Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Venez festoyer, guerroyer ou ... comploter en Orcanie !
 
AccueilAccueil  PortailPortail  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

 

 Halte forcée. (Libre !)

Aller en bas 
5 participants
AuteurMessage
Fahl Caeth

Fahl Caeth


Nombre de messages : 29
Age : 39
Camp : Royaume Invisible
Classe sociale : Vagabond
Terre : Sans-Terre
Date d'inscription : 09/02/2009

Feuille de personnage
Religion: Païen
Statut Social: Vagabond

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMar 10 Fév - 10:31

(Mon premier rp sur ce forum ! Chacun est libre de participer. )


- Pitoyable. "

Il avait fallu en faire, du chemin, avant de venir ici. Depuis les côtes déchirées et battues par les vagues jusqu'au coeur des terres, Fahl avait longtemps voyagé, sans connaître la même fatigue que celle que subissent les mortels.

D'abord longer la terre sur le dos d'un Kelpie à la crinière pleine d'écume, fendre les flots et sauter les récifs où les navires malchanceux viennent briser leur poupe et fendre leur coque ; puis, sous la forme d'une mouette, voler au-dessus des terres en se laissant porter par les vents chauds, rémiges étendues. Il avait laissé des lieues derrière lui, bien plus rapide qu'un homme à cheval. Autrefois, il aurait pu visiter tout le royaume en usant de tels subterfuges, sans aucun problème ; mais à présent, l'emprise de la chrétienté repoussait ses pouvoirs de la même manière qu'elle repoussait la Féerie toute entière. Contraint et forcé, Fahl s'était posé, à l'abri des regards, puis s'était dépouillé de sa forme de mouette pour revêtir son apparence humaine. Ainsi, la fin du voyage avait du se faire à pied, dans la poussière des chemins.

C'était humiliant. Humiliant de se sentir diminué dans l'ombre écrasante de la nouvelle religion. Il sentait son influence, omniprésente, et l'énergie hostile dégagée par leurs lieux saints - le plus souvent établis sur d'anciens autels dédiés au Peuple Invisible lui-même, comble de l'insolence ! Oui, il était plus que temps d'agir avant que le Dieu Unique ne réduise à néant toutes leurs belles traditions. Peut-être était-il déjà trop tard.

Dédaignant les petites provinces, Fahl avait marché directement au coeur du Royaume. Il comptait commencer au plus vite son oeuvre de sape, et se faire introduire à la Cour en tant que musicien - il avait assez confiance en son art pour cela ; mais le Fé n'aurait jamais imaginé que le voyage puisse lui coûter autant d'énergies, et l'épuiser autant.

Une halte était nécessaire avant de reprendre la route. Guidé par son instinct, Fahl s'était donc tout naturellement dirigé vers l'un des rares vestiges de l'Ancienne Religion, afin de se ressourcer. Mais lorsqu'il était arrivé en vue du Lac, la colère l'avait repris.

Quoi ! C'était donc là tout ce qui restait de la puissance et de la prestance des Traditions ? Où étaient les autels et les offrandes, autrefois innombrables ? Et le Respect, la Peur, qui imprégnaient jadis l'atmosphère ? Même ici, la vieille magie était enchaînée, diminuée, encerclée par l'hostilité chrétienne. Tout juste tolérée, peut-être, comme on tolère le chien famélique qui rôde auprès des festins, et auquel on lance parfois, par pitié et par mépris, quelques reliefs de nourriture.

- Pitoyable ", siffla à nouveau le Fé en s'emmitouflant dans la pelisse qui le couvrait tout entier, les yeux rivés sur la surface paisible de l'eau.

Au moins, l'existence d'un tel sanctuaire prouvait que des serviteurs de l'Ancienne Foi survivaient encore, même ici, si près du domaine du Roy. Mais, tout de même, quelle tristesse. Quelle déchéance.

Avec un soupir, Fahl se laissa glisser sur la berge, assis et pelotonné, profitant du calme et du répit que lui accordait l'endroit. Mais, ah... La mer, impétueuse et indomptable, lui manquait déjà.
Revenir en haut Aller en bas
Phocas d'Antioche
Ambassadeur de Byzance
Phocas d'Antioche


Nombre de messages : 364
Age : 49
Camp : Byzance !
Classe sociale : ambassadeur de l'empereur de Byzance
Terre : convertir
Date d'inscription : 24/07/2007

Feuille de personnage
Religion:
Statut Social:

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMar 10 Fév - 11:35

[ je ne résiste pas à confronter mon évêque à ton personnage, à toi de voir]


Un lourd charriot avançait, paré d'or et d'argent et précédé par deux cavaliers en cuirasse de bronze et armés de longues lances, un étrange attelage inconnu de ces îles.
Son excellence Phocas, ambassadeur extraordinaire de Byzance rentrait à Warminster et profitait de cette occasion exceptionnelle pour découvrir les lieux sacrés dédiés à l'ancien culte local.
Déjà à Byzance il avait visité les temples dédiés à Artémis et celui merveilleux de Mythra... Il prêchait depuis de longues années la tempérance et estimait à titre personnel que les croyances anciennes avaient à apprendre au chrétien qu'il était.

Son beau charriot trop chamarré pour ce lieu paisible s'arrêta donc... en beau lieu paisible et retiré.
Il se fit aider pour en descendre, l'age du prélat avait amené son lot de vieilles douleurs et il détestait voyager... le comble pour un ambassadeur venu d'aussi loin.

En longue robe blanche rebrodée de fils d'or, le vieil homme, appuyé par habitude sur sa lourde crosse décorée de pierreries s'avança vers le lac sacré. La tradition de ces lieux sacré il l'avait connue à Halicanasse, à Rhodes ou à Pétra... Respectueux il contempla l'endroit qui semblait abandonné mais respirait encore... le vieil érudit sentait la spiritualité qui imprégnait encore le lac... il fit une pause, lourdement appuyé sur sa crosse, semblant sentir l'endroit, semblant faire le plein de cette atmosphère étrange pour lui mais pas totalement inconnue.

Sa garde personnelle avait pris ses distance, restant en alerte mais ne voulant pas déranger l'évêque quand il se recueillait...
Revenir en haut Aller en bas
Mordred d'Orcanie
Membre fondateur/administrateur en chef
Mordred d'Orcanie


Nombre de messages : 5040
Age : 1535
Camp : Orcanie!
Classe sociale : Tyran d'Orcanie et Dieu ( démon ? ) vivant !
Terre : l'enfer sur terre !
Date d'inscription : 27/03/2007

Feuille de personnage
Religion: Chrétien
Statut Social: Noblesse et Dieu incarné !

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMar 10 Fév - 12:01

( HJ : Allez, autant y aller "franco" ^^ )

Sur le chemin le conduisant à la hutte de Victoire, la si jeune et malgré tout, fameuse voyante d'Orcanie ... Le très chrétien tyran Mordred apparut, chevauchant à la tête de sa garde prétorienne, le capitaine Brutus à sa droite .

Son escorte comprenait des dizaines de cavaliers et de piétons, formant une masse compacte, un nuage de poussière bruyant et menaçant . Si les animaux craintifs fuyaient devant cette intrusion, les ennemis et contradicteurs du roy d'Orcanie seraient bien inspirés, eux aussi, d'en faire tout autant ...

Puis, le cortège s'immobilisa, entre le temple païen et le lac sacré de Mélusine ( nymphe mythique du royaume ) . Les cavaliers mirent pieds à terre, et aidèrent leurs camarades a installer un semblant de bivouac ...

Un soldat alla, quant à lui, vérifier si une des prêtresses de Niniane se trouvait dans la hutte qui jouxtait le lieu de culte . Alors qu'un autre se précipitait vers l'escorte du byzantin ... Tous devaient savoir que le tyran était, lui aussi, présent en ces lieux !

Mordred, lui, se dirigea vers les berges du lac, accompagné du capitaine de la garde . Tandis que Brutus allait remplir la gourde de son maître, celui ci s'immobilisa, et considéra longuement l'étendue miroitante ... Sa longue cape noire virevoltant autour de lui, au gré des bourrasques de vent, telle un sinistre étendard .

Il croisa les bras et soupira bruyamment ...

Et lorsque le chef des prétoriens revint vers Mordred, il remarqua la présence de Fahl, et l'interpella ainsi :


Holà qui vive ?!
Qui es tu et que fais tu ici ?!


Ceci dit, l'officier porta la main à son glaive et fit prestement écran entre l'intrus et son souverain, qui lui, porta son ombrageux regard dans la direction de l'être féerique ...

Il ne vit donc pas le père Phocas .




