris Mélissandre dans ses bras et se tourna, feignant l'impatience, vers Blanche :

Et nous adorons tous notre souveraine!
Que nous écoutons!

Oui, Mordred également, souhaitait entendre une belle histoire...qui lui ferait, un moment, oublier les affaires du royaume...Et les affres de sa charge.

Blanche fut plus que ravie de voir Mordred surgir derrière elle. Après avoir eu sa bise, Arthur ne put s'empêcher d'éclater de rire et de dire :

Papa Momo !

La jeune mère, elle ne tarda pas a s'esclaffer. Hector vint se poser aux pieds de son jeune maitre et le petit héritier ne tarda pas a flatter le bon toutou. Pour sa part, Mélissandre se laissa cajoler dans les bras de son père et Geillis vint se blottir dans les bras de sa mère.

Elle vola un baiser a son roi et lui sourit avant de commencer.

Je ne suis pas aussi douée que vous ...

Il était une fois... Dans la Grande Forêt, au Pays des Fées vivait une joyeuse bande de lutins. Ceux-ci ne pensaient qu'à s'amuser en jetant des sorts par-ci, par-là sur tout ce qu'ils voyaient.

Ce qui n'était pas aussi amusant pour ceux à qui cela arrivait... Oh... Ce n'était pas bien méchant mais ils ne pouvaient voir un chat sans aussitôt le transformer en grenouille ; un écureuil en hirondelle ou une tourterelle en souris. Cela devenait franchement désagréable et perturbait le calme légendaire de la forêt.

Blanche mit l'intonation dès le début. Elle chatouilla même sa petite fille, lorsqu'elle parla de grenouille.

Méli éclata de rire et Blanche se sentit si bien et ne put qu'offrir un sourire a son bien aimée roi.

Mordred embrassa la jolie petite tête blonde de Mélissandre et l'installa plus confortablement sur ses genoux...

Le conte de la reyne était fort...cocasse, mais l'histoire en question devait être achevée afin d'être pleinement appréciée et comprise.

Mais...N'y avait il donc aucune sorte d'autorité, dans cette forêt des fées?
Afin de maintenir un semblant de tranquillité en ces lieux?

Le tyran prenait sans doute ce récit un peu trop à coeur, mais...C'était plus fort que lui!
L'idée de désordre lui était plus qu'insupportable, aussi bien en son royaume qu'en d'autres, pourtant imaginaires...

Méli se sentait bien. Habituellement, elle ne se laissait pas prendre facilement. Mais avec Mordred, son père, elle se laissait faire.

Nous sommes dans un conte de fée Mordred, tout est permis

La jeune épouse rit et continua son récit.

Un jour où, comme à l'accoutumée, nos joyeux lurons se promenaient, ils passèrent devant l'entrée d'un trou béant qui baignait dans le noir le plus total.
- Brrrr !, fit l'un des lutins. Que cet endroit est sinistre !
- Si nous entrions juste pour voir ?, dit un autre.
- Sûrement pas ! Il y fait bien trop noir !, répondirent les autres en coeur.
- A moins..., suggéra l'un d'entre eux, que nous nous changions en mouches. Nous serions moins visibles et pourrions fuir plus rapidement en cas de danger.
A cet instant, à l'intérieur de la grotte, brillèrent deux énormes yeux jaunes qui semblaient les regarder méchamment.
- Ouaah !, s'exclamèrent les lutins, s'enfuyant en tous sens.

L'exclamation que lui mettait la reine donnait peur sur son titre. Elle semblait avoir rajeunie d'une dizaine d'année. Et elle continua, modifiant sa voix, pour les personnages.

Quelques dizaines de mètres plus loin, ils se rassemblèrent et décidèrent donc de se métamorphoser tous en mouches. Mais afin de ne pas être aperçus par l'étrange habitant de la caverne, ils ne reviendraient que dès qu'il ferait nuit. Le soir tombé, un petit essaim de mouches pénétra dans la grotte mystérieuse. Mais à peine s'y trouvait-il, que les branchages entourant l'entrée se refermèrent aussitôt derrière eux les empêchant ainsi de pouvoir ressortir. Soudain, l'action se déroula à une vitesse extrême. L'occupant des lieux goba les mouches les unes après les autres.
- A l'aide ! Glob...
- Au secours ! Glob...
- A moi ! Glob... Glob... Glob...

