* Les noces de la comtesse et du conseiller *

C'était un grand jour pour le sir Kadoudal!

Celui ci allait enfin se remarier, après des années de veuvage, tout sauf... monastique.

Non que l'orcanien avait oublié sa douce ( et divine ) dame Lydia, mais la terrible reyne Morgause avait sut le charmer et l'attirer dans ses griffes, avant même sa rencontre avec sa première épouse... Et pour une durée certaine.

Morgause n'était pas une femme qu'on pouvait oublier si aisément... Dans ses bras il avait connu l'extase suprême et... Bénéficia, dès lors, d'un avancement rapide et considérable.

En définitif, Kadoudal ne pouvait réprimer les sentiments qu'il ressentait pour chacune des femmes qu'il avait connu... Ou connaissait encore.

Bien que sa tendre fiancée et toute prochaine femme possédait ( en grande partie ) son coeur de soudard!

Même s'il fallait compter avec une certaine duchesse : malheur! Le conseiller n'avait décidément pas une vie des plus simple :p

Et la suivante de la reyne? Une passade voyons, mieux ( ou pis ) un accident!

N'est ce pas? :p

Toujours était il que... la charmante dame Isabelle occupait toute les pensées de son bel ami, qui, en ce premier jour de l'été, avait revêtu ses plus beaux habits.

Renvoyant ainsi une impression de dignité et de ( quasi ) distinction... Qui, a vrai dire, lui faisait à l'ordinaire défaut.

C'est donc fier comme pas un et gonflé d'orgueil et de passion, à peine contenu... Que le sir Geoffroy de Kadoudal, baron et conseiller royal de son état, parcourut le trajet séparant le château de la chapelle...

En caracolant sur son fidèle destrier, suivis par sa garde personnelle.

Toute la cour, ou presque, se trouverait à ses noces, et avant tout le couple royal!

Et à cette idée, ô combien réjouissante, ajouté à l'impatience de pouvoir admirer sa belle épousée, l'orcanien talonna sa monture, afin d'écourter sa chevauché...

Il avait hâte! Grande hâte!

Arrivé devant l'esplanade de l'église, Kadoudal mis pied à terre, confia son cheval à un soldat, puis gravit quatre à quatre les marches de l'édifice ( profitons en, le Kadou est à jeun pour une fois! :p )

Les portes étaient, déjà, grandes ouvertes, et on pouvait apercevoir les aides de l'évêque s'affairant avec minutie devant l'autel.

Pourtant le soudard s'immobilisa devant le seuil, se contentant de chercher le père Maelrhys du regard...

Ayant des fonctions quelques peu similaires à celles de Kadoudal, mais auprès de la couronne d'Austrasie, Nathan était bien sûre là, tout comme sa femme. Kadoudal était tellement bouffi d'orgueil que c'en était presque ridicule mais Nathan repoussa cette pensée eu égard à la mariée. Il ne connaissait que peu Dame Isabelle mais il savait que la comtesse de Blaye et la comtesse de Mannach avaient eu de multiples discussions au sujet de l'Austrasie: Mannach faisait parti de leurs alliées.

Alors Nathan, tenant tendrement la main de son épouse, regarda le soudard s'immobiliser sur le seuil de l'église, se demandant pourquoi. Les espions ne faisaient leurs rapports qu'aux souverains et à Alicia, Nathan n'était pas toujours convié aux rapports, et il n'en connaissait que la moitié, alors il ne savait pas pour Kadoudal et Elena. Et d'ailleurs qui savait? Morgause était du genre à éliminer ce qui pouvait nuire à ses pions préférés. Faire taire les rumeurs sur Elena pour ne pas troubler le mariage de Kadoudal et Isabelle était d'ailleurs le genre de chose qu'elle n'aurait aucun mal à faire, il lui suffirait de dire un mot ou deux entre deux gorgées, au petit déjeuner....