( édit : Aaaah ! Désolé monseigneur ^^ Moi aussi j'avais envie de poster !
Bon on va dire que Mordred avait quitté Camelot avant ton perso et que la ... ils se recroisent Wink
Et puis on sera pas trop de deux pour faire bon accueil au p'tit nouveau ) Razz
Revenir en haut Aller en bas
http://legendofcamelot.forum2jeux.com/portal.htm
Fahl Caeth

Fahl Caeth


Nombre de messages : 29
Age : 39
Camp : Royaume Invisible
Classe sociale : Vagabond
Terre : Sans-Terre
Date d'inscription : 09/02/2009

Feuille de personnage
Religion: Païen
Statut Social: Vagabond

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMar 10 Fév - 12:14

On venait.

Il n'était pas nécessaire d'être fée pour entendre de loin le roulis du charriot et le grincement des essieux, le choc mat des sabots contre la terre moussue, et même le tintement métallique des armures luisantes si fièrement arborées par les cavaliers.

Tout ce fracas se dirigeait vers le Lac, se frayant un chemin à travers la forêt silencieuse. Et tout ce fracas empestait la chrétienté à des lieues à la ronde.

Fahl sauta prestement sur ses pieds et huma l'air comme un loup, en alerte, puis se rabattit prudemment en arrière lorsque le charriot et sa garde rapprochée parvinrent à découvert. La forêt, le reconnaissant pour ce qu'il était, l'accueillit comme une amante et referma sur lui ses bras d'ombre et de verdure, le dissimulant sans mal aux nouveaux arrivants.

Deux hommes armés et cuirassés. Leurs lances brillaient, accrochant les quelques éclats de lumière qui parvenaient à percer à travers les frondaisons. Les chevaux harnachés secouaient pesamment la tête, naseaux frémissants. Et... Un charriot, oui, lourd et aveuglant, si couvert de parures coûteuses qu'il en devenait presque obscène.

Le Fé se mit à gronder tout bas, retroussant les lèvres, les yeux étrécis. Fallait-il vraiment qu'ils viennent en conquérants, la tête haute et le coeur gonflé par la victoire, pour narguer la Féerie sur son propre territoire ? Il imaginait déjà à quel genre de personnage tout cet attelage était dédié. Probablement à un riche prélat au ventre rebondi, au crâne luisant et aux doigts si chargés de bagues que le simple fait de saisir un verre de vin tenait lieu de l'exploit. Ou, pire encore, l'un de ces jeunes nobles hautains et hypocrites, la démarche crâne et la sentence légère...

Mais non. Ce fut un homme âgé qui sortit à petits pas du charriot pour se diriger vers le Lac avec la prudence de la vieillesse. Outrageusement paré de ses richesses, oui ; mais il n'avait pas l'air froid et méprisant du conquérant. Il y avait sur son visage une déférence incongrue, qui surprit peut-être un peu Fahl mais ne fit pas taire sa colère.

Colère d'autant plus alimentée lorsque la seconde troupe, plus nombreuse encore, fit irruption à son tour sur les rives du Lac. Autant le vieil homme respirait le calme et la sagesse, autant ceux-là étaient des guerriers, farouches et belliqueux jusque dans leurs attitudes. Et celui qui les menait... Un homme dur, semblable à une lame acérée, le regard implacable. Il émanait de lui une aura de force et de dangerosité certaines. Sans doute un prince guerrier, ou un commandant d'armées. Fahl le détesta aussitôt.

Ils étaient mortels, chrétiens, et en nombre ; ils étaient sur son territoire et n'apportaient aucune offrande à part un respect certes honorable, mais que le vieillard était seul à arborer. Que faire ? Attaquer ou intimider aurait tenu de la stupidité, dans l'état actuel des choses. Non... Mieux valait prendre contact autrement.

Fahl dissimula un sourire puis se secoua, remodelant son apparence et s'inventant femme, avant de sortir calmement du bosquet dans lequel il s'était caché.

Ce fut donc une jeune fille, fine et gracieuse, aux cheveux noirs, portés très longs et à la beauté inquiétante, qui s'avança en repoussant les fourrés, le geste calme, assuré. Tout entière enveloppée dans une pelisse grise - dont le rebord, frôlant l'herbe haute, semblait étrangement humide.

Sa présence, de fait, ne tarda pas à être remarquée. L'un des hommes en armes - celui qui avait plongé sa gourde à même l'eau sacrée, geste désinvolte et blasphématoire - se tourna vivement vers la Fée, le glaive au clair, déjà.

" Holà qui vive ?!
Qui es tu et que fais tu ici ?! "


Fahl-femme répondit d'un sourire et leva la main, paume en avant, dans un geste pacifique - et montrant également par ce biais qu'elle n'était pas armée, ni hostile. Et lorsqu'elle répondit, ce fut d'une voix calme, basse et mélodieuse, étrangement captivante.

- Paix, guerrier, range ton arme. Nous ne sommes pas sur un champ de bataille ; ici, personne ne blessera personne. "

La Fée redressa le menton, contemplant brièvement l'ensemble des personnes présentes avec la fierté et le port de tête d'une Reine, sans en avoir les atours.

- Qui je suis ? Une voyageuse comme il y en a tant. Vous pouvez m'appeler Maelenn.
Un sourire. Ce que je cherche ? Le calme et le repos ; ce même calme et ce même repos que vous venez de troubler, tous autant que vous êtes. Savez-vous où vous vous trouvez ? L'hôte qui s'attarde auprès de ces rives devrait faire preuve d'un peu de respect ; dans le cas contraire, sa présence n'est pas la bienvenue. "


Dernière édition par Fahl Caeth le Mar 10 Fév - 12:55, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Mordred d'Orcanie
Membre fondateur/administrateur en chef
Mordred d'Orcanie


Nombre de messages : 5040
Age : 1535
Camp : Orcanie!
Classe sociale : Tyran d'Orcanie et Dieu ( démon ? ) vivant !
Terre : l'enfer sur terre !
Date d'inscription : 27/03/2007

Feuille de personnage
Religion: Chrétien
Statut Social: Noblesse et Dieu incarné !

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMar 10 Fév - 12:23

hj : "On fait comment du coup ?" ( sic )
Ben ... Tu édites ou Brutus coupe les oreilles du fé en pointes ^^
Et ... c'est parfait Mordred t'as pas vu et ... Brutus te remarque quand ... tu t'adresses à Phocs Wink
Non ? ^^
Revenir en haut Aller en bas
http://legendofcamelot.forum2jeux.com/portal.htm
Fahl Caeth

Fahl Caeth


Nombre de messages : 29
Age : 39
Camp : Royaume Invisible
Classe sociale : Vagabond
Terre : Sans-Terre
Date d'inscription : 09/02/2009

Feuille de personnage
Religion: Païen
Statut Social: Vagabond

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMar 10 Fév - 12:46

( Message édité ! Wink )
Revenir en haut Aller en bas
Mordred d'Orcanie
Membre fondateur/administrateur en chef
Mordred d'Orcanie


Nombre de messages : 5040
Age : 1535
Camp : Orcanie!
Classe sociale : Tyran d'Orcanie et Dieu ( démon ? ) vivant !
Terre : l'enfer sur terre !
Date d'inscription : 27/03/2007

Feuille de personnage
Religion: Chrétien
Statut Social: Noblesse et Dieu incarné !

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMar 10 Fév - 12:50

HJ : Merci Smile
A Phocas !
Revenir en haut Aller en bas
http://legendofcamelot.forum2jeux.com/portal.htm
Phocas d'Antioche
Ambassadeur de Byzance
Phocas d'Antioche


Nombre de messages : 364
Age : 49
Camp : Byzance !
Classe sociale : ambassadeur de l'empereur de Byzance
Terre : convertir
Date d'inscription : 24/07/2007

Feuille de personnage
Religion:
Statut Social:

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMar 10 Fév - 13:16

[HJ : une seconde ... j'arrive doucement...]

Phocas était recueilli, il savait qu'il eut du faire offrande mais son état de prélat ne permettait pas ce genre d'initiative, il n'avait à offrir au lieu que son respect... ce qui est déjà beaucoup.

Il était heureux et serein, étrangement imprégné du lieu sacré, il avait déjà connu cela et ne s'en étonnait pas, il s'en réjouissait paisiblement. Il faisait partie de ces gens étrange qui pensait que Dieu est partout et qu'un lieu sacré est empli de la présence divine. Et que dieux et déesses... était Dieu.

Il fut néanmoins dérangé par l'arrivée d'un autre convoi... et regardant la route constata qu'il s'agissait de celui de Mordred d'Orcanie. En lui même le prélat pensa "on ne peut jamais être tranquille sur ces îles"... mais, bon gré, en fait plutôt mal gré, il quitta son profond recueillement, remerciant Dieu, ou qui que ce soit qui était honoré ici de la paix offerte.

