Maeve fait des siennes...

-Celui de mercenaire me suffit, dit Maeve avec un bref sourire. On est bien payés, pour ce qu'on fait. Même si parfois on aimerait bien un peu plus d'animation... une bonne guerre, voilà ce qu'il nous faudrait.

Elle sourit à nouveau, et lança un regard songeur au ciel noir.

Il faudrait qu'elle en touche mot à Kaarl, pour voir. Repartir à la vadrouille, vivre de pillages et de sang frais... Bah, mais quel ennemi combattre? La Bretagne s'était rangée à la botte de Mordred comme un chienchien obéissant.
Et elle ne digérait toujours pas l'allégeance de son chef à l'orcanien, contre lequel elle nourrissait des griefs nombreux et féroces.

Bref.

Laissant de côté ces pensées séditieuses, elle posa un regard amusé sur Simon.

-Vous êtes toujours disposé à me payer à boire?

-Je sais pas où vous comptiez m'emmener, mais la taverne me va très bien. Et pour ce qui est des soudards, je passe ma vie au milieu de ces types-là; certains de mes hommes ne valent pas mieux qu'eux, vous savez, lança-elle en se dirigeant d'un pas assuré vers l'auberge.

Pressant de sa main la blessure que lui avait infligée Simon, elle réfléchit un instant à la proposition de l'austrasien.

-Par maître d'armes, vous vouliez dire enseigner le combat aux enfants de Marth? Par tous les dieux... Si on m'avait dit qu'un jour quelqu'un me demanderait cela...

La jeune femme eut un rire amusé.

-Si vous voulez élever vos mioches à la dure, c'est à moi qu'il faut demander, mais ne vous attendez pas à ce qu'ils s'en sortent indemnes. Nous autres saxons avons une vision assez particulière de comment doit être élevé un guerrier.

Le sang, la boue et la bataille, voilà ce qu'elle avait retenu de toutes les fois où elle s'était mêlée aux garçons du clan pour apprendre à se battre. Les instructeurs étaient tous des soldats de métier, et ne faisaient preuve d'aucune indulgence envers leurs jeunes élèves.

HJ: On parle pas du sabre d'ecrime mais de lames de 90/110cm de long parfois courbées, sembables à des épées mais avec un seul tranchant aiguisé. Parfois un tranchant suplémentaire au dessus du manche pour éviter que l'ennemi ne l'attrape. Cela rend le sabre plus solide qu'une épée, mais plus dur à manier.
Les katana eux, okay, sont fins. Mais pas sûre qu'ils soient moins résistants...

Simon accompagna la barbare et s'accouda à la table, ne prétant guère attention aux bottes dont il portait encore l'empreinte.
Et écouta les propos de la saxonne. Amusant la façon dont elle se curait les ongles.

On parle d'un sabre qui, sans être excalibur, est d'une qualité excepionnel. Il abime les pierres d'affutages et sont tranchant semble ne jamais s'émousser. Une lame très résistante.
Elle était dans la famille du maître d'arme du Roy Marth depuis de nombreuses générations, et en mourrant, elle l'a transmis au Roy Marth.
Dame Erwana a porté ce sabre quelques temps, avant ses noces. Depuis la lame repose au dessus du berceau de la petite Roxanne, la bâtarde que le Roy Marth a eu avec Dame Erwana et qui loge au Comté de Blaye.

Déclara alors Simon. Attrapant la chope qu'apportait le tavernier il but une longue gorgée...

Quand à votre réponse, ce n'est pas dans nos mœurs mais l'Austrasie est une terre dangereuse. Le Roy Marth veut que sa fille sache se défendre.
Et la petite Roxanne reste une fille de guerrière.
Après j'ignore pour l'enfant de Morgause.Celui ci n'étant pas encore né.


Répondit Simon. Il savait que Marth serait prêt à payer pour que sa fille ai la meilleure enseignante possible.

[hj: autant pour moi ^^ j'avoue avoir un peu de mal à savoir d'où vienne les armes de marth, sachant que j'avais dans l'idée qu'il avait fait un crochet par la chine ^^]

-Dans ce cas, je doute que ma fille de Morgause soit élevée ainsi... Mais concernant l'enfant d'Erwana, alors je comprend pourquoi vous tenez tant à faire d'elle une guerrière. Je serais curieuse de voir à quoi ressemble cette arme...

Elle resta pensive un moment, interrompant son ouvrage pour boire une longue gorgée de bière.