*pause*

Lorsqu'il ne resta plus qu'une seule mouche, une douce lumière éclaira l'intérieur de la caverne. Elle dévoila un hibou géant. De ses grands yeux jaunes, il fixa la dernière mouche et lui dit :
- Ah ! Ah ! Ah ! A mon tour de rire, vilains farceurs ! Vous rappelez-vous de moi ? Je suis le pauvre bûcheron que vous avez changé en hibou le printemps dernier... Quant à toi, mouche ridicule, je sais qui tu es et je t'ai laissé la vie sauve uniquement pour que tu puisses me rendre mon apparence d'homme... Dès que tu m'auras promis cela, alors seulement, je libérerai tes amis.
- Bzzz ! D'accord, Monsieur le hibou... Euh ! Bûcheron... Oh, pardon, je voulais dire : bûcheron. Sincèrement, nous regrettons. Nous vous avions complètement oublié.

Quoi de mieux qu'ouïr une petite histoire des plus rafraichissante en la douce compagnie de ses plus proches?

Pour une fois Mordred se trouvait calme et détendu...
Aussi admiratif des talents de conteuse de son épouse qu'attendri devant les réactions spontanées de ses petiots.

Grand gamin parmi les autres enfants, le roy ne perdait pas une miette de cette fable sans aucun doute édifiante...

Car on devinait sans trop de peine quelle serait la morale ( finale ) de la mélodramatique mésaventure de ces bien tristes farfadets.

Blanche fut surprise de capter l'attention de Mordred. C,était une histoire pour enfant ...

Méli était assise confortablement sur Mordred, Arthur avait pris appui sur Hector et Geillis s'était collée sur sa mère.

Elle préféra terminer le récit et puis amuser les enfants :

La mouche redevint lutin et le hibou ouvrit largement son bec laissant échapper les autres mouches qui, à leur tour, redevinrent lutins.

Comme promis, les petits farceurs prononcèrent la formule magique. Immédiatement, le hibou se transforma en bûcheron costaud qui toisait les petits lutins d'un air mécontent.

- Excusez-nous, Monsieur le bûcheron, implorèrent-ils. La leçon que vous venez de nous donner nous a fait comprendre nos erreurs. Nous promettons de ne plus jamais recommencer et de laisser la Nature telle qu'elle est.

Ayant pardonné les coquins, le bûcheron s'en retourna à la civilisation pour y reprendre son métier. Saluant une dernière fois ses nouveaux amis, il disparut dans les fourrés.

Quelques jours plus tard, muni de sa grand hache, le bûcheron se posta aux pieds d'un beau hêtre qu'il se préparait à abattre. Il leva très haut son outil, prêt à fendre le bois. Au moment de frapper l'arbre, il se ravisa, sourit et reposa lentement son outil au pied du hêtre.

Il venait de comprendre, lui aussi, que l'homme non plus, n'a pas le droit de modifier la Nature.

Et voila !

Elle embrassa Geillis sur la joue et la petite applaudit suivis des deux autres bambins. Blanche s'approcha de Mordred et vint prendre place près de lui.

Je suis heureuse de vous voir Mordred.

Elle lui vola un baiser et entendit :

Hey !

Elle se tourna vers son fils. Elle attrapa Arthur et se mit a le bisouiller dans le cou. Entendre rire l,enfant fit sourire la jeune reine.

Seriez-vous jaloux par hasard, Arthur d'Orcanie ?

Geillis vint dans les bras de son père partager la place avec sa demi-soeur.

Votre mère serait d'une colère noire, si elle me voyait a l'instant.

La chute de ce fort joli conte fit grandement sourire le jeune tyran...
Car celui ci ( en effet ) avait du faire abattre davantage d'arbres durant deux ans que son père Loth pendant tout son règne.
Mais contrairement à son géniteur, le roy actuel considérait qu'un royaume puissant devait être doté d'une flotte plus que conséquente...
Les chênes de la forêt de Warminster faisaient les frais de cette ambitieuse politique.

Mordred embrassa, à son tour, son épouse.