L'évêque arriva sur ces entrefaites, les épaules couvertes d'une étole précieuse, ayant pour une fois troqué son antique bure monastique pour une toge blanche dont l'éclatante netteté faisait encore ressortir la décrépitude du vieux briscard.

Traînant sa haute carcasse jusqu'à l'autel, il embrassa du regard la chapelle qui se remplissait déjà, tandis que les enfants de chœur disposaient le nécessaire à la célébration de la cérémonie. Tout le monde avait revêtu ses plus beaux atours, belle dame ou simple manant, tous profitant d'une occasion de faire la fête et de faire de la place dans les caves en vidant quelques tonneaux. Mais pour l'heure, la sobriété était de mise, même si certains attendaient avec impatience la fin de la cérémonie pour se ruer aux tables dressées pour accueillir le festin nuptial.

Pour tout dire, Maelrhys était au supplice. Les odeurs des cuisines, portées par le vent, avaient baigné, la matinée durant, tout le presbytère qui fleurait bon le rôti et la venaison.

Il eut un sourire en voyant son compère et ami, pomponné de frais, sapé comme un prince de Galles, et fier comme un pape en attendant sa promise. Et dire que c'était à présent à lui de les marier, lui qui avait toujours assisté à ce genre d'évènements en spectateur... Et bien, les temps changent.

Maelrhys trottina dans un flapflap continu jusqu'à Kadoudal, et lui serra chaudement la main.

-En voilà un beau marié, messire Kadoudal. Toutes mes félicitations!

Et, comme si les mots ne suffisaient plus, l'évêque attrapa le conseiller royal à bras-le-corps et le serra dans ses bras comme un vieux frère. Au diable les convenances!
Il le relâcha enfin, peut être pour évite de broyer la cage thoracique du futur marié, un sourire fendant sa face broussailleuse de part en part. On aurait dit qu'il avait avalé une banane de travers.

Des légers gloussements se firent entendre derrière le marié et l'évêque, sur le parvis de la chapelle coiffée de fleurs blanches.

Un petit groupe de cinq nonnettes s'y tenaient timidement, promenant un regard rieur et respectueux sur la décoration et la beauté du lieu.
Engoncées dans leurs voiles de bure blanche et noire, elles ressemblaient quelques à des insectes que l'on aurait sorti du sable pour les mettre au soleil. Elles transpiraient sous sa chaleur ardente ; mais très gaies, elles attendaient tranquillement que l'évêque fut libre pour se présenter à lui, tout en pointant du doigt le marié... avec quelques plaisanteries, murmurées tout bas.

La plus âgée s'avança, le bruit de ses jupes trainant sur le sol un peu râpeux.

Rassemblant son courage à deux main, elle appela :

-"Monseigneur l'evêque ?"

La petite demoiselle d'honneur s'était sauvée le temps d'un petit moment pour espionner le Sieur Kadoudal.

Pour une fois, on voyait Gwenaelle a son meilleur. Elle était parée de la plus belle robe qui soit, et ce grâce a la douce Comtesse. Sa future belle-mère avait pris l'instant de la coiffer et faire d'elle la plus jolie princesse du royaume. Quant à la reine, elle, elle lui avait passé un joli collier de pierre blanche.

Sans bien le vouloir , elle croisa le regard du sieur Kadoudal. Elle lui offrit un adorable sourire, avant de filer près de Dame Isabelle.

E t la petite peste disparue, attendant que tous ce beaux mondes ce mettent en marche.

Geoffroy n'avait pas encore compris pourquoi le Roy avait exigé sa présence au mariage de Kadoudal. Comme tout le monde le sait, ce jeune homme est excessif et excelle dans à peu près tous les domaines: si on exclu le fait qu'il était nul côté sentimental, bien sûr! Il pouvait charmer involontairement par ses arrogantes démarches. Néanmoins, le conseiller n'aimait pas parler d'Amour et ne pouvait pas s'imaginer qu'il était essentiel à la survie d'un homme.