Il commençait à se diriger vers l'endroit où il reconnu le chef de la garde personnelle de Mordred, homme brutal qu'il n'aimait pas mais qui, il faut être juste, appliquait à la lettre toute décision de son souverain, quand une belle jeune fille jaillit d'un taillis touffu...

Le "holà qui vive" heurta les oreilles de l'évêque, Dieu que ces soudards étaient violents même en simple parole, même en ces lieux de paix, même ici... Avec un soupir et les yeux au ciel, Phocas appuyé sur son éternelle crosse trop richement décorée, s'approcha du couple étrange que formaient la frêle jeune femme et le soldat... Il les observait... ou, plutôt, observait cette femme à la fois frêle, soit, mais si forte et si fière.


"Une prêtresse", pensa Phocas, digne et inflexible... IL eut un sourire en arrivant à leur contact, sourire paternel, paisible et doux... et dit d'un ton apaisant :

- Comme ce lieu est beau, paisible et pur... aucune créature de Dieu e songerait à ne pas le respecter, dit-il d'un ton juste un peu plus ferme avec un regard appuyé sur le soldat. Ou alors il ne saurait discerner où se trouve le divin, ce qui pourrait être grave péché... il eut à l'intention de la jeune femme un très bref sourire, un peu malicieux. Phocas adorait faire des menaces voilées à la soldatesque... brutale et irrespectueuse.

[ hj : au plus rapide, je ne répondrai que demain, ne vous pressez pas]
Revenir en haut Aller en bas
Mordred d'Orcanie
Membre fondateur/administrateur en chef
Mordred d'Orcanie


Nombre de messages : 5040
Age : 1535
Camp : Orcanie!
Classe sociale : Tyran d'Orcanie et Dieu ( démon ? ) vivant !
Terre : l'enfer sur terre !
Date d'inscription : 27/03/2007

Feuille de personnage
Religion: Chrétien
Statut Social: Noblesse et Dieu incarné !

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMar 10 Fév - 14:09

"L'hôte qui s'attarde auprès de ces rives devrait faire preuve d'un peu de respect ; dans le cas contraire, sa présence n'est pas la bienvenue. "


Si Brutus avait rengainé son arme en constatant que cette bien frêle apparition n'était en aucun cas une menace potentielle ...

Et si ce même soldat avait sourit, en entendant le nom de la créature, puis hausser les épaules, lorsque celle ci s'était plainte du dérangement provoqué par l'arrivée de l'escorte du tyran ...

Il n'avait pas du tout apprécié le conseil impérieux de la dite Maelenn, que l'orcanien pris pour de la provocation .

Brutus répliqua, mi irrité, mi goguenard :


Et toi ?
Sais tu quelles sont les terres que tu te permets de fouler avec tes sales pieds ? !
Tu es ici en Orcanie, royaume de sa majesté Mor ...


Une voix placide et ferme l'interrompit :

"Comme ce lieu est beau, paisible et pur... aucune créature de Dieu ne songerait à ne pas le respecter"

En un réflexe purement pavlovien, le soudard reposa sa paluche d'ours sur la garde de son glaive ... Mais suspendit son geste de défense en reconnaissant le prélat de Byzance .

"Ou alors il ne saurait discerner où se trouve le divin, ce qui pourrait être grave péché"

Même un butor tel que Brutus savait discerner, justement, les avertissements subtiles derrière les plus suaves des sentences ...
Il recula d'un bon pas, après avoir foudroyé, d'une oeillade pleine de haine, l'impertinente créature qu'était le fé ... Puis s'inclina devant Phocas :


Monseigneur .

Un bruit d'herbes que l'on foule aux pieds retentit et une autre voix, juvénile, s'éleva :

Je connais parfaitement bien mon royaume, dame Maelenn !
Y compris le lac de Mélusine, y compris le temple de Niniane ...
Lieux que je respecte et qui bénéficie de ma protection .


Mordred apparut à la vue de tous et lança un regard intrigué et ... intéressé, à la petite créature qui avait fait preuve de tant de fierté et ... d'audace ?

Il considéra ensuite Phocas et le salua de la tête ( qu'il avait "couverte" d'un simple cercle argenté, symbole de sa position ) :


Heureux de vous revoir monseigneur ...
Le hasard ou ... le destin agence fort bien les choses .


Tandis que Brutus se positionnait en retrait, par déférence envers son seigneur, ce dernier toisa de nouveau, les yeux luisant de curiosité, la gracieuse et mystérieuse jeune femme :

Je suis le roy Mordred d'Orcanie .
Et suis navré d'avoir troublé votre ... tranquillité .
Pardonnez moi !


Dit il tout sourire, prévenant, avenant et ... toujours aussi étrangement intrigué ( fasciné ? ) par cette bien curieuse petite ... "nymphe" ?
Revenir en haut Aller en bas
http://legendofcamelot.forum2jeux.com/portal.htm
Fahl Caeth

Fahl Caeth


Nombre de messages : 29
Age : 39
Camp : Royaume Invisible
Classe sociale : Vagabond
Terre : Sans-Terre
Date d'inscription : 09/02/2009

Feuille de personnage
Religion: Païen
Statut Social: Vagabond

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMar 10 Fév - 15:31

Altière, menton levé, "Maelenn" défiait le soldat.

De la part d'une simple gueuse, une telle attitude eût été non seulement impertinente mais aussi dangereuse ; cependant, la Fée était là chez elle, et tout, depuis la calme assurance dont elle faisait preuve, jusqu'au regard, impassible, froidement résolu, qu'elle braquait sur Brutus, tendait à le montrer.

Au départ vaguement compassé et sans doute un peu dédaigneux, le soldat n'avait pas tardé à réagir à la fin du petit discours de Maelenn. Main de nouveau posée sur la garde de son arme, le ton ombrageux. Si prompt à montrer les dents, comme un chien qui vient de se faire marcher sur la queue...

" Et toi ?
Sais tu quelles sont les terres que tu te permets de fouler avec tes sales pieds ? !
Tu es ici en Orcanie, royaume de sa majesté Mor ... "


Maelenn s'était contentée de sourire une nouvelle fois sans montrer le moindre signe de crainte, sans le moindre geste de recul - tout ce que l'on aurait pourtant pu attendre de la part d'une femme désarmée face à un guerrier en colère - et elle s'apprêtait à répliquer lorsque le vieux prélat, qui s'était calmement approché, intervint en douceur.

Les paroles que prononça le dévôt étaient justes et bien dosées. Savamment mesurées pour instiller la menace sans perdre leur caractère apaisant. Judicieux ! Elles seyaient bien à ce que la Fée avait cru percevoir du personnage, et lui faisaient honneur. Ainsi, il existait des hommes sages même au sein de la religion ennemie. C'était bon à savoir.

En réponse au sourire complice de l'évêque, Maelenn se contenta d'un petit hochement de tête, discret, mais courtois. Une reconnaissance silencieuse. Et si elle ne souriait pas, en revanche ses yeux n'étaient pas hostiles quand ils se posèrent sur le prélat.

Ramenant ses mains dans son giron avec dignité, la fée ne répondit pas à la provocation muette du soldat - lequel, avec une lucidité fort bien venue, avait préféré battre en retraite, reconnaissant l'autorité de l'évêque. A vrai dire, une troisième personne accaparait désormais l'attention de Maelenn.

" Je connais parfaitement bien mon royaume, dame Maelenn !
Y compris le lac de Mélusine, y compris le temple de Niniane ...
Lieux que je respecte et qui bénéficie de ma protection. "


La voix haute, claironnante. Le pas sûr et dominateur. On dit parfois que quand un loup sourit, il ne peut s'empêcher de montrer les dents ; c'était tout à fait l'image qui vint à l'esprit de la fée quand elle dévisagea le nouveau venu, occupé à échanger quelques politesses avec l'évêque.

" Je suis le roy Mordred d'Orcanie.
Et suis navré d'avoir troublé votre ... tranquillité.
Pardonnez moi ! "


Ainsi, c'était lui, Mordred d'Orcanie. Un petit coq prétentieux au sourire de loup, enveloppé de noir comme un orage. Une sorte de long frisson remonta l'échine de la fée - mais ce n'était ni de la joie, ni de la peur.

Maelenn pencha légèrement la tête sur le côté, à la manière d'un oiseau curieux, fixant le Souverain sans ciller et sans un seul instant détourner le regard comme la déférence l'aurait pourtant exigé. Et le sourire qu'elle afficha ensuite fut vif et blanc, comme une lame que l'on tire du fourreau.

- Mes respects, Roy Mordred d'Orcanie, susurra-t-elle de sa voix si particulière, si prenante, tout en avançant à petits pas pour contourner le souverain sans le perdre du regard - à la manière du prédateur qui jauge sa proie, peut-être. Vos excuses, et la protection que vous offrez à ce lieu, vous honorent. C'est bien là l'attitude que l'on attend d'un Roy, et vous êtes très probablement digne de votre rang. "

Que d'insolence proférée sur un ton pourtant si doux, à la limite de la caresse ! Maelenn embrassa des yeux le reste de la troupe, un bref instant.