Je suis ravi, moi aussi!
De vous voir et...de vous entendre!

Ce qui signifiait que l'adolescent attardé avait aimé le récit...
Il adressa, ensuite, un sourire complice à Arthur.

Je peux bien laisser la prééminence de cet angelot dans votre coeur, mon amie, puisque je chéris, également, notre petit prince!

Par contre la dernière réflexion de Blanche laissa son mari...indécis.

Si vous vous adressez à Arthur...
Je ne pense pas qu'Ophélia, sachant son enfant heureux, vous en voudrait...pour ceci.

Et...

*très léger rire*

Je ne crois pas que Morgause soit hostile à ce genre de comportement...
Même si en tant que mère, son attitude, fut, il vrai, différente.

Excepté avec son fils adoré, préféré et tant aimé, évidemment!

Blanche éclata de rire et serra Arthur dans ses bras.

- Je vous aime tous les deux.

Il avait le don de la rendre heureuse et souriante. Toute sa peine s'était envolée.

- Votre mère déteste tout simplement mon attitude démesuré envers les enfants. Le fait que je suis plus présente pour eux que pour la politique. Encore ne sait-elle pas du tout, pourquoi j'agis ainsi et j'en suis heureuse.

Je ne joue pas les gentilles mères pour un rien. Je n,avais ni mon père, ni ma mère pour me confier jeune. J'ai promis sur la tombe d'Ophélia que je protégerais ses enfants et les aimerais comme elle les aimait. Ils n'ont pas a souffrir à cause d'une querelle entre moi et elle.

Blanche avait serré Arthur contre elle et pleurait sa douleur.

Si votre mère savait, elle aurait lieu de m'étrangler, pour mon manque de jugement et d'aide en tant que reine.

Étrange...
Comment la petite Blanche passait, si rapidement, du rire aux larmes.
Et cette manière qu'elle avait d'exagérer les problèmes ou même de s'inquiéter pour pas grand chose...En tout les cas inutilement.

Votre attitude, en tout point, est tout à votre honneur, et je n'ai rien à y redire, pour ce qui me concerne, bien au contraire!
Car c'est à moi d'en juger, en tout premier lieu, n'est ce pas?

Et...ne vous formalisez pas autant des avis de Morgause...
Elle souhaite vous aidez et non vous jugez!

Il était hors de question de laissez se développer un nouveau conflit ( potentiellement ) naissant entre la reyne et sa belle mère...
Mais fort heureusement...Blanche n'était pas Ophélia, et Morgause...plus conciliante, désormais.

Blanche baissa honteusement la tête.

Tout le monde voit bien que je ne suis pas femme de politique. Je vous appuie lorsqu'il est temps de le faire et je donne mon avis, lorsque vous le demandez et ...

La jeune femme fut coupée par les pleurs d'un des bambins. Elle installa doucement Arthur près de Mordred et quitta.

Arthur plissa les yeux et s'amusa a défier son géniteur, par pur plaisir.

Blanche finit par revenir, Mordred jr accroché a elle. Geillis regarda Mordred et finit par demander à son père :

bébé ?

Peut-être en est-il ainsi, mais je suis meilleure mère que reine ont dirait ....

Mordred ébouriffa les cheveux du petit Arthur, avant de répondre à sa soeur, qui semblait intriguée par la présence du dernier né de Blanche dans ses bras...

Oui, c'est un petit bébé.
Tout comme toi, ma belle, encore.

Le roy croisa l'innocent regard de Geillis : celle ci ressemblait, en effet, de plus en plus à sa mère, et s'en était...plus que troublant.

Éduquer les héritiers de la couronne est, également, un acte politique, en quelque sorte.
En plus d'être l'expression de notre amour envers eux.
Vous n'avez pas forcément la tâche la plus aisée, bien au contraire!

Dit il en esquissant une grimace au prince Arthur, pour ensuite faire une légère caresse sur le mignon petit nez de Geillis...

Nos jeunes amis sont adorables, certes, mais pas toujours de tout repos, n'est ce pas?

Fini les lamentations!
Place à la bonne humeur!

D'un air amusée, Geillis répondit à son père. Elle avait passé le cap des un an et demi et Blanche la trouvait adorable.