De plus, il n'était pas si incommodé que ça d'être dans ce lieu puisque, peu importe l'endroit où il allait, ces derniers temps, cette arrogante personne de politique avait la tête ailleurs. D'ailleurs, pendant les dernières semaines, il avait été si absent d'esprit, qu'il n'avait même pas essayé d'interférer dans les débats et décisions royales -ce qui était inhabituel chez ce moulin-a-parole et trouble-fête conseiller-. Mais pourquoi donc notre cher ami et lèche-botte préféré de la cour avait l'humeur tant chagrine ces derniers temps? Pourquoi ne continuait-il pas d'exercer sur le Roy son influence et sa crédibilité qu'il avait réussies a acquérir auprès de la cour au lieu de vagabonder continuellement dans son esprit? Il ne pouvait le dire. Toutefois, une chose était certaine: il avait encore la tête ailleurs!

Assis dans les marches d'escalier de la chapelle, il avait les yeux rivés au sol. Comme toujours et même s'il était dans un lieu où seul Dieu et la festivité avaient sa place, il tenait un encrier et un parchemin dans ses mains... par habitude... quoi! Néanmoins, la tête dans les vapeurs, sa plume dégoulinant d'encre tâchant ainsi le parvis de la chapelle depuis les quelques minutes qu'il avait passé là, il murmurait dans ses rêveries:

'' L'amour... quel sentiment risible!''

Par chance, il avait murmuré cette phrase. S'il avait osé dire cela, le jour du mariage de son collègue de la cour, dans la chapelle même, il aurait eu bien mauvaise figure. Et après l'honneur de la cour, ce que Geoffroy voulait garder, c'était bien sa fière allure! Mais, étrangement ces derniers temps, il était différent...

Il faisait pitié a voir ce pauvre conseiller toujours célibataire a son âge! C'était mal vue de ne pas être marié a un âge aussi mûr! Mais, même s'il était un homme de convention, Geoffroy ne voulait décidément pas parler d'amour. Toutefois, son corps et sa longue solitude commençaient a lui dire le contraire.

(désolé pour mes a avec accent, mon clavier a un problème ^^ hihi! Je me demande si un jour Geoffroy sera marié! Smile

)

La jeune Gwenaelle s'était précipitée vers Isabelle, qui, bien à l'abri du soleil dans sa chambre (préservons notre teint de lait!), laissait ses servantes la parer, derrière un paravent de cuivre.

Elle commençait à avoir la gorge serrée, et la présence de son père n'était pas sans lui insuffler davantage de nervosité.
Tout allait-il bien se passer ? Allait-elle faire bonne figure, quand son cœur battait si fort, de peur, d'appréhension, de l'avenir inconnu qui l'attendait, si près ?

Pendant une seconde, elle fixa l'enfant avec terreur ; mais Isabelle se ressaisit.

D'une voix blanche, elle murmura alors :

-"Ma chère princesse, prenez donc ce panier et allez en avant. Faites éclore le sourire de chacun, père va forcément arriver. Vous pourrez les faire patienter... Je ne peux pas célébrer ce mariage sans mon père !"

Sa voix montait, et une des servantes lui demanda patiemment de rester la tête immobile, pendant que des fleurs fraîches étaient piquetées à sa coiffe de couleur carmin.

D'un geste de sa petite main blanche, elle désigna donc un panier décoré de rubans à la petite fille, remplit de pétales de fleurs.

-"Votre robe se mariera à merveille avec ces fleurs, ma demoiselle Gwenaelle... Je crois que votre ami Damien doit vous rejoindre pour me précéder à la chapelle ?"

La jeune comtesse parlait beaucoup, pour dissimuler sa nervosité. Mais Gweanelle était la seule personne qui puisse la comprendre... l'enfant aussi ne voyait pas beaucoup son propre géniteur.

Une fois parée du panier, Gwen se retourna en direction de la Comtesse. Avant de la rejoindre, Gwen avait un câlin a son père qui attendait le père de la douce et charmante Isabelle.