-Nous verrons bien ce qu'il adviendra dans les prochaines années, il se peut que je quitte le service d'Aegirson pour repartir à l'aventure. Nous n'attendrons pas indéfiniment que quelque chose se passe... Mes hommes s'ennuient et ce n'est jamais bon pour un soldat. Nombre d'entre eux regrettent la vie que nous menions autrefois, et je crains que certains d'eux ne désertent.

Maeve soupira, les yeux dans le vague.

-Comprenez, Simon. Ils ont choisi cette vie car ils n'avaient plus rien à perdre. Ils aiment la guerre autant que leur propre existence, et ils ne possèdent plus rien sur cette terre qui ait de la valeur pour eux, hormis l'attachement qu'ils ont les uns pour les autres.

C'était un peu exagéré qu'ils formaient une véritable famille, pour beaucoup la seule qu'ils aient jamais possédé; mais l'esprit était là. Chaque mort faisait perdre un ami, un frère; et sans la guerre, ils perdaient une raison de vivre.

-Beaucoup ont tout perdu, et ont juré de se battre pour le restant de leur vie, et cela pour des raisons différentes. Certains cherchent l'oubli, d'autre la vengeances... Et beaucoup ne savent rien faire à par cela.

Elle releva ses yeux sombres sur l'austrasien.

-Comprenez donc que si rien ne se passe, nous partirons.

HJ: Parfois je m'y perds aussi

Simon écouta Maeve, comprenant très bien ce qu'elle disait.Il aurait aimé être aussi libre.
Il termina sa chope et en commanda une nouvelle.
Et patiemment il écouta la jeune femme, bien que l'alcool embrumait son esprit.

"Je comprends mieux que vous le croyez. Oh je vous envie d'être libre.Vous avez la belle vie vous les saxons. Moi je suis attaché à ma pesante fonction,mon seul plaisir c'est les femmes.
S'il n'y avait pas la Reine Morgause, je partirai avec vous dès ce soir!"

Avoua Simon, en se penchant vers Maeve, afin qu'elle l'entende, la main sur le genoux de la saxonne. Elle le lui pardonnerait probablement vu l'information qu'il venait de lui livrer.

"Mais si vous repassiez par ici ou l'Austrasie, souvenez vous de mon offre, belle saxonne. Je vous offre la fortune et les joies de l'enseignement. Vous auriez l'occasion de modeler une petite fille à votre image. Comme avoir un enfant sans les inconvénients liés à votre statut de femme soit disant faible."

Le sourire de Maeve se figea lorsque la main de Simon se posa sur sa jambe, et la main qui tenait le couteau tressaillit comme si elle se retenait de le planter dans les doigts de l'imprudent austrasien. Elle s'en abstint cependant et eut un rictus un peu crispé.

-Qu'est ce qui vous empêche de laisser ce qui vous ennuie derrière vous? Un choix pas facile à assumer, je vous l'accorde; mais vous pouvez toujours le faire...

Sa dague se planta d'un bon centimètre dans le bois de la table, et elle attrapa sa chope.

-Ne plus avoir ni possession ni attaches, là est la vraie liberté, que l'on soit saxon ou non. Ne me croyez pas exempt de responsabilités, j'ai à gérer toute une troupe de mercenaire, et croyez-moi, ce n'est pas une partie de rigolade. Mais pour rien au monde je n'abandonnerai cette vie, acheva-elle avec un sourire.

Elle but longuement, puis reposa le verre en s'essuyant les lèvres d'un revers de gant.

-J'ai fait couler trop de sang pour avoir envie d'enfanter à mon tour, car je ne sais que trop bien de quelle façon finissent nombre de vies: dans le feu, le fer et la douleur. Quant à modeler une gosse à mon image, je souhaite bien du courage à ceux qui la côtoieront...

Ce disant, la saxonne eut un rictus désabusé, et arracha le couteau de la table.

-Alors il ne tient qu'à vous de vous tirer les doigts du *** et de partir...

HJ: Merci de pas t'apercevoir que je te confie un secret d'état :p

Simon ne remarqua guère que Maeve n'aimait pas être touchée. Qu'elle joue avec la dague ne l'étonnait guère. Et il écouta les propos de la saxonne.

"Je ne vous connais pas assez pour savoir si vous seriez une bonne mère mais aucun parent ne peut rêver meilleur maître d'arme que vous pour son enfant."

Simon bu la dernière gorgée de sa chope et déclara doucement:

"L'administration chrétienne ne permet pas une telle liberté. Comment diriger un comté et assumer mes fonctions en étant nomade? Le faire depuis ici est déjà fort difficile. Et puis... Même si je le pouvais, je suis tombé dans la gueule de la louve d'orcanie."

