Chambre de Gwenaelle

Après avoir quittés la salle du trône, Mordred et sa nièce firent un crochet aux appartements royaux, afin que le Roi puisse prendre un parchemin, puis rejoignirent la chambre du lutin du château ...
Une fois allongée dans son lit, son oncle s'instala à son chevet et demanda à ce qu'on amène un lait de chèvre chaud pour Gwen ...
Mordred déplia ensuite le rouleau qu'il tenait en main et s'éclaircit la gorge avant de préciser :

Figure toi qu'il m'arrive d'écrire ma chère nièce ...
Et actuellement je travail sur une pièce de théàtre que je compte faire jouer sous peu à la cour ! ...
Cette oeuvre s'intitule :

Les fabuleuses aventures du grand Mordred d'Orcanie à Camelot !

Et évoquera mon périple à la cour du Haut Roi, tu l'auras compris ...
Voici l'extrait que je vais te lire ce soir :
"La mémorable rencontre entre le prince Mordred d'Orcanie et le meilleur des chevaliers, Lancelot du Lac" ...

Hors donc ...

Le Roi se racla encore un peu plus la gorge et commença la lecture :


"Alors que le fier prince Mordred d'Orcanie se rendait au Gwynedd, à la tête de sa puissante armée afin de bouter hors de ce royaume les envahisseurs saxons et ainsi venir en aide à son allié et ami, sir Avallach, celui ci rencontra en chemin le très fameux Lancelot du Lac, meilleur des chevaliers du Roi Arthur et champion de la Reine Guenièvre ! ...
Celui ci était accompagné de la première serv ... suivante de la Reine, ce qui ne manqua point d'étonner le prince ...
De plus, l'impudente se permit de toiser sir Mordred sans pour autant le saluer comme il se devait ...
Voici le dialogue :

Mordred chercha le passage des yeux et se mit a déclamer :

Mordred : Seriez vous le fameux chevalier sir Lancelot du Lac ? ...

Lancelot : Lui même et a qui ai je l'honneur de parler ? ...

Mordred : Au prince Mordred d'Orcanie, généralissime de l'armée orcanienne et conseiller de la couronne ! ...

Lancelot : Enchanté et honoré noble sir ! ...

Mordred : Tout le plaisir est pour moi messire ...

Puis constatant que la donzelle présente ne faisait point preuve de l'humilité propre à son rang et qui plus est semblait comme défier du regard le prince, ce dernier fit remarquer mezza voce au chevalier :

mordred : messire : est ce dont dans les habitudes des chevaliers du Roi de déambuler ainsi hors du château et ... en compagnie de servante ou autre manante ? ...
De plus, qu'attend t-elle pour me présenter ses hommages ? ...

Aussi confus, honteux que couroucé envers la suivante, Lancelot déclara :

lancelot : Il se trouve, noble sir, que venant a passer en ces plaines, j'apperçu cette jeune damoiselle montée sur sa jument qu'elle ne parvenait plus a maîtriser ! ...
je me précipita donc à son secour et arriva a stopper la monture démontée à temps ! ...
Ce qui explique que nous soyons occupés à déguster ces délicieuses pommes, la jeune dame ayant besoin de reprendre quelque force ! ...
( s'adressant à la suivante ) : maintenant ma jeune amie veuillez saluer comme il se doit ce noble sir ! ...

Mordred : à genoux évidemment ...

Lancelot : il ... il va sans dire ! ...

La suivante s'exécuta ( de mauvaise grâce ) mais dût s'incliner :

suivante : veuillez m'excuser, ôôô noble sir et veuillez recevoir mes plus humbles hommages, prince Mordred ! ...

Mordred, se tournant vers lancelot : voilà qui est mieux et dans l'ordre des choses vous en conviendrez sans peines ! ...
*soupir*
il me serait déplaisant de devoir faire part de cet écart fort étonnant au roi mon oncle, car ... je ne vois , hélas, qu'un seul cheval ici : le votre ou le sien ! ...
Mais ... nous avons tous nos travers, cher ami, même le meilleur-des-chevaliers-du-royaume ...

Ceci dit, Lancelot baissa les yeux, confus et la suivante croqua dans sa pomme avec hargne et désinvolture, cette fois en fixant le sol ... la nature profonde des manants reprenant toujours ses droits ...

Le Roy se tût et se tourna vers Gwen :

Avant de poursuivre ...
Donne moi ton avis ! ...