- Il est cependant regrettable que Votre Majesté permette l'installation de troupes armées aux abords d'un lieu sacré. Qu'elle se rende ici elle-même les mains vides d'offrandes et le fourreau au flanc est presque une... faute de goût. Mais... "

Redressant la tête, la fée se remit à sourire, les yeux brillants.

- Son Altesse s'est excusée et je lui en suis infiniment reconnaissante. De fait, en remerciement, je tiens à vous faire un cadeau, Roy Mordred d'Orcanie. Mon cadeau prendra la forme d'une histoire. Voici...

Mon histoire parle de Bres, qui, en des temps bien lointains, était roi d'une contrée opulente. Mais ce roi avait le coeur aussi vide que ses coffres étaient remplis. Il ne connaissait ni générosité, ni bonté, ni tolérance.

Un poète vint un jour dans la maison de Bres pour y recevoir l'hospitalité. C'était Coirpre, fils d'Etan, poète des Tuatha Dé. Il arriva dans une petite maison étroite et noire dans laquelle il ne trouva ni feu, ni service, ni lit. On lui apporta trois petits pains et ils étaient secs, sur un plat.

Quand il se leva, le lendemain matin, en traversant la cour, Coirpre dit :

" Sans nourriture rapidement servie sur un plat,
Sans lait de vache qui fait grandir un veau,
Sans abri humain dans l'obscurité de la nuit,
Qu'ainsi soit la prospérité de Bres. "


Il n'y a pas de richesse chez Bres, dit-il. Et c'était vrai : Bres n'éprouva plus que ruine à partir de cette heure. "


Elle se tut un bref instant. Sa voix s'était faite étrangement dure et sonore à l'énoncé du quatrain, mais désormais le ton était retombé, de nouveau doux, magnétique et caressant.

- Réfléchis à mon histoire, ô Roy Mordred d'Orcanie, reprit Maelenn en se remettant à sourire, et tires-en le suc que tu y trouveras. J'espère que tu le jugeras plaisant et à ta convenance. "
Revenir en haut Aller en bas
Mordred d'Orcanie
Membre fondateur/administrateur en chef
Mordred d'Orcanie


Nombre de messages : 5040
Age : 1535
Camp : Orcanie!
Classe sociale : Tyran d'Orcanie et Dieu ( démon ? ) vivant !
Terre : l'enfer sur terre !
Date d'inscription : 27/03/2007

Feuille de personnage
Religion: Chrétien
Statut Social: Noblesse et Dieu incarné !

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMar 10 Fév - 16:26

hj : J'adore ce rp Smile
On va attendre la réponse de Phocas Wink
Revenir en haut Aller en bas
http://legendofcamelot.forum2jeux.com/portal.htm
Baozhei-Jen Tzu

Baozhei-Jen Tzu


Nombre de messages : 16
Age : 33
Camp : Celui de la paix
Classe sociale : Ancien noble étranger exilé
Terre : Toutes, ou aucune
Date d'inscription : 21/01/2009

Feuille de personnage
Religion: Païen
Statut Social: Paria

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMar 10 Fév - 16:33

[HRP : Haaaan, j'adore aussiiii ! /love Fahl, comme toujours Very Happy]
Revenir en haut Aller en bas
Phocas d'Antioche
Ambassadeur de Byzance
Phocas d'Antioche


Nombre de messages : 364
Age : 49
Camp : Byzance !
Classe sociale : ambassadeur de l'empereur de Byzance
Terre : convertir
Date d'inscription : 24/07/2007

Feuille de personnage
Religion:
Statut Social:

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMer 11 Fév - 4:52

[hj : moi aussi j'aime, et j'y participe joyeusement en espérant être à la hauteur ! ]


Phocas nota le retrait respectueux de Brutus, et répondit d'un bref "capitaine" au salut de ce dernier. Il nota aussi l'étrange attitude si altière de la demoiselle, altière mais aussi reconnaissante puisqu'elle avait notifié son accord sur l'intervention du prélat d'un signe... Il s'en contenterait, il était ici sur les terres de cette dame, il n'avait fait que montrer son respect et appeler la soldatesque à partager cette attitude.

Quand Mordred sorti de son buisson, le prélat le salua, comme il le devait. Le souverain d'Orcanie s'était autrefois attiré les foudres du prélat et, de ce fait, ce dernier était toujours assez méfiant envers cet être colérique, pusillanime et passionnel... traits de caractère qui étaient opposés à la nature même du prélat. Non que Phocas soit totalement exempt de la capacité de se mettre en colère, il l'avait prouvé en claquant la porte à la réunion diplomatique entre la Pape et Arthur, mais cela n'était pas chez lui habituel... et encore moins trait marquant de son caractère.

Néanmoins, le fait que Mordred ait choisi le prélat pour l'unir devant Dieu à Blanche, Blanche que l'évêque avait protégée contre vents et marées, avait radouci le bon évêque... et là, il ne pouvait face à un Mordred cordial être désagréable. Il le salua donc avec gentillesse d'un :

- Mordred, je suis heureux de vous croiser de nouveau sur la route de Warminster où je compte reprendre ma tâche d'ambassadeur...

Le vieil homme cessa de parler quand la demoiselle, toujours antithèse de l'humilité raconta sa fable... Ce n'est pas à un vieil érudit comme Phocas que l'on peut démontrer le pouvoir des paraboles, les Saintes Écritures n'en regorgent-elles pas ? Il va de soit qu'il ne connaissait pas celle que comptait Maelenn... Il l'écouta sagement, un sourcil relevé, notant la menace qu'elle recélait pour un roi... et avant que Mordred ne prenne éventuellement la mouche commenta l'historiette de la demoiselle d'une voix amusée :

- Cette parabole nous enseigne le droit au respect et le sens du partage, sentiments et attitudes que tout bon chrétien ne peut qu'adopter comme vrai crédo... n'est-ce pas mon fils ? Dit le prélat malicieux à Mordred d'Orcanie.

Phocas, en écoutant la demoiselle, ne savait que penser d'elle, il avait rencontré quelques prêtresses depuis son arrivée dans les îles de Bretagne mais n'avait pas constaté chez elles cette sorte de fierté exacerbée, cette assurance si prononcée, ce sens de la provocation qu'il trouvait chez la frêle jeune fille, cette dernière le laissait perplexe... En fait il mourrait d'envie, notre Phocas était affreusement curieux de nature, de mieux connaitre cette femme... en tout bien tout honneur, cela allait de soit, pour Phocas le temps des tentations de la chair était bel et bien révolu.
Revenir en haut Aller en bas
Mordred d'Orcanie
Membre fondateur/administrateur en chef
Mordred d'Orcanie


Nombre de messages : 5040
Age : 1535
Camp : Orcanie!
Classe sociale : Tyran d'Orcanie et Dieu ( démon ? ) vivant !
Terre : l'enfer sur terre !
Date d'inscription : 27/03/2007

Feuille de personnage
Religion: Chrétien
Statut Social: Noblesse et Dieu incarné !

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMer 11 Fév - 13:38

hj : A l'avenir, je préférai que Phocas n'oublie pas de donner son titre à Mordred Wink ^^


Décidément cette frêle et pourtant altière jeune femme intriguait le tyran au plus haut point ... Elle ressemblait beaucoup, par certains côtés, aux nymphes légendaires attachées à ce lieux si spécial ( hj : il a du pif l'momo !! ) Mais trêves de divagations, pensa le pragmatique orcanien .

La donzelle se montrait pleine de déférence, tout en conservant son ironie, voir sa liberté de ton ... ça ne déplut nullement à Mordred, même s'il n'était guère habitué à ce qu'on lui tienne ce genre de discours, un peu ambiguë .

Les salutations de Maelenn et surtout le fait qu'elle prenne acte et se félicite de sa courtoisie, tout ceci lui arracha le plus large des sourires, tandis que les deux protagonistes se rapprochaient, l'un de l'autre ...

Sourire qui devint rictus, puis s'effaça complètement à l'écoute des critiques de l'impertinente ... Mais celle ci se fit, de nouveau, douce et onctueuse, juste après avoir exprimée son désappointement : Mordred s'abstint donc de tout commentaire acide ... Et donna, intérieurement, raison à la "moraliste" .

Puis, la drôlesse conta une histoire ... qui interpella grandement le souverain de ces terres : confusément ... il craignait de se reconnaître en ce tyran cupide et amorale, qui fut châtié par le "Destin" .