Confia Simon, ivre, faisant une chose qu'il regretterait, s'appuyant un peu plus sur la cuisse de la saxonne.

-Est-elle si terrible, pour vous maintenir ici contre votre volonté? Lança Maeve en riant. Partez donc, quittez vos terres, la richesse, on la trouve partout; la liberté, il faut se battre pour l'avoir.

Et elle en savait quelque chose, elle. Maeve but encore une longue gorgée, ses doigts usés manipulant la lame de sa dague avec distraction; elle ne comprenait pas vraiment ce qui retenait Simon ici. Une femme? on en trouve des milliers d'autres; la fortune? il ne semblait pas plus riche que le premier bourgeois venu. Le pouvoir? déchu de ses fonctions, il avait l'air de nourrir de sales rancœurs envers Marth.

-Enfin, c'est à vous de décider, mais gardez à l'esprit que vous pouvez toujours choisir. Si vous vous croyez pieds et poings liés, ce n'est qu'une illusion, il faut juste avoir le courage de tout laisser derrière soi. Voilà tout, conclut-elle avec un sourire.

D'un geste négligent, elle éjecta la main de Simon qui se faisait insistante, gardant sa dague à portée de main. Sans méchanceté, mais juste à titre de prévention; s'il continuait, il allait y avoir droit...

[ hj : si maeve ne note pas les secrets d'Etat, permettez à d'autres d'adorer de genre d'info]

Un petit moine, tout rabougris, passait toujours inaperçu. Un petit moine entrainé dès son plus jeune age à laisser trainer ses grandes oreilles quand les "Grands", avinés et peu discrets, se laissaient aller aux confidences de bar, était souvent en la taverne...

Buvant une assez mauvais bière Sylvérus eut du mal à cacher son contentement quand le petit nobliau roux, qu'il savait ex intendant d'Austrasie, laissa tomber une information cruciale sur son royaume, et donc, cruciale pour son maitre qui adorait tout savoir... Ainsi ce petit nobliau, qui devait avoir quoi 20, 25 ans? affirmait partager la couche de la mère de Mordred et femme de son roi...

Pas dégouté l'gamin pensa Sylverus en replongeant les yeux dans sa bière. Sylvérus aurait, pour sa part, préféré la pulpeuse et sportive guerrière... qu'il évitait de regarder à la mère du roi, encore pas mal pour son age, mais ressemblant plus à un animal vénéneux qu'à une belle jeune femme...

En tout cas, le p'tit moine ne broncha pas, tendant ses oreilles, tout en semblant s'endormir... il rêvait, yeux fermé, d'entendre le "paf" que la saxonne ne manquerait pas de mettre dans la face du jeune impudent qui la tripotait en public...

Simon fut surpris du geste de Maeve et compris qu'il ne coucherait pas avec elle. Il se leva alors et, une mains posée sur la botte de Maeve, tout en posant une petite somme sur la table, déclara:

"Prenez ces piécettes, c'est ma tournée. Sinon, souvenez vous de mon offre, Maeve Bloodhaxe."

Simon regarda alors la salle et.... C'était quoi ça? Un moine? L'austrasien ivre en fut perplexe. Depuis quand les religions allaient boire des bières dans une tavernes plus connue pour la facilité qu'avaient les employées à lever la jambe que leur propreté ou la qualité de l'alcool?
On était pas à rome!
Simon fit alors semblant de trébucher afin de se rapprocher de Maeve et lui murmura:

"Vous trouvez pas le moine curieux vous? Un espion?"

HJ: Diane,j'aime comment tes perso se critiquent entre eux

Et oui, par déformation professionelle, Simon prenait le petit moine pour un espion.

[ hj : merci maxime... et merci maeve, j'adore ton jeu très crédible à mon goût !]

Le petit moine, symbole vivant et fort bon vivant de la chrétienté, choisit, il va de soit, de ne pas répondre à la vindicte de la fière saxonne...

Il avait son information du jour, cela lui suffisait.
Il ne battait néanmoins pas en retraite ce qui eut pu engendrer des soupçons mais tendit sa choppe vers le bon Nick d'un :

- Remets m'en une Nick....

Ses yeux avinés - "embièrés" en fait- ne se posèrent pas sur le couple à sa gauche... mais fixaient un point sis au dessus de la tête de Nick, là où un tonneau de bière était placé... un bon gros tonneau...