- Non !

Blanche se sentit valoriser en entendant parler son terrible époux. Voyant Mélissandre mâchouiller sa robe, Blanche la lui retira de la bouche avec une plainte de la dernière.

- Voilà ma chérie, soupira-t-elle en lui donnant son doudou.

Arthur finit par sortir sa grimace et Blanche éclata de rire.

Et dire que j'en ai un de plus.

Elle embrassa Mordred tandis que le poupon se tortillait dans ses bras.

Ils sont adorables. Je n'ai rien a ajouter, Ni Geillis , ni Arthur a cherché à me faire du trouble.

La vive réaction de Geillis fit bien rire son père.

Mordred lui fit une tendre caresse sur la joue, avant de s'attarder sur son adorable petit menton ( de lutin ).

Ma pauvre chérie...
Le temps passe si vite!
Je ne te vois plus grandir.

Et la réflexion de Blanche, à propos de l'échange de grimaces, le fit réagir ainsi :

Pour ma décharge je dois dire que...c'est le diablotin qui commença en premier lieu!

Déclara t-il, presque doctement, pour ensuite adresser, cette fois ci, un clin d'oeil à Arthur.

Donc...ils sont adorables.
Mais sont ils sages?
Que disent nourrices et gouvernantes à ce propos?

Graves questions...

Blanche gravait chaque câlins, chaque becs et sourires de Mordred. Il était heureux cette fois , elle le voyait.

La jeune mère avait remis Mordred jr dans son berceau et avait pris sa fille dans ses bras. Instinctivement, Mélissandre s'agrippa à sa mère.

Et je devrais croire cela ?

Arthur n'avait pas compris un traître mot, mais il riait de la situation. Il était si beau ainsi. Blanche embrassa son époux sur la joue et lui fit une étreinte.

Valéria ne trouve rien a dire aux enfants et Élinor n'ont plus. Arthur est charmant et galant. Il ne laisse jamais Méli ou Geillis jouer seule.

Geillis s'avère à être dotée d'une intelligence surprenante, pour son âge et Méli ...

Notre petite grenouille est aussi têtue que nous deux réunis. Elle parle peu, elle marche peu, mais elle m'inquiète. Je n'ai jamais vu un enfant si anxieux et pourtant. Élinor fait tout, pour comprendre notre bout de chou. Nous avons des enfants parmi les meilleures.

Blanche embrassa la petite tête blonde de sa fille qui avait pris position sur elle.

Et si vous nous racontiez une belle histoire ? Avant que je les laisse prendre leur collation

Le mal être dont semblait souffrir la petite Mélissandre n'était pas vraiment une surprise pour son père, mais évoquer, clairement, le problème, ici, le chagrina quelque peu.

Vous pensez que...ce sont les conditions de sa conception, les tout premiers mois de son existence...qui l'on rendu ainsi?

Mordred se sentait atrocement fautif et s'approcha spontanément, de sa grenouille favorite, pour lui attraper l'un de ses petits pieds ( tout petit-mimi-joli )

Tu sais que je t'aime toi? ma chouette!

Une belle histoire? un conte, agréable à lire et à ouïr!
Oui, fort bien mais lequel?
Et pourquoi...ne pas en inventer un de toutes pièces?
Enfin, presque.

Connaissez vous l'histoire de l'ogre infâme Balégrant, de la reyne des fées Mynora et...du preux chevalier...Gwyddion?!

Ou comment transposer des évènements réels en légende pour enfants!
Avec quelques légères astuces : tel ce nom, Gwyddion qui était, en fait...le second prénom de Mordred lui même! :p

Blanche ne trouva rien pour exprimer ses regrets. Elle n'avait pas contribuée au bien être de ses filles non plus.

Les poupons sont fragiles. Je n'aurais jamais du revenir et lui imposer tant de calvaire. Je m,en veux parfois de mes agissements.

Blanche l'embrassa sur sa petite tête et regarda Mordred agir avec sa fille. Tout d'abord, Méli se cacha , puis rit. La jeune mère souleva sa lourde fille qui laissa une bise sur la joue de Mordred.

La jeune reine sourit a l'évocation de l'histoire.