Euh Dame Isabelle ? Avant de vous rejoindre, je suis passée quérir un câlin de mon père, et il m'a dit que les soldats du roi, l'avaient prévenu que des bannières s'exposaient. Peut-être est-ce votre père le comte ?

La petite peste prit quelques minutes et regarda la Comtesse.

Le roi a demandé a ce qu'un membre de la famille l'accueil. Je suis sure, que mon père ne tardera pas à se montrer en compagnie du comte.

Gweny tourna sur elle-même et offrit un doux sourire a son amie de toujours la comtesse.

hj : Isa est toujours dans sa chambre?

Kadoudal accueillit les propos et l'étreinte du bon prêtre avec une joie non dénuée de surprise...

Mais cette attitude débonnaire correspondait parfaitement au personnage hautement sympathique qu'était l'évêque Maelrhys... Décidément entre Florin et son adjoint puis successeur ( si on devait les comparer ) c'était plus que le jour et la nuit!

Le conseiller s'inclina, un large sourire aux lèvres:

C'est parce que la mariée est naturellement resplendissante, que je me devais de faire un réel effort!
Et... Je suis heureux, tout bonnement.

Merci mon père.

L'orcanien s'inclina une nouvelle fois et considéra la nonne qui venait de parler et de s'avancer vers l'évêque... Il salua la servante de Dieu d'un signe de tête pour ensuite... Remarquer la présence de Cromwell et du sir Nathan, non loin.

Il les salua ainsi:

Cromwell, sir Nathan...

Vous êtes donc les sujets de la cour les plus ponctuels, ce me semble!

Un peu de badinage pré nuptial ne pouvait que détendre un peu un Kadoudal passablement... Nerveux.

*A la porte de la chambre de la belle épousée... Un gamin, vêtu de sa "grande tenue" de page, un petit blondinet au nez retroussé parsemé de tâches de rousseur... Vint se présenter, il frappa et dit :*

Comtezze Izabelle?

Puize entrer?

Izi... Damien!

Le loustic mis alors un genoux en terre et attendit, sous le regard amusé du garde en faction en ces lieux.

La nonne s'avança en direction du marié et de l'évêque.
Elle mit genou en terre, et embrassa la main de son supérieur hiérarchique. Elle prononça quelques mots respectueux à son encontre puis se tourna vers la futur mari d'Isabelle, qui était, à bien des égards, la fille que la chair ne lui avait donné.

-"Seigneur Kadoudal, je suis très heureuse de vous rencontrer. Votre Dame est notre fille à toutes... préservez-la des dangers du monde, et Dieu ne vous oubliera pas, dans son paradis."

Aussi ridée qu'une vieille pomme, la Mère Supérieure regardait simplement Kadoudal, déterminée à connaitre un peu cet homme qui allait ravir définitivement sa protégée au monde spirituel.

Dans le même instant, de son côté, la jeune Isabelle avait un grand sourire indulgent pour le petit page qui venait d'arriver.
De derrière le paravent, elle lui fit signe d'approcher.

-"Entrez donc, mon cher Damien. Quelles nouvelles nous apportez-vous ?"

Elle lui parlait avec un respect mêlé d'amusement, et d'un tendre accent, celui d'un amour tout maternel pour ce petit garçon si plein de bonne volonté.

Et Damien entra donc, timidement mais... Sûrement, malgré tout.

Le petit page s'inclina respectueusement devant la comtesse, puis se risqua a adresser un franc sourire à son amie Gwenaelle...

Avant de revenir à la raison de sa venue, il toussota, et dit :

Mes hommazes, comtesze, en ze grand zour!
Ze zuis venu vous prévenir que monzeigneur Maelrhyz et le zeigneur Kadoudal ze trouvaient dézà en la zapelle...

Ze me tiens à votre dizpozition!