Non, impossible ! Lui ... était capable de générosité, avec ses proches, de bonté, même, envers ... autrui ( pour qui lui était agréable ), et même ... de sentiments, d'affection et d'amour pour quiconque trouvait grâce à ses yeux .

Mais tout roy qu'il était, il n'en était pas moins homme, avec ses défauts et ses travers ... Comme tout à chacun ( ? )
Néanmoins, n'était il pas généreux avec son bon peuple ? En échange de sa loyauté ... Et même ... Tolérant, envers les croyants de la Déesse, à la condition que ceux ci jurent allégeance en la couronne ?

Tout avait sa contrepartie : être roy c'est être juste et non ... faible .


"Cette parabole nous enseigne le droit au respect et le sens du partage, sentiments et attitudes que tout bon chrétien ne peut qu'adopter comme vrai credo... n'est-ce pas mon fils ?"

L'intervention de Phocas tira le tyran de ses pensées et réflexions ...

Il lui sourit et rétorqua, machinalement, encore un peu absorbé par les idées se bousculant dans son esprit fiévreux :


Certes oui ...
L'histoire est ... belle et ... surtout édifiante, en effet !
Au delà de la poésie, une leçon transparait derrière cette jolie fable .


Dit il, en toisant la petite conteuse, tout sourire, ne sachant vraiment si elle avait voulut lui faire comprendre une chose ou une autre ... Même si le lien avec ses réserves, avec l'attitude cavalière de l'escorte de Mordred, et ses propres intentions, était assez évidente .

Et l'orcanien jugea bon d'agir dès à présent : il défit la bourse qui pendait à sa ceinture et la tendit vers Brutus :


Va porter ceci au temple !

Et l'officier ne perdit pas une seconde, il s'éloigna, afin d'appliquer l'ordre de son maître ...

Sans épiloguer sur la question ( sur son geste qui, pour tout généreux qu'il était, n'était pas d'une très grande subtilité ), Mordred s'avança vers un grand chêne, et déposa une main sur le tronc : c'était celui ci !

L'arbre sans âge au pied duquel Morgause et son rejeton préféré venaient s'installer très souvent, lors des premières années de sa jeune existence ...

Alors, le petit prince de 5 ou 6 printemps déposait sa tignasse blonde sur les genoux de sa mère, qui lui chantait, pour l'occasion, quelques chants d'Avalon ou ... lui narrait les légendes attachées à cette forêt et ... à ce lac si mystérieux, à cet endroit, décidément unique et enchanteur ou ... inquiétant voir dangereux, pour les imprudents et autres "profanateurs" .

Mordred se tourna vers ses deux interlocuteurs et leur adressa un curieux sourire : que leur réservait il ?


Cet endroit m'évoque, également, une histoire, une légende ...
Sur le personnage même qui donna son nom à ce lieu : Mélusine .
La nymphe, la fée, la vouivre ... Créature divine pour les uns, monstre "hideux" pour les autres !

L'un des symboles de la femme pécheresse et perverse ou ... celle par qui la bonté et le don de soit fut offert à l'humanité, en la personne ... d'un simple paysan .

Écoutez et ... jugez en :


Ceci dit, Mordred considéra l'étendue liquide qui s'étalait et stagnait devant eux, puis débuta son récit :

A une époque ou seules les croyances de la nature donnaient une raison de vivre aux hommes, demeuraient en ces lieux des fées aquatiques, mi femmes, mi vouivres: celles ci possédaient un appendice de serpent en lieu et place des jambes et du bassin ...
Et vivaient la plupart du temps dans ce lac, dit on, dans une caverne sanctuaire immergée ...
Mais ces fées étaient sous la coupe d'une reine maléfique et fort puissante qui se plaisait a envoyer à la surface certaines de ses "filles" ( sous l'apparence de femmes humaines), afin de séduire et perdre les hommes qu'elles rencontreraient ...
Celles ci devant les charmer, puis les tuer, afin de les détrousser de tout leurs biens ...
Mais avant elles devaient enfanter et ramener le fruit de leurs unions avec les hommes au sanctuaire ...
Un jour, toutefois, l'improbable se produisit : une de ces fées-diablesses s'éprit réellement d'un des villageois et ne put, bien sur, se résoudre à le tuer ...
Ne pouvant néanmoins vivre avec celui qui était devenu son époux ( n'ayant point la possibilité de subsister très longtemps hors de l'eau), et incapable de tout avouer, celle ci s'enfuit, avec le fruit de cet amour véritable en son sein ...
Et lorsque cette fée ( Mélusine), pénétra dans le lac sanctuaire et s'enfonça dans ses profondeurs, elle ne vit pas que son bel amie l'avait suivit et avait plongé à sa suite pour la rattraper, hélas sans savoir nager ...
Il se noya, et Mélusine, lorsqu'elle apprit la terrible nouvelle s'en trouva inconsolable ...
Décidant de fuir un milieu qui lui répugnait et afin que son enfant puisse vivre en d'autres lieux, Mélusine s'exila en Armorique ( en la forêt de Brocéliande), dit t-on, il y éleva dès lors son fils, parfait portrait de son père et donc reflet saisissant de l'amour perdu de la fée qui défia les sien(ne)s ...


Plus songeur que jamais, Mordred soupira, bras croisés, le regard fixe braqué sur ce lac si ... essentiel pour l'identité du royaume, sa propre histoire personnelle ... L'antre des fées, le lieu de son enfance, l'endroit ou ... il s'éprit de la douce Blanche ... Là, ou il répandit les cendres de son amour perdu, disparut, Ophélia .

Que de souvenirs, d'émotions, contradictoires, puissantes, prégnantes, inoubliables ...


Les "nymphes" existent !
J'ai aimé l'une d'entre elle ...
Et je l'ai perdu ... Et elle s'était perdue elle même, dans un monde qui n'était pas le sien et qui la détruite, corrompue ... et détruite .


Oui, il l'avait aimé ... Maladroitement mais intensément .
Alors ... Il ne commettrait pas la même erreur avec sa nouvelle dulcinée, celle qu'il adorait, plus que tout, elle aussi, et se plaisait il a le rêver ... à jamais . Même un être comme le tyranneau avait droit ... d'être heureux ( ? )

Le vent se levait ...

Son doux murmure s'imposa, et fit taire le seigneur et maître d'Orcanie .
Revenir en haut Aller en bas
http://legendofcamelot.forum2jeux.com/portal.htm
Fahl Caeth

Fahl Caeth


Nombre de messages : 29
Age : 39
Camp : Royaume Invisible
Classe sociale : Vagabond
Terre : Sans-Terre
Date d'inscription : 09/02/2009

Feuille de personnage
Religion: Païen
Statut Social: Vagabond

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMer 11 Fév - 18:40

( A moi aussi ce rp me plaît beaucoup, très intéressant à tous points de vue ! Very Happy )


C'était pure réjouissance que de guetter les changements d'expression sur le visage du Roy à mesure qu'elle parlait.

Modulant son ton au fur et à mesure de son histoire, les yeux mi-clos, et les mains serrant avec délicatesse les plis de sa pelisse comme pour la soulever au-dessus de l'herbe, Maelenn observait Mordred d'Orcanie. Avec la même acuité que le prédateur qui s'apprête à mordre. Avec la douceur venimeuse de l'amante, la bouche gourmande de baisers et le poignard caché dans le dos.

Et il réagissait admirablement. Vibrant comme une corde de harpe qu'elle se serait amusée à pincer au gré de ses fantaisies. L'assurance, d'abord, puis la contrariété et -peut-être- un peu d'angoisse, d'incertitude. C'était si facile de jouer avec l'esprit humain. Maelenn en aurait presque ronronné.

A la fin de la "fable", l'évêque fut le premier à intervenir, alors que la fée goûtait avec ravissement l'expression trouble affichée par le Souverain, sans rien montrer d'autre, elle, que de l'impassibilité.

- Cette parabole nous enseigne le droit au respect et le sens du partage, sentiments et attitudes que tout bon chrétien ne peut qu'adopter comme vrai crédo... n'est-ce pas mon fils ? "


Sans doute avait-il voulu prévenir une réaction violente ou démesurée de la part du Roy... C'était étonnant. Pourquoi cet homme de foi - et d'une foi opposée à la sienne ! - s'obstinait-il à la défendre, se plaçant ostensiblement de son côté ? Ce comportement plein de tempérance et de prévenance laissait la fée perplexe. Et commençait à nourrir un sentiment de méfiance dans le coeur de celle-ci.

Mais de toute évidence, le geste préventif du prélat avait été superflu. Au vu des réactions distraites et un peu nerveuses du Roy, Maelenn sut qu'elle avait atteint son but.

Faire douter.