Il n'avait pas débuté que tous les trois et même Hector étaient attentifs. Mélissandre s'était adossée sur le ventre de sa mère qui perdait de sa rondeur.

Nous sommes toutes ouïes, votre Majesté ...

Le récit pouvait donc commencer :

Il était donc...une fois, un royaume prospère et pacifique, l'archipel des Or Câdes, série d'îles toutes plus luxuriantes les unes que les autres!

Car la reyne de ce paradis terrestre, la fée Mynora, aussi belle qu'avisée, au caractère inflexible, savait fort bien comment faire fructifier les atouts de son beau pays!

Les récoltes étaient toujours pléthoriques et les richesses de la mer fort habilement exploitées...
Des mines de pierres précieuses furent même découvertes!
Le commerce et le négoce assuraient une manne, quasi intarissable, aux Or Câdes.
Chaque sujet mangeait donc à sa faim et profitait pleinement des divertissements que leur offrait leur digne souveraine.

La vie des Or câdiens se trouvait donc rythmé par mille fêtes, spectacles, processions et autres réjouissances!

Mais le goût des loisirs finit, un jour, par l'emporter, sur celui de l'effort, et...les heureux sujets de dame Mynora s'enfermèrent dans une extase ludique plus que coupable...

Leur insouciance et leur candeur, encouragèrent la convoitise criminelle de leurs voisins, les Vauriens, peuple cupide et agressif, mené par l'horrible Balégrant, l'ogre guerrier, le tyran de ses terres!

Car le pays des Vaux ( des gros beaufs quoi! :p ), dont les sujets étaient aussi cossards que belliqueux, ne vivait que de pillages et de rapines...
Alors, le jour ou son armée fut suffisamment conséquente...Balégrant lança ses forces contre le magnifique royaume de Mynora!

-" En avant, bandes de racailles!! immondes brutes et sombres brigands! tas d'ordures et de fientes!!

Marchez sur ce royaume arrogant et imprudent! je foulerai moi même aux pieds la gueuse insouciante!"

Voilà comment le monstre vaurien s'exprima, avant l'invasion...

Mordred déclama ces dernières paroles avec la plus grosse des voix, tout en...faisant mine de vouloir chatouiller Mélissandre...

Blanche s'était étendue sur le coté , face au roi. Sa jeune fille était calme contre sa mère .

Arthur , lui aussi, était venu s'adosser à Blanche. Hector vint prendre place près des bambins et seulement Geillis resta lovée dans les bras de son père.

Blanche écoutait attentivement. D'un coté cette histoire la chagrinait, car cela lui rappelait un peu la mort de son père et d'un autre, elle trouvait adorable l'idée de son amant.

Les enfants étaient si captifs que ni les uns , ni les autres ne bougeaient le petit doigt ...

Lorsqu'il arrêta , Blanche croisa son regard et Méli n'eut pas été chatouillée qu'elle avait déjà anticipée. Elle éclata de rire et la jeune reine sourit

Ayant réussit a capter l'attention de tout à chacun, Mordred poursuivit de plus belle :

Dans leur grande naïveté et leur imprévoyance, les Or câdiens envoyèrent un comité d'accueil pacifique au devant des hordes vauriennes!

Les malheureux, les pauvres fous furent impitoyablement piétinés et massacrés...

Balégrant ne tarda guère, dans ces conditions, à atteindre le château royal de dame Mynora.

Cette dernière le pria aussitôt de se retirer (et invita ses sujets à la résistance): pour toute réponse son palais fut littéralement rasé ( par les machines de sièges ) et la quasi totalité des habitants de la cité capitale tuée ou asservie...

L'ogre pouvait dès lors s'installer dans le trône de la reyne fée et...humilier son ennemie.
Ceci en l'enfermant dans une grande cage, après lui avoir ordonné de jouer de la lyre pour lui et de chanter...

Ce qu'elle fit, de très mauvaise grâce et en s'ingéniant à jouer fort mal et à chanter faux!
Balégrant, toujours occupé à bâfrer, à boire ou...à contenter ses favorites...n'en avait cure.