Voilà qui était dit... A la façon de Daminou, mais tout de même! ( ouf! )

Pour une rare fois habillée et coiffée , comme une princesse, Gwen s'émerveillait a regarder Isabelle.

Elle était si jolie. Le sieur Kadoudal avait beaucoup de chance de marier une femme aussi douce et jolie qu'Isabelle.

Gwen se surprit meme a sourire et rougir devant Damien.

Elle n'attendait plus que le signal, pour enfin commencer cette cérémonie qui s'annoncait sans faille

Pour une fois, Isabelle eut un geste d'impatience.

Ah ! Mais que faisait donc son père ! Il était sans doute trop occupé à parler politique ! Il avait du harceler trop de paysans, dernièrement....

Et sûrement, comme le lui rappelait sa vieille et austère duègne - qui la surveillait de ses yeux myopes - il avait dû être retardé par ses nombreuses maîtresses.
"Tous les hommes étaient irrépressiblement attirés par le péché, et tout particulièrement votre père, comme votre fiancé, d'ailleurs, à ce qu'on raconte dans les couloirs" avait-elle coutume de dire, dans un fielleux murmure.

La douce Isabelle revint à la réalité, son expression reprenant sa gentillesse habituelle.

-"Princesse, Sire Damien, vous avez une mission très importante, dès lors : Descendez à la chapelle et que le chemin soit parsemé de pétales de fleurs d'oranger. Grâce à vous, tout sera parfait."

Elle allait s'incliner, avec le plus grand sérieux, devant les deux enfants - bien qu'une lueur d'indulgence luise dans ses grands yeux verts clairs - quand un bruit retentit à la porte ; un homme en armure en jaillit presque, et cria d'un ton solennel :

-"Ma Dame, votre père le Comte de Mannach !"

Georges de Manach sortit, appuya son bras gauche sur le mur pour se soutenir puis claqua violemment et délibérément la porte qui trembla sur ses gonds.

il avait dû attendre une éternité que les deux moineaux quittent la pièce pour pouvoir s'entretenir avec sa dinde de fille.

La conversation était allée de mal en pis et la gourgandine était allé jusqu'à mettre en doute sa moralité ! A cette pensée, il se retourna vers la duègne qui attendait tremblotante alors que la main gantelée de sir de Thornshire la maintenait à genoux. Il s'approcha un peu et lui mit un grand coup de canne.
"Et maintenant, vieille bique tu va retourner à Manacholm avec le Comte de Thornshire, il prendra grand soin de toi et de ta langue perfide. Puisse les dieux avoir pitié de ta carcasse en récompense du venin et de la veulerie que tu as insufflé à ma fille."

La jeune au cerveau vide ne voulait même pas comprendre la nécessité de mettre ses rivales à genoux. Il devrait prendre lui même des dispositions si les choses s'éternisaient, comme s'il n'avait pas assez a faire...

Il se tourna vers son second lieutenant.
"Venez Comte, allons contempler les festivités que ma fille a mise au point. Pour inepte qu'elle soit, elle semble au moins faire une bonne hôtesse !"

Aussitôt les directives de la comtesse énoncées, Damien et Gwenaelle se saisirent chacun d'un lourd panier emplit de pétales de fleurs...

S'inclinèrent devant dame Isabelle, puis s'éclipsèrent prestement, en n'omettant pas de raser les murs et de baisser la tête, afin de ne point se faire remarquer du comte de Mannach...

Mon Dieu que le vieux bougre semblait... Rustre!

Les deux gamins dévalèrent, ensuite, les escaliers joyeusement... Et une fois dans la grande cour du château, se mirent à la tâche.

Tout en s'efforçant de bien tapisser le court chemin menant à la chapelle, Damien, trop content d'être aux côtés de sa meilleure amie, s'adressa à elle:

Alors? Tu as zoumis ta requête au roy, Gwen?

La petite princesse saisirait très certainement l'allusion en question...

La petite peste s'inclina devant la belle mariée et se tint de dire paroles devant le seigneur de mannach.