"Certes oui ...
L'histoire est ... belle et ... surtout édifiante, en effet !
Au delà de la poésie, une leçon transparait derrière cette jolie fable. "


La fée soutint sans ciller le regard du Souverain, calme, inexpressive. Et se contenta de répliquer à mi-voix, comme se parlant pour elle-même :

- Jolie fable... Oui, oui, certainement. Bres fut l'un des anciens rois d'Eriu, le territoire que vous appelez l'Hybernie, je crois. Il remplaça le grand Nuada jusqu'à ce que la satire de Coirpre le contraigne à abdiquer. L'histoire rejoint souvent la légende ; la réalité est le premier terreau de la parabole. "

Lorsque Mordred d'Orcanie expédia son officier en direction du temple, bourse en main, Maelenn ne put s'empêcher de sourire et marqua sa reconnaissance en s'inclinant, salut gracieux et bref. Bast ! Elle n'avait que faire de l'argent, mais les officiants du temple le trouveraient certainement à leur convenance. Et puis même, au-delà de ça... La symbolique du geste, le don, était le plus important. C'était une petite victoire en soi.

La rencontre aurait pu s'achever là. Mais le Souverain, désormais pensif, s'était écarté de quelques pas pour poser une main légère, presque tendre, sur le tronc d'un vieil arbre dressé non loin d'eux. Quand il se retourna, exprimant le souhait de raconter une histoire à son tour, la fée haussa un sourcil.

Pourquoi pas, oui. Oh, oui ; en s'improvisant conteur, le Souverain entrait dans le jeu de la Fée.

Maelenn écouta tout du long, parfaitement immobile, presque statufiée, les yeux rivés sur le Roy et les mains rassemblées dans son giron, bien droite. Elle le vit soupirer, les prunelles pleines de souvenirs. Et l'écouta commenter ensuite, sur un ton qui n'avait plus grand chose de belliqueux.

" Les "nymphes" existent !
J'ai aimé l'une d'entre elle ...
Et je l'ai perdu ... Et elle s'était perdue elle même, dans un monde qui n'était pas le sien et qui la détruite, corrompue ... et détruite. "


Un petit temps de silence passa, et le vent s'amusa à gonfler les habits des trois protagonistes. Mais la réaction de la fée prit probablement les deux autres au dépourvu.

Car Maelenn, gorge subitement renversée en arrière dans un bel abandon, éclata soudain d'un rire sauvage, spontané.

Ah ! Des nymphes ! C'était trop drôle. Le Roy ne voyait-il pas la contradiction dans ses propres paroles ? Des nymphes... Ces créatures du Sud, niaises et pacifiques au possible ? Comment osait-il les comparer avec les fées de l'île, si sauvages, sournoises et fières ? Comment pouvait-on confondre ces paresseuses de nymphes avec les nixes cruelles et prédatrices, avec les mari-morgan aux dents aiguisées, ou avec les redoutables selkies ?

Effectivement... Maelenn comprenait mieux pourquoi la Féerie - la vraie, la fière, la sauvage - perdait du terrain. On n'apprenait plus aux mortels à craindre les visages violents des fées. On leur préférait d'autres figures, sans doute plus convenables et plus sages, quitte à invoquer d'autres traditions, d'autres cultures. De fait, soit la Féerie devenait affaire du Démon... Soit elle devenait naïve et molle, inoffensive.

Mais tout de même, des Nymphes... Maelenn aurait encore préféré qu'on la range aux côtés du Diable ! Au moins les démons, eux, étaient-ils des guerriers et de fiers combattants !

La fée finit cependant par se reprendre. Sa réaction, si subite et si impromptue, risquait d'être interprétée de fort mauvaise façon. Elle sourit, mielleuse, et releva la tête vers le Souverain, le regard pénétrant.

- Pardonnez, Roy Mordred d'Orcanie, je ne me gaussais pas de vous. Si vos propres mots ont provoqué chez vous la songerie que je vois sur votre visage, en revanche, ils ont égayé ma pensée - pour d'autres raisons.

De fait, je trouve votre histoire concernant la Fée Serpente assez... étonnante. Car ce n'est pas le récit qu'on m'en a fait, à moi. "

* Doucement, prudence. Ne pas trop en dire. Ne pas montrer tout ce que l'on sait - au risque qu'ils ne finissent par se douter de quelque chose. *

- La Bâtisseuse a toujours été une grande indépendante, selon les légendes qu'on m'a contées,
reprit Maelenn, de nouveau calme et paisible. Et ce n'est pas le joug d'une soit-disante Reine dominatrice et cruelle qui a causé son malheur et celui de son couple. C'est bien l'homme mortel auquel elle était liée, pour ne pas avoir respecté un Interdit. Or, l'Interdit est une valeur fondamentale pour les fées. Cet Interdit que les mortels ne sont capables que de transgresser. "

* Ne pas trop en dire... *

- Il se peut toutefois, ô Roy Mordred d'Orcanie, que votre Mélusine... Ne soit pas ma Mélusine. Les fées sont innombrables, ainsi que leurs noms. Et les légendes se rapportant à elles sont au moins aussi nombreuses. C'est intéressant, n'est-ce pas ? Tant de versions, tant de réalités. Toutes différentes, nulle au-dessus d'une autre. Car la vérité ne porte pas qu'un seul manteau ; elle aime se faire complexe, paradoxale, et multiple. "


Ce disant, Maelenn porta un regard étrangement lourd de sens vers l'évêque.

- Multiple, oui...
murmura-t-elle. Comme un écheveau que l'on tisse et que l'on détisse, toujours, sans fin. Celui qui tenterait, au-delà de toute raison, d'imposer à la toile un seul et... unique... motif, ne se fourvoierait-il pas ? "
Revenir en haut Aller en bas
Mordred d'Orcanie
Membre fondateur/administrateur en chef
Mordred d'Orcanie


Nombre de messages : 5040
Age : 1535
Camp : Orcanie!
Classe sociale : Tyran d'Orcanie et Dieu ( démon ? ) vivant !
Terre : l'enfer sur terre !
Date d'inscription : 27/03/2007

Feuille de personnage
Religion: Chrétien
Statut Social: Noblesse et Dieu incarné !

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyJeu 12 Fév - 16:13

En effet, Mordred fut aussi surpris que vexé par la réaction de la petite donzelle : elle l'insultait en réagissant de la sorte !

Lui, un roy, qui faisait l'effort de converser avec cette parfaite inconnue et même ... régalait ses deux interlocuteurs d'une fort belle histoire, qui lui l'émouvait toujours autant ( pour bien des raisons ) et ne le faisait aucunement rire !

Était elle donc sotte ou complètement folle ?

C'est donc plus que consterné que Mordred considéra, en silence, la bougresse s'esclaffer sans retenue ...

Puis la jeune fille s'excusa, eut la délicatesse d'évoquer le trouble du narrateur, avant ... d'expliquer la raison de sa soudaine hilarité .

Le tyran fronça franchement des sourcils : c'était donc pour ça ?
Parce que cette version de la légende lui paraissait ... "étrange" ?
La drôlesse était décidément ... bien curieuse .

Mais le débat que ses paroles induisaient ne manquait pas d'intérêt ... Mordred, toujours un peu renfrogné et quelque peu gêné, répondit ceci :


Je vois ...
Il existe au moins deux contes divergents de cette légende, se me semble .
Peut être que celui ( de conte ) que vous connaissez, et qui me revient a l'esprit, provient de petite Bretagne ...
Il est tout aussi intéressant, et nous enseigne d'autres leçons ... tout aussi édifiantes !


"Or, l'Interdit est une valeur fondamentale pour les fées. Cet Interdit que les mortels ne sont capables que de transgresser."

Mordred esquissa alors un bien curieux sourire, avant de considérer, tour à tour, la petite païenne, puis le prélat de Byzance :

Voilà un point d'accord, assez fondamental, entre les deux grandes croyances de l'île .

Dit il, mi sérieux mi ironique ... Avant de s'adosser avec nonchalance au grand chêne .

"Car la vérité ne porte pas qu'un seul manteau ; elle aime se faire complexe, paradoxale, et multiple. "


A l'image de l'âme humaine ... Celles de ceux qui façonnèrent, et façonnent encore, récits et écritures sacrées . Récits et écritures qui après s'être opposées, convergent et ... forment finalement un même ensemble .

Décidément la belle inconnue ne manquait ni d'esprit, ni de verve : voilà qui était fort stimulant ... Et les mots qu'elle prononça, ensuite, résonnèrent comme une sorte d'écho aux derniers propos de Mordred : les bons esprits se rencontrent toujours !

Comme un écheveau que l'on tisse et que l'on détisse, toujours, sans fin. Celui qui tenterait, au-delà de toute raison, d'imposer à la toile un seul et... unique... motif, ne se fourvoierait-il pas ? "

Le tyran jeta un coup d'oeil vers Phocas, croisa les bras, puis considéra avec un intérêt accru la jeune Maelenn :

Tels les diverses composantes d'un même royaume ...
Constitué, traversé de multiples traditions, ou vivent différents sujets, pourtant réunis et unis par une même volonté ... S'incarnant en leur seigneur et maître !