Un jour, Mynora, splendide oiseau captif, eut l'idée géniale de transmettre un message à ses partisans en chantant dans la langue inconnue des fées! message qui appelait tout ses sujets à...quitter le royaume, avant d'inciter leurs voisins à chasser les vauriens de l'archipel.

Méthode d'action tout à fait efficace puisque le temps d'une seule lune...les hommes de Balégrant se retrouvèrent seuls en leur conquête, mais incapables de tirer profit des richesses du royaume!

Bien vite la frustration et l'oisiveté des troupes firent leurs oeuvres : des bagarres éclatèrent un peu partout et une guerre intestine ne manqua pas de se déclarer...

De plus, le plus puissant peuple voisin, les Soxons, ( guère plus civilisé que les vauriens ) commença à lorgner dangereusement sur le pays de Vaux et sur les Or câdes.

Le plus noble, grand, beau et puissant ( et drôle!! ) chevalier servant et guerrier du monde connu, se devait d'intervenir!
Au nom de la Justice et rétablir ainsi l'ordre et les vertus!
J'ai nommé...

*Regard entendu en direction de l'assistance*

Le divin prince-chevalier sir Gwyddion le magnifique!!

Réactions du public?

Les enfants habitués à ce genre d'interaction applaudirent.

Blanche qui comprenait davantage mieux que ses petits amours.

Par moments, elle riait des changements de nom.

Elle lui glissa même un clin d'oeil amoureux.

- Je crois avoir connu cet homme.

Elle voyait le coté père , imaginatif et créatif de son mari et ça lui plaisait. L'après-midi était plus qu'agréable.

Blanche avait prit un des coussins traînant sur le lit et écoutait avec attention, elle aussi.

Mordred rendit son clin d'oeil à la reyne, et poursuivit son récit, que celui ci élaborait au fur et à mesure du développement de l'histoire...

Le glorieux Gwyddion, donc, qui se trouvait être le meilleur des chevaliers de la confrérie de la Table ovale, qui était présidée par le très auguste Rhâtur 1er, son oncle, le roy poète...
Confrérie de noble vengeurs autant épris de vin que de Justice.
Fondée, une nuit de beuverie par le roy et son premier conseiller et ami, le mage Perlin, que Rhâtur appelait ( affectueusement) Perlin, pin pin...

Car après une énième nuit dédiée à Bacchus, Gwyddion se trouvait être le seul chevalier encore capable de tenir debout le lendemain matin...quand les nouvelles de la tragédie de Mynora parvinrent à la cité royale de Camelote! (qui tombait déjà en ruines)

Le jeune prince fut donc envoyé aux Or câdes avec une escorte.

Sur le chemin, Gwyddion fit la rencontre d'une bien curieuse créature : Marthy Lou le satyre, qui passait ses journées à "chasser" la gueuse, ceci à l'aide de sa flûte ensorcelée à six trous...
Lassé des aventures galantes, le vilain charmeur décida de servir une noble cause aux côtés du chevalier.
Ceci en ayant, malgré tout, à l'esprit que l'on disait force louanges sur la beauté de dame Mynora...

Durant leur périple à travers l'île d'Albion, les deux compagnons croisèrent la route de l'hypnotique Ploufalia (et non Ploufalo! :p), nymphe des bois et du lac sacré...à la crinière de lionne, aux yeux de poisson et aux écailles d'émeraude!

Ses soupirants de la forêt interdisaient le passage à tout individu souhaitant passer outre aux demandes de leur maîtresse.
Soit Hektor le centaure (dit petit poney), Omérick le porc épic (toujours très en forme), et le nain Zohan le pitre!

A Gwyddion elle promit de lui donner un anneau magique conférant une puissance phénoménale à son propriétaire...A la condition que celui ci consentait à l'épouser une fois sa mission achevée.

A Marthy Lou, la sirène exigea...une nuit de plaisirs...sans contrepartie.

Les deux hommes acceptèrent et le lendemain, à l'aube, ceux ci repartirent en direction de leur objectif...Gwyddion porteur de l'anneau sacré et son compagnon, lui, par contre, délesté de sa bourse d'écus.
Ploufalia lui aurait volée alors que le satyre dormait...
Comme quoi qui désir se délester trop vite, perd davantage que ce qu'il escomptait donner!

