Une furie chez Mordred

Les yeux de Morgause étaient brillants comme des diamants noirs, les larmes qu'elle avait forcées avaient laissé des traces sur sa peau ivoire de rousse... elle irradiait de fureur.

Elle refusa d'un geste théâtral le siège proposé par son fils adoré... regarda Kadoudal, comme pour montrer que ce dernier corroborerait ce qu'elle avait à annoncer, la fatale nouvelle, fatale, certes, mais sûrement pas pour elle...

- Mon fils, mon aimé, si tu me vois obligée de forcer la porte de ton bureau, c'est que je me dois, en tant que mère, en tant qu'ancienne reine d'Orcanie, de te dire que, selon des informations sûres -elle eut un autre regard vers le témoin, ou plutôt le dénonciateur- la Reine, ma bru, ton épouse reçoit en ce moment même ce joli coeur d'Hector de Winter.... en parfaite intimité ! Je suis humiliée quand on humilie mon fils tant chéri, mon Roi, ma chair...

Les mains de la Reine se tordaient, froissant sa si belle robe vaporeuse, ses yeux s'humectaient de larmes... indéniablement, elle jouait sa grande scène...

Implacable, belle malgré ses yeux rougis, la Reine, en cette instant surtout mère, regardait la colère de son royal rejeton s'expimer avec ... satisfaction.
Les insultes proférées envers ce petit de Winter lui donnait chaud au coeur. Elle laissa son fils renverser ses notes, et ne répliqua que quand le souverain de son coeur évoqua le rôle de cette petite peste d'Ophélia dans la diplomatie orcanienne, et surtout quand Mordred pronnonça le nom milel fois maudits d'Arthur.

- Vous avez raison, mon fils, la petite est loin d'être sotte, et nous devrons agir, à son encontre, avec tact et diplomatie... De Winter est cuit et nous lui ferons ravaler son affront... Quand à elle, vous avez encore mille fois raison, il y a effectivement la solution de rendre public l'adultère... L'Eglise en peut pardonner cela et le souverain d'Orcanie doit, même selon la coutûme la plus païenne être sûr de sa descendance... et, donc, pour cela, Reine adultaire est reine perdue... Morgause souriait en elle même, Lot devait se retourner dans sa tombe s'il entendait cela !

- Quand à Arthur, mon frère maudit... il n'ets pas opportun d'entrer en conflit avec lui, nous sommes encore trop faibles, et la reine et mon frère le savent, mais il nous faut faire entrer l'Eglise dans le jeu, une excommunication est possible et pourait mettre dans notre camp des alliés continentaux et aussi les chrétiens de Bretagne, puissants eux aussi...

Elle rougit quand son fils l'appela "mon soutien le plus précieux" et pris sa main pour lui déclarer :

-Il va de soit que je siègerai à vos côtés, mon fils, mon aimé, je serai toujours à vos côtés, amour de ma vie.


Ses yeux brillaient, d'adoration non contenue, son fils était tout, tout quand il reconnaissait en sa mère "son soutien le plus précieux"....

Lorsque la douce main de sa mère se posa sur la sienne, Mordred lui offrit le plus doux des sourires ... Sourire tout à la fois tendre et complice, comme ceux que s'échangeaient ces deux là, alors que le souverain actuel n'était qu'un enfant ( encore innocent ) ... Le Roy embrassa ensuite la main de Morgause et la considéra de nouveau avec amour avant de lui répondre ...

Le conseil décidera du sort d'Ophélia, comme de ce manant de Winter !

Quant à mon oncle, votre frère ...

*grimace de mépris*

Il n'a point de motif pour nous chercher querelle et si il s'y risquait, il sait que les alliés de l'Orcanie ne permettraient pas que notre royaume soit menacé ! Voilà qui pourrait le faire hésiter !

Le tyran esquissa alors un perfide rictus, puis ajouta, posément :

Mais pour l'heure, nous devons continuer a apaiser Arthur et endormir ses craintes ... Il se gardera bien d'intervenir en faveur de la Reine et de son amant, si ce n'est pour m'inviter à la retenue ! Mon oncle aurait grand tort de me reprocher de faire ce qu'il s'abstient de décider pour sa propre épouse !

L'infidélité de la reine Guenièvre était connu de tous, même si à Camelot, le sujet était tabou et ... le bon Arthur semblait fermer les yeux ... Encore une fois, le neveu entendait se démarquer de son parent et ... lui faire honte au passage ^^

En outre, Arthur est parfaitement conscient qu'Avalon ne peut plus lui être d'une grande utilité ... Il sait, comme nous, que les chrétiens finiront par remplacer les païens ... D'ailleurs, n'a t-il point épousé la foi qu'avait lui même embrassé son père, le roy Uther ? ... Tout comme la reine ... Il continue a tolérer, a cajoler les anciens croyants, comme on veille un mourant à l'agonie, mais ne se battra point pour eux !

Mordred interrogea sa mère du regard, comme pour quémander son approbation, puis poursuivit :

Un conflit avec la chrétienté serait fatal pour la Bretagne ... Mais Avalon n' a plus le pouvoir de faire et défaire les royaumes et les trônes !
C'est ainsi !

Ces considérations effectuées, le Roy se saisit, encore une fois, de la main de sa mère, l'embrassa de nouveau et porta son regard remplit de dévotion vers sa terrible génitrice ...

Ah ma mère ... Que toutes les femmes ne sont elles point à votre image ? ... A tout le moins celles que je fis l'erreur de prendre pour épouses ! Vous êtes, semble t-il, unique, voilà tout ... Et ... depuis toujours, "l'optima mater" ( * ) que j'admire tant !

Ceci dit, Mordred se redressa et aurait sans doute prit sa mère vénérée dans ses bras si ... Florin ne s'était pas présenté devant eux, soudainement ... Le tyran lui lança alors un ombrageux coup d'oeil, puis afficha un demi sourire ironique ... Il se rassit, et après avoir adressé un regard entendu à Morgause, se tourna vers l'évêque ...

Je suis fort surpris de vous voir à Warminster, monseigneur !
Surpris avant tout que vous ayez prit l'initiative de reparaître ici sans attendre mon bon vouloir !

Le ton du souverain était mesuré, policé, mais lourd de sens, voir de menace ... En tout cas, cet accueil glacial sonnait comme un reproche ...

Toutefois ... Vous arrivez à point nommé ! Vous pourrez ainsi m'expliquer de vive voix pour quelle raison le saint siège a décidé de vous démettre de vos fonctions de représentant en Bretagne ... Et surtout ... répondre des actes de votre homme, du capitaine de votre garde, sir de Winter ! Que je m'apprête a faire arrêter et ... interroger ! Pour trahison et complot contre la couronne !

Encore des reproches, plus ou moins voilés ... Et le regard impérieux du tyran braqué sur Florin exigeait des réponses, des paroles fortes et convaincantes de surcroit ! Son mentor ne lui faisait plus peur, d'autant plus que sa plus fidèle alliée se trouvait présente, à ses côtés ...




( * ) " optima mater " -meilleure des mères-

La Reine mère "roucoulait" littéralement avec son bien aimé fils, le meilleur des fils pour la meilleure des mère... que demander de plus ?

De fait, elle aussi n'apprécia pas non plus l'intrusion du prélat dans cette scène idyllique et son visage rayonnant redevint de marbre, elle s'afficha vis à vis du prélat froide et contrariée... elle laissa son adoré présenter la situation à Florin, situation pénible pour ce dernier, son capitaine flirtant avec la reine, son pouvoir amoindri par Rome... mais constata que ce dernier minimisait ces deux événements. Si elle se moquait un peu de savoir qui représentait Rome en Orcanie, elle haussa un sourcil désapprobateur quand Florin rejeta la responsabilité d'Hector de Winter sur son rejeton... et répliqua :


- Votre éminence, nous ne chercherons pas qui est "responsable" du comportement du capitaine de vote garde personnelle... et je vais vous éclairer sur ce qui entache sa réputation, ce qui évitera à mon adoré fils d'avoir à vous avouer lui même l'humiliation personnelle qu'il subit.

Elle coula vers "l'adoré" un regard plein de sollicitude...

- Votre Capitaine, Florin, est en ce moment même dans la chambre de la Reine... et ce crime d'adultère lui coûtera certainement très cher. Nous comptons sur vous pour mener procès, et pour nous accompagner constater de visu l'ampleur du crime commis...

Tout en prononçant ces mots, froidement, seuls les yeux de Morgause étaient redevenus l'expression même de sa colère rentrée...

Morgause lut comme dans un livre ouvert l'irritation de Mordred envers son évêque et conseiller... elle aurait défendu le prélat si le roi s'était avisé de l'attaquer de front. Pourquoi ? Parce que Florin, adversaire acharné des païen était pour la reine mère un éventuel allié dans sa guerre sans concession contre Ophélia. Simpliste mais efficace raisonnement ...

Elle grimaça face à l'indécision de son fils concernant le sort réservé à la Reine mais ne voulu pas enfoncer le clou alors que la victoire était déjà patente... Se montrer un peu magnanime envers son ennemie ne pouvait que conforter sa position vis à vis de son fils qui aimait toujours l'infidèle -dans les deux sens- reine.

Elle se contenta donc d'approuver totalement les décisions de son fils... gardant ainsi en réserve la possibilité de lancer une nouvelle attaque en conseil...

- Je pense comme toi, mon fils, la conseil devra statuer sur le sort de la Reine, et sire Kadoudal est parfaitement apte à interroger -quel doux mot- l'amant d'Ophélia -amant, mot cru employé fort à dessein- . N'oublions pas que c'est lui qui a révélé la royale imposture... Nous devons, Monseigneur Florin et nous, préparer la déclaration initiale au conseil et en convoquer tous les membres -[hj a-t-on une liste ?]. Je peux me charger de cette formalité...

Si le garde ne pouvait entendre tout ce qui était dit dans l'appartement privé du roi, il n'avait pu lui échapper que Morgause était entrer en fureur chez son fils en compagnie de son pion préféré le "bon" Kadoudal.

Dès cette entrée il avait fait prévenir le "bon" Sylvérus, espion de Byzance, que quelques chose de grave arrivait.

Sylvérus, après avoir généreusement récompensé le dit garde, n'eut aucun mal à suivre discrètement la soldatesque qui s'était dirigé vers les appartements de la Reine d'Orcanie.... et ne pu que constater son arrestation en compagnie du capitaine de la garde de Monseigneur Florin.

Uhm, pensa notre moinillon, voilà du "gros", Monseigneur Phocas sera heureux de savoir que la Reine semble en nette disgrâce, la prison est une disgrâce majeure, et, de plus, que la garde de monseigneur Florin, ce fanatique peu aimé du Byzantin semble très nettement impliquée...

Il se précipita dans la chapelle où l'Ambassadeur priait, en compagnie d'un des membres du Conseil...

Florin n'aimait décidément pas cette femme contrôlante qui souhaitait avoir main mise sur tous les aspects de la situation.

- Peut-être Sa Majestée devrait-elle aller se reposer! proposa l'évêque avec douceur. Moins d'une lune s'est écoulée depuis sa guérison et il nous sembles que votre peau est encore très pâle...

Autrement, nous nous rendons sur le champs rendre visite à votre épouse, Sire. Désirez-vous nous accompagner?!

Sale bête ... pensa la Reine. Me déposséder de la curée ... mais Morgause, elle aussi, était vieil animal politique, elle réussit donc à surmonter son indignation. Elle n'ouvrirait pas conflit avec Florin, pas maintenant en tout cas se dit-elle...

- Monseigneur, je ne suis pas seulement "entourage"mais mère du Roi, veuve de son père, et vous rappelle, ou du moins attire votre attention sur le fait que la trahison a été découverte par votre servante... ou du moins par un membre de ma maison... rappeler, d'un ton fort doux, à l'évêque que Kadoudal était "son homme" et que le système Morgause en Orcanie était fort bien renseigné ne faisait pas de mal.

- Je n'irais en cette situation m'étendre qu'au bord de la mort ... ma place est au sein de la famille royale, auprès de mon fils aimé... un regard tendre, plein d'amour -non feint- couvait le Roi. Morgause jouait le rôle de la "Mère courage" ... toujours là pour son fils.

- Mais je suggère que nous laissions un moment la Reine se morfondre, elle doit réaliser la gravité de son acte, nous devons avant tout faire avouer ce petit scélérat de de Winter ... La Reine ne peut être traduite, à mon sens, en procès public, cela ferait douter de sa descendance, elle doit se repentir et subir la défaveur... je ne peux croire que Mordred... et en tout cas vous assure que je ne veux pas nuire à mes petits enfants à travers leur mère.

Pof ... se dit la Reine, semblons indulgente, semblons défendre la rivale, faisons nous avocate du diable, nous ne l'enfoncerons que mieux. Amener le problème des enfants aggravait la faute d'Ophélia... Non ?

hj : "et momo ne dit mot" ^^

désolé j'avais oublié ce topic


et la liste du conseil c'est : la famiglia ^^ plus florin, kadou et cromwell

Hj: Don't forget me !!!

hj : ah oui ^^ plus le gamin