Et voilà comment faire l'éloge de la diversité cultuelle et culturelle tout en louant ( dans le même temps ) le système monarchique et même ... en légitimant l'autoritarisme forcené du tyran providentiel : lui, Mordred ... Par exemple ^^
Il en sourit et en soupira d'aise le fieffé coquin .


Vous n'êtes point seulement poétesse, ma chère, mais, de plus, vous vous faites philosophe et ... avec bonheur !

Mordred avait décidé de flatter la petite car, déjà, une idée germait en son esprit fécond et tortueux :

Vous devriez rejoindre la cour ...
Vous y auriez toute votre place !


On ne pouvait être plus clair et direct : Mordred paraissait très fier de son "coup" ...

L'orcanien avait toujours été irrésistiblement attiré par les plus improbables "créatures" de Bretagne ( cf : Morrigane ^^ )

Ici, il était très loin de percevoir à quel point ... Maelenn était ... à part .
Revenir en haut Aller en bas
http://legendofcamelot.forum2jeux.com/portal.htm
Fahl Caeth

Fahl Caeth


Nombre de messages : 29
Age : 39
Camp : Royaume Invisible
Classe sociale : Vagabond
Terre : Sans-Terre
Date d'inscription : 09/02/2009

Feuille de personnage
Religion: Païen
Statut Social: Vagabond

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyJeu 12 Fév - 19:15

Décidément, Maelenn avait de la chance. La chance des fées, probablement...

Le risque était grand que le souverain s'emporte après sa provocation involontaire, mais il semblait bien qu'elle ait - une fois de plus - évité les foudres du Roy Mordred.

Le regard noir qu'il portait sur elle s'atténua un peu suite à ses excuses ; cependant, lorsque Maelenn fit état des raisons de sa soudaine hilarité, les sourcils du souverain se froncèrent de manière prononcée. Etait-ce de la défiance ? Hmm... Il semblait accepter son explication sans trop rechigner - après tout, mieux valait qu'elle passe pour une excentrique plutôt que de risquer le crime de lèse-majesté.

La fée, passant distraitement sa main dans ses cheveux noirs, les peignant entre ses doigts longs et fins, écouta le Roy renchérir.

" Je vois ...
Il existe au moins deux contes divergents de cette légende, se me semble .
Peut être que celui ( de conte ) que vous connaissez, et qui me revient a l'esprit, provient de petite Bretagne ...
Il est tout aussi intéressant, et nous enseigne d'autres leçons ... tout aussi édifiantes ! "


La réponse de Maelenn fut un simple hochement de tête, bien que l'amusement l'ait saisie à nouveau - elle fut, cette fois, assez diplomate pour le dissimuler. La propension des mortels à toujours chercher un sens aux histoires qu'on leur contait... C'était fascinant. Désespérant, parfois. Pourquoi chercher à tirer des morales et des leçons lorsque la vérité brute se présente à nous ?

" Voilà un point d'accord, assez fondamental, entre les deux grandes croyances de l'île ."

Surprenant le sourire et le regard du Roy, Maelenn devina qu'il y avait là-dessous quelque allusion à d'autres événements, inconnus d'elle-même. De la sorte, elle ne fit aucune remarque.

Les réponses que fit le souverain, par la suite, à ses propres propos... Furent beaucoup plus contrariantes. Et à mesure que Mordred d'Orcanie s'exprimait, visiblement aussi satisfait que le chat qui retombe sur ses pattes après une chute risquée, les sourcils noirs et bien dessinés de Maelenn se fronçaient.

" A l'image de l'âme humaine ... Celles de ceux qui façonnèrent, et façonnent encore, récits et écritures sacrées . Récits et écritures qui après s'être opposées, convergent et ... forment finalement un même ensemble. "

" Tels les diverses composantes d'un même royaume ...
Constitué, traversé de multiples traditions, ou vivent différents sujets, pourtant réunis et unis par une même volonté ... S'incarnant en leur seigneur et maître ! "


C'était ambigu... Très ambigu.

Croisant les bras sur sa poitrine, la fée pencha la tête sur le côté, les yeux mi-clos, comme prise par une soudaine rêverie - laquelle n'avait rien de paisible.

Maelenn commençait à cerner en partie le caractère du Roy. Le point extrêmement positif qu'elle tirait de ses observations, était la souplesse de raisonnement du souverain. Il était capable de douter. D'admettre. De tolérer. Cela signifiait qu'il pouvait être sensible à ses arguments, au contraire de certains roi-rocs, durs comme des diamants et aussi difficiles à érafler tant ils sont convaincus que leur seule parole vaut réalité.

Mais... Le diamant, s'il ne peut être éraflé, est par ailleurs très facile à briser. Les matériaux plus souples... Beaucoup moins.

Et l'esprit du Roy n'était pas de diamant. Maelenn venait de constater avec quelle aisance Mordred d'Orcanie avait tourné le raisonnement de la fée à son avantage, de sorte que ses propos reflètent une réalité satisfaisante à ses yeux. Maelenn n'avait rien contre la Monarchie - la société de Féerie étant, elle-même, très stricte au niveau de la hiérarchie - mais jamais ses propos n'avaient eu pour but de le glorifier, lui.

* Prétentieux petit mortel, ainsi tu t'imagines être celui qui tient les fils en main ? Tu te prends pour le maître, pour le Tisseur ? Nous verrons bien, Mordred d'Orcanie... Nous verrons bien qui mène le jeu. *

Tout sourires, le souverain fit alors une proposition qui ne surprit la fée qu'à demi.

" Vous devriez rejoindre la cour ...
Vous y auriez toute votre place ! "


Rejoindre la Cour ? C'était une aubaine... Tout autant qu'un véritable piège.

Si Maelenn rejoignait la Cour, cela signifiait qu'elle allait devoir conserver son apparence féminine. Laquelle, n'étant pas sa véritable forme, lui demandait une certaine concentration, une certaine énergie pour maintenir l'illusion - ce que certains appellent le glamour. Il lui faudrait parfois redevenir Fahl... Et ce, si possible, hors de vue d'un quelconque observateur. Or, la fée était parfaitement au fait des jeux de Cour, où chacun passe son temps à espionner les autres.

C'était risqué... Risqué, mais terriblement tentant.

Car au sein même de la Cour, elle serait au coeur du Royaume. Elle serait au fait des complots, des rumeurs et des décisions. Elle apprendrait les forces et les faiblesses de ses ennemis.

Proposer à Maelenn de rejoindre la Cour du Roy, c'était lui tendre un poignard. Un poignard qui pourrait fort bien se retourner contre son propre sein.

Le défi était exaltant.

- Roy Mordred d'Orcanie, votre proposition m'honore, murmura la fée en s'inclinant brièvement sans toutefois le perdre des yeux. Je ne suis qu'une femme du Peuple... L'insistance sur le mot "Peuple" fut légère, et le double sens de ses propos ne fut sans doute perçu que par elle. Mais si votre Seigneurie estime que je suis digne de le rejoindre, alors ce serait lui faire outrage que de refuser. "

Avec un sourire fin, Maelenn considéra le Roy, puis abattit presque pudiquement la frange de ses cils sur ses joues.

L'attitude était calme, mais l'esprit bouillonnait, au comble de l'excitation. Il allait falloir la jouer fine. Vraiment. Mais si elle se montrait suffisamment habile... Qui sait... Elle pourrait peut-être retourner le Roy. Lui réapprendre les vieilles coutumes, via quelques petits détails subtils. Et l'amener à embrasser de nouveau l'Ancienne Foi.

Oh, oui... Elle ferait de Mordred un grand Roi. Un ard ri bien en accord avec les coutumes de son peuple. Eduqué, juste, sage. Respectueux du Peuple Invisible. Et, bien sûr... En guerre ouverte et totale avec la religion du Roi Unique.
Revenir en haut Aller en bas
Le Maître du Jeu

Le Maître du Jeu


Nombre de messages : 190
Age : 1924
Camp : Forum
Classe sociale : Compte polymorphe !
Terre : Orcanie !
Date d'inscription : 09/12/2008

Feuille de personnage
Religion:
Statut Social:

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyVen 13 Fév - 13:20

hj : Ici momo ^^
On attends la réponse de Phocas lundi Wink
Revenir en haut Aller en bas
Phocas d'Antioche
Ambassadeur de Byzance
Phocas d'Antioche


Nombre de messages : 364
Age : 49
Camp : Byzance !
Classe sociale : ambassadeur de l'empereur de Byzance
Terre : convertir
Date d'inscription : 24/07/2007

Feuille de personnage
Religion:
Statut Social:

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyLun 16 Fév - 9:13

[hj : et l'voici l'pépêre]

Phocas avait choisi de ne pas répondre à cette provocation sur "l'unique", ayant bien discerné que la jeune femme la lui adressait quasi directement.
De plus Mordred d'Orcanie s'en tirait bien seul, et sa réponse ou plutôt sa justification du principe monarchique, que ne pouvait désavouer un monothéiste, avait fait sourire sans moquerie aucune le prélat.
Il ne connaissait pas cet aspect du jeune roi, et profitait de cette occasion qui lui était donnée de découvrir la pensée profonde du souverain.