Certes, tout cela était un peu osé, mais seulement suggéré (et les enfants ne pourraient comprendre)...
Mais quand on évoquait certains animaux un peu enfiévrés...on ne pouvait faire autrement.

Blanche n'insista pas sur le délire de son époux pour transformer ronde en ovale, arthur en rathur et Merlin en Perlin. Nom qui fit bien rire les trois petits.

La jeune reine devint plutôt ombrageuse, lorsqu'elle comprit le sous-entendu de ploufalia.

Elle se demandait lorsque serait venue enfin le temps, pour lui d,oublier cette histoire.

A l'entendre, ce ne serait pas pour aujourd'hui.

Mélissandre se laissa tomber sur le coté et Blanche embrassa sa petite tête.

Elle s'ennuyait de son père a l'instant même. L'histoire lui rappelait sa mort en Gaurres.

HJ: Sympa ce conte, mais que nous réserve la suite? Razz

Les deux lurons se remirent donc en route et eurent tôt fait d'atteindre l'archipel des Or câdes...

Sur le chemin menant au château royal les deux amis ne virent aucun homme de Balégrant...Sans doute la plupart des vauriens étaient ils trop occupés à se déchirer entre eux, mais également, à faire face à l'invasion des troupes soxones.

Mais Gwyddion restait attentif et ne négligeait aucun bruit suspect...Au contraire de Marthy, toujours aussi insouciant, qui gambadait loin devant, sa flute aux lèvres et les yeux vers le ciel.

Et lorsque celui ci crut voir, sous forme de nuages laiteux, le visage de Ploufalia...Il stoppa sa cavalcade, en freinant des deux sabots (de bouc), et se mis à contempler le reflet de l'objet...de sa dernière passion.

Le satyre était si absorbé par ce spectacle plus que subjectif...qu'il ne vit ni n'entendit le groupe de cavaliers vauriens survenant à l'horizon!

Gwyddion eut le temps de plonger dans un taillis, mais le pauvre Marthy, lui, fut culbuté et piétiné par les soudards de l'ogre!!

Une fois l'ennemi hors de vue, le chevalier se précipita vers son ami : heureusement la peau du beau sir était aussi solide que son appétit amoureux...
Gwyddion le releva, essuya les traces de sabots de sur sa figure et...après une courte halte...on repris la marche.

Arrivés devant les portes du château, les deux comparses furent surpris de constater que les deux sentinelles vauriennes cuvaient lourdement leur vin...

L'occasion était vraiment trop belle pour les joyeux drilles : ils assommèrent les gardes, pour ensuite...revêtirent leurs cuirasses.
Ils avancèrent, ainsi parés, dans la grande cour du palais de Mynora....

Précaution pourtant superflus au regard de l'état lamentable des hommes de Vaux : ceux qui ne se tapaient point dessus à bras raccourcis, ripaillaient gaiement ou cuvaient sec, un peu partout...

Parvenir à la salle du trône ne fut nullement un exploit!
Et là bas, un incroyable "spectacle" attendait nos z'héros : Balégrant et ses principaux lieutenants semblaient avoir festoyés toute la nuit, puisque tous étaient étendus, ivres morts, sur la table de banquet...ou même dessous.

Sans faire davantage attention aux mécréants, les deux amis se précipitèrent vers la cage de Mynora...
Marthy ouvrit la serrure, à l'aide de l'une de ses griffes, et Gwyddion ôta le bâillon qui entravait la divine bouche de la fée...

Mal lui en pris car...celle ci avait été rendue docile par son geôlier, qui lui avait fait ingérer un philtre de soumission...
Mynora n'était plus que le pantin du sinistre Balégrant!

Aussi loin de souhaiter être sauvée, la démente gifla Gwyddion, distribua un coup de pied fort mal placé à Marthy :p
Et enfin donna l'alerte!!

Découverts, molestés, couverts d'injures et de restes de victuailles...les malheureux "vengeurs" furent, ensuite, jetés sans aucun ménagement dans le plus sordide des cachots!

A suivre...

» * Entretien en famille * ( Mordred, Morgane et Morgause )
» Amour et Amour politique(Famille des Orcades et Mordred )
» Moment de silence
» Moment de repos des souverains