En se remémorant la véritable scène, Mordred faillit glousser de rire ...
Puis se rapellant cet épisode assez pénible, reprit son sérieux, et pesta intérieurement contre les deux protagonistes pré-cités ...


( hj : par correction pour une de nos camarade d'Orcanie, le nom de la suivante n'est pas cité ...
et je suis sûr qu'elle comprendra le clin d'oeil, mais pour ce qui est de le goûter ... *va se cacher*
quand je prétends vouloir rendre mon perso ignoble je ment pas la preuve ? le lien de Camelot correspondant : http://legendofcamelot.forum2jeux.com/Les-plaines-et-les-champs-f36/En-promenade-avec-Lancelot-t172.htm
)

La petite terreur sur deux pattes resta tranquille le long du trajet. Elle fut bien contente, par contre, de retrouver les douillettes chaudes. Elle s'installa et ne fit pas attention au bruit dehors.

Son attention était destinée uniquement à Mordred. Rien qu'à lui.

Elle écouta attentivement, et se surprit même à rire. Quel imbécile faisait-il ce Lancelot !!

Gwenaëlle termina son verre de lait et le déposa sur la table de chevet.

Elle regarda Mordred, les yeux attentivement postés sur lui. Même couchée, elle voulait entendre la suite. Tout de même fatigué, elle se laissa tomber sur le ses oreillers et lui souria.

Lorsqu'il arrêta, elle aurait voulu savoir la fin, mais voila qu'il lui demandait son avis…

- C'est vrai ce que vous avez écris ? Moi en tout cas, j'aime bien.

Il était vrai que son père ne ressemblait pas à son frère. Mordred avait une manière tout à fait différente de présenter les choses. Et elle adorait.

-Continuez, le pressa-t-elle

"C'est vrai ce que vous avez écris ? Moi en tout cas, j'aime bien."


Cette question innocente arracha un sourire bienveillant à Mordred ...

Jamais je ne pourrais te mentir ma Gwenaelle ! ...
Tu es bien trop maligne pour cela ...

La fillette en voulait plus et le Roy s'éxécuta :

Donc ...

Voulant mettre fin à ce malaise naissant, le prince relança ainsi la conversation :

mordred : figurez vous, cher Lancelot, que je me rend à la guerre, au Gwynedd, porter secours au seigneur Avallach, qui fût dépossédé de ses terres par les vils saxons du roi Harald !
mais plaise à Dieu tout puissant cette injustice sera bientôt réparée ...

Lancelot : puisse votre noble entreprise aboutir, noble seigneur ! ...
que le sort des armes vous soit favorable ! ...

Mordred : merci mon ami ! ...
et sachez en outre, qu'il me tarde de revoir notre bon roi à tous et ... de sièger parmis vous, nobles chevaliers, en la Table ronde ! ...
Veuillez je vous prie, transmettre mes hommages au haut roi et à notre Reine bien aimée ! ...

Lancelot : il me tarde de vous comptez parmis nos membres, prince Mordred et je ne manquerais point de faire part de votre attachement aux souverains ! ...

Mordred : je vous remercie et suis honoré d'avoir enfin fait la connaissance du glorieux sir Lancelot ! ...
Je doit à présent rejoindre mon armée, cantonné tout près ...
Je vous salue et vous dis à très bientôt mon cher ami ! ...

Les deux hommes s'inclinèrent, se saluant mutuellement, et le prince daigna ensuite, jeter un regard compatissant en direction de la petite suivante ...
bénie soit également les ignorantes ...
Sur ce le prince remonta en selle et s'éloigna de ces lieux, non sans avoir adressé un dernier signe de la main au chevalier et son "amie" ...


A la fin de cette lecture, Mordred réprima à grand peine un demi baillement ...
Il était las et ses paupières se fermaient toutes seules ...
Le Roi replia le parchemin et se leva ...

Il temps pour tous deux de nous reposer, ma chère enfant ! ...
Si tu le souhaite, je dirais aux servantes de laisser quelques bougies allumées dans ta chambre et l'une d'entre elle va veiller et sera à ta disposition toute la nuit ! ...
Mais dors mon ange ...

Le Roy se pencha et embrassa sa nièce, il lui tendit ensuite sa joue ...

Une bise ma chère petite ...
Pour votre oncle qui vous aime ! ...

Et oui le tyran aimait les enfants ( enfin sa nièce ), qui l'eut crût ? ...
Peut être pas même lui ...

-"Et si je ne veux pas ?"


Mordred regarda sa nièce en souriant et fût tenté de ... l'attrapper et de la chatouiller jusqu'a sa rédition mais une servante apparut avant ...

-" Veuillez me pardonner ce dérangement, Majesté. Vous aviez certes mieux à faire"

Le Roy avait considéré de prime abord la jeune femme avec une certaine sévérité, puis finit par lui sourire, compatissant ...

-"Pour votre punition, vous resterez avec moi ce soir."


Le sens de la répartie de Gwen lui arracha un sourire autant amusé qu'attendrie ...
Il abonda dans le sens du petit lutin :

Parfaitement madame, voici votre châtiment et inutile de discuter ! ...

Dit il, sourire jusqu'aux oreilles ...
Puis fît un clin d'oeil à la chipie ...

"-Est-ce que je vais pouvoir en avoir une autre?"

Le Roy fût grandement ému par ces paroles et embrassa la fillette une nouvelle fois, puis la prit dans ses bras ...
Sa petite tête nichée dans le creux de son cou, il lui carressa doucement les cheveux ...

Bonne nuit mon petit trésor et à demain ! ...

Mordred embrassa de nouveau sa nièce, sur le front, borda lui même son lit et se releva ...

Faites de beaux rêves votre altesse ! ...


Le Roy lui adressa un dernier sourire des plus tendre, fit un léger signe de tête à la servante, lui faisant comprendre du regard qu'elle n'avait point droit à l'erreur et sortit de la chambre ...
La tendresse que ressentait Mordred pour cet enfant attisait d'autant plus l'impatience qui le torturait : il avait en effet fort hâte de pouvoir tenir son héritier dans ses bras ! ...

Complexité infinie de l'âme humaine ...
Ou comment les pires contradictions pouvaient cohabiter dans le même coeur ...
Haine et tendresse, bonté et perversité, cruauté et bienveillance ...
Mais il aurait été trop facile de faire de Mordred un cas à part ...

Car tel n'était pas le cas et chaque âme humaine, aussi lumineuse soit elle, avait elle aussi, sa part d'ombre ...

Gwenaëlle tenait beaucoup à son oncle, mais elle l'adorait tant que parfois elle doutait de sa personnalité. Lorsqu'il la prit dans ses bras, elle aurait voulu y rester. Ce moment lui rappelait sans cesse son père et sa mère, mais toute bonne chose avait une fin et il était l'heure de dormir.

Quand il sortit, gweny s'en remit à sa servante qui poussa un petit commentaire non déplacée.

-Il a tellement changé depuis ton arrivée Gweny. Je crois même ne pas être la seule ; à l'avoir remarqué. Que lui as-tu donc fais petite peste.

La jeune enfant éclata de rire. Elle-même ne savait pas ce qu'elle avait fait et elle appréciait.

-Il n'est pas méchant habituellement.

-Il est souvent emporté par la colère, mais il n, a pas osé dire un mot sur mon retard.

Gwenaëlle haussa des épaules et regarda Diana.

-Pourquoi il y a le tonnerre ?

La jeune femme éclata de rire.

-je ne peux pas réellement te dire pourquoi, mais si je voulais te conter l'histoire qu'on me contait

Lorsque j'avais ton âge, je ne crois pas Mgr Florin approuverait et il est l'heure de dormir.

La jeune femme éteignit la chandelle et alla s'asseoir sur un des divans. Tandis que la jeune princesse s'endormait petit peu à petit peu.

Gweny fut amené par la servante dans ses appartements et la jeune altesse plus qu'irritée, se mit au lit malgré la présence du soleil. Recroquevillée sur elle-même, Gweny pesta intérieurement.

Une gouvernante, n'importe quoi. On lui promettait tout, mais n'avais pas grand-chose. La servante qui s'était occupée de la jeune fillette, ne l'avait jamais vu, elle aussi tant perturbé.

Elle vint porter le dîner à Gwenaëlle, mais lorsqu'elle voulut lui parler, elle se rendit compte que la jeune demoiselle dormait encore. Elle caressa la petite joue de la jeune fille et soupira :

-Fais de beau rêve ma belle.

La servante repartit avec le plateau et Gweny ouvra les yeux. Gweny ne dormit pas cette nuit-là. Le lendemain matin, la même servante rentra dans les appartements de la fillette.

Elle ouvrit les rideaux les rideaux et attendit. Elle secoua la jeune fille et lui caressa les joues.

- Vous devez avoir faim, votre altesse.

Gweny secoua négativement la tête.

-Debout Gwenaëlle.

-Non !

Gweny se remit â pleurer et la servante la prit dans ses bras tel un bébé qui ne cesse de gémir. Elle la berça et Gwenaëlle n'offrit plus aucune résistance.

-Ne pleurez plus.Peut-être la reine consentira à vous laisser aller lors du discour du roi.

À l'arrivée du prince, la jeune servante sentit Gwenaëlle un peu mieux. Il allait être d'un meilleur réconfort que la reine et le roi. Elle déposa Gweny et lui caressa les petites joues.

- Sois sage mon ange.

L'appellation de la servante dut sonner bizarre, aux oreilles du prince, mais elle ne s'en priva pas.

Elle déposa un baiser sur sa tête et s'inclina devant Agravain avant de quitter.

Gwenaëlle, elle, regarda Agravain la mine toujours déconfite et s'avança vers lui. Ses petits yeux signifiaient la tristesse de la petite héritière.

Quelqu'un a demandé son oncle préféré, pour être réconforté ?

-Oui.

Elle lui tendit les bras et attendit qu'il la serre .

Gweny se sentit bien pour la première fois. Elle s'assoya près d'Agravain et colla sa petite tête contre son bras.

-Je voulais partir d'ici. Je n'ai personne avec qui discuté ou joué.

L'évêque est parti depuis plusieurs semaines, les servantes n'ont pas le temps de s'occuper de moi, le roi et la reine n'ont plus. Émérick, je ne le vois plus.

J'en avais plus qu'assez et je veux retourner à la maison. Ma maison. Pas ici !

Suite aux paroles, Gweny lança une réplique avec un peu d'arrogance.

Cela n'aurait pas dérangé tout le monde qu'il m'amène loin d'ici.


Reprenant sa petite voix, elle continua.

Vous croyez que la reine m'en veut encore beaucoup ? Je ne voulais pas dire ce que je lui ai dit. Elle s'est fâchée contre moi, hier soir.

Pas trop de "bobo" j'espère ?! ...

Gwenaëlle secoua négativement la tête. Elle n'avait que de légères ecchymoses.

-Non. Ils n'ont pas eu le temps.

( Gweny se sentit bien pour la première fois. Elle s'assoya près d'Agravain et colla sa petite tête contre son bras. )


Et Agravain, d'un geste protecteur, l'enserra avec ce même bras ...

-"Je voulais partir d'ici. Je n'ai personne avec qui discuté ou joué."


Le prince fronça les sourcils et feignit de protester :

Vraiment ? ...
Et je suis "ravi" que tu aies pensé à moi ...

Ceci dit, il déposa un baiser sur la tête de sa nièce, pour lui signifier qu'il n'était pas vexé pour autant ...

"L'évêque est parti depuis plusieurs semaines, les servantes n'ont pas le temps de s'occuper de moi, le roi et la reine n'ont plus. Émérick, je ne le vois plus."


Voilà qui n'était point faux ...
Il faudrait donc y remédier ! ...

Je demanderai qu'on t'affecte une servante : rien que pour toi !
Mais dis moi, et Iseult ? ...
Vous êtes bien amie toutes les deux ? ...
Et puis moi je suis partant, il suffisait de demander ! ...
On pourrait essayer de passer du temps ensemble ...

"J'en avais plus qu'assez et je veux retourner à la maison. Ma maison. Pas ici !"


Agravain haussa les épaules ...

Tu sais bien que c'est impossible ...
Pas tant que ton père ne pourra se montrer plus disponible et présent pour toi ! ...


"Cela n'aurait pas dérangé tout le monde qu'il m'amène loin d'ici."


Le Prince tressailli, puis lança :

Au moins une personne ! ...

Dit il en tapotant quelque peu les petites mains de Gwen ...

"Vous croyez que la reine m'en veut encore beaucoup ? Je ne voulais pas dire ce que je lui ai dit. Elle s'est fâchée contre moi, hier soir."

Noon !
Ne t'inquiète pas : les colères de Morgause sont aussi violentes ... que passagères ! ...
En général ...

Agravain en savait quelque chose ...

Puis lorsque la petite altesse assura son oncle qu'elle allait bien, le prince acquiesça, soulagé et ... une idée lui traversa l'esprit :

Mais dis moi ! ...
Puisque la guerre sera bientôt finie aux Orcades et en Gaurres ! ...
Tu pourrais nous accompagner là bas ! ( aux Orcades ) ...
Cela te changerais les idées et ... je pense pouvoir convaincre Mordred ! ...
Qu'en penses tu, petite friponne !! ...

Et Agravain de ponctuer sa question de ... chatouillis assurément irrésistibles ...