Si le nouvel aspect de Mordred lui plaisait fort, il devenait -mais c'était là pure déformation professionnel, pure habitude byzantine aussi- plus méfiant envers la jeune femme. Il avait vu de prêtresses, de dizaine de cultes, et savait que celle qui était en face de lui n'était pas aussi insignifiante qu'elle eut voulu le faire croire. Elle lui faisait penser à vielle femme qu'il avait croisée en haute-Egypte, derrière la première cataracte, une de ces dernière adeptes du culte d'Isis... Mais celle qui était en face de lui était jeune, si jeune, trop jeune pour ce discours qui ne peut qu'être transmis que par de longues années d'entretiens...
Bon, résumons sa pensée , Phocas trouvait la mouche trop fine pour son apparence...

Il écoutait donc et ne laissait passer aucune émotion sur son visage qui continuait à rester celui d'un doux patriarche, un peu paternel... jusqu'au moment où la jeune femme, répondant à l'invitation de Mordred évoqua son statut de "femme du Peuple", où il ne sentit pas la subtile majuscule, et où il ne put retenir un air de doute... le "peuple" ne pouvait engendrer de ces puits d'érudition, sinon après une éducation drastique et complète, que les enfants du "peuple" ne recevait que rarement...

Il ne put s'empêcher de remarquer :

- Demoiselle Maelenn, je suis charmé de voir en ces îles une de mes premières "femmes du peuple", j'aurais du beaucoup moins fréquenter Camelot et Warminster puisqu'il semble que la sagesse populaire soit plus répandue au bord des lacs qu'au centre des forteresses... Il avait un regard malicieux... Mais son altesse Mordred, dont j'ignorais qu'il soit aussi roi philosophe, apporte à mon coeur une grande joie en permettant que je puisse de nouveau échanger avec vous des idées sur l'unicité divine ou le nécessaire partage de l'énergie divine en différentes entités qui peuvent être aussi père, fils et esprit saint, voir plus selon certains des pairs de l'Église... Mais je vais vous lasser en répétant ces leçons que beaucoup connaissent... et c'est là le péché des vieux humains, répéter, et lasser... non ?

Il était plus qu'ambigu, byzantin quoi ! Le faisant pour montrer qu'il n'était pas totalement dupe, pour faire sourire aussi Mordred, voir pour le mettre en garde, qui sait avec l'évêque ?
Revenir en haut Aller en bas
Mordred d'Orcanie
Membre fondateur/administrateur en chef
Mordred d'Orcanie


Nombre de messages : 5040
Age : 1535
Camp : Orcanie!
Classe sociale : Tyran d'Orcanie et Dieu ( démon ? ) vivant !
Terre : l'enfer sur terre !
Date d'inscription : 27/03/2007

Feuille de personnage
Religion: Chrétien
Statut Social: Noblesse et Dieu incarné !

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyLun 16 Fév - 22:45

Pendant qu'il parlait et discourait, Mordred ne savait si son interlocutrice était réellement intéressée par ses paroles ou perplexe face à celles ci ... Peut être les deux .

Néanmoins, Maelenn semblait très flattée par la proposition du roy et fit ici preuve d'une humilité et d'une déférence absolue .

Et Mordred s'en réjouissait, l'oiseau rare était trop beau pour le laisser filer ainsi ...


Vous m'en voyez donc ravi !
Reste a déterminer en quelle qualité vous feriez votre entrée à la cour ... Peut être avez vous une quelconque idée a me suggérer ?


Puis Phocas, dont l'attitude était toujours aussi indéfinissable, parla et plusieurs de ses propos interpellèrent le tyran "éclairé" ( ou illuminé ^^ ) :

"Mais son altesse Mordred, dont j'ignorais qu'il soit aussi roi philosophe ..."

Voilà qui faillit faire bien rire l'intéressé : preuve que loin d'être aussi prévisible que d'aucun pourrait le penser, l'orcanien pouvait encore surprendre son monde, y compris le très fin et cultivé byzantin :

Les pensées de Marc-Aurèle font parties de mes lectures favorites, monseigneur . Plus jeune, mon précepteur me fit étudier Aristote, et les stoïciens ...

Et ses années de formation n'étaient pas si lointaines .

"Mais je vais vous lasser en répétant ces leçons que beaucoup connaissent... et c'est là le péché des vieux humains, répéter, et lasser... non ?"

Si jeunesse savait ... Et si vieillesse pouvait !

Répondit immédiatement Mordred, se ressouvenant d'une conversation avec son frère Agravain .

Se lasse t-on d'écouter les récits d'Homère ou les paraboles des saintes écritures ?
Les anciens et leur sagesse ... Au risque de vous étonnez : pas moi !


Déclara t-il, complaisamment, car bien décidé a s'attirer les bonnes grâces de l'envoyé du Basileus ( même si la carte Antinéous était toujours dans sa manche ) .

"( Mordred ) apporte à mon coeur une grande joie en permettant que je puisse de nouveau échanger avec vous ( ... )"

Justement, l'occasion était trop belle de faire une proposition à l'une et à l'autre :

Monseigneur, vous pourriez convier notre amie a cheminer en votre compagnie et rejoindre ainsi le château ?
Puisque je suis attendu ... Non loin d'ici .


Sur ce point, Mordred risquait de rester allusif, n'ayant guère envie d'indiquer sa destination à ses interlocuteurs ...
Revenir en haut Aller en bas
http://legendofcamelot.forum2jeux.com/portal.htm
Phocas d'Antioche
Ambassadeur de Byzance
Phocas d'Antioche


Nombre de messages : 364
Age : 49
Camp : Byzance !
Classe sociale : ambassadeur de l'empereur de Byzance
Terre : convertir
Date d'inscription : 24/07/2007

Feuille de personnage
Religion:
Statut Social:

Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) EmptyMer 25 Fév - 10:58

[hj : sans réponse de notre "fé", je tente une réponse]

Phocas était heureux d'entendre les réponses de Mordred d'Orcanie, le bas de fer que l'envoyé de Byzance avait engagé avec l'ancienne reine semblait oublié et l'ambassadeur avait l'impression que le jeune souverain dégagé de l'influence néfaste de la dame changeait... en mieux.

Il convenait bien sur de faire la part des choses, le souverain était subtil sous ses allures de jeune fou, et le prélat avait assez d'expérience pour savoir que paroles ne sont que paroles... ils les utilisaient assez pour s'en rendre compte.
Néanmoins son sentiment vis à vis du petit souverain lui aussi changeait. Et, si l'on le lui avait demandé, il aurait convenu qu'il était prêt à jouer un peu plus la carte Mordred, pour réaliser sa mission... qui restait d'implanter quelques monastères tout dévoués à l'Empereur en Bretagne.

Il répondit par des sourires aux sophismes du jeune souverain, sourires de contentement, voir de complicité... et se contenta de répondre à ce petit étalage de culture classique de bon aloi un :


- Vous m'avez convaincu, mon fils, et j'avoue m'être un peu trompé en vous jugeant trop vite.... défaut des vieillards qui ne voient en jeunesse que précipitation et hardiesse et pas assez sagesse et connaissance...

Quand le roi parla de se rendre dans un lieu qu'il ne tenait pas à nommer et lui proposa de charrier l'intrigante donzelle dans sa propre litière il eut un air surpris et répondit :

- Si la demoiselle Maelenn, je peux l'accompagner à Warminster, si bien sûr elle elle ne craint pas de s'afficher en compagnie d'un vieil évêque qui bien qu'un peu philosophe, reste un pur symbole de la foi chrétienne...

Il savait que certain prêtres des "autres" religions auraient été horrifiés de s'afficher ainsi... et la jeune prêtresse semblait méfiante et sauvage malgré les signes de paix que le vieux prélat lui avait envoyé.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Halte forcée. (Libre !) Empty
MessageSujet: Re: Halte forcée. (Libre !)   Halte forcée. (Libre !) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Halte forcée. (Libre !)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» une halte...
» Avec les enfants (libre)
» Demande de service (pv Clelianys,Meladius ,Gareth,)libre

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: † Hors-jeu † :: Archives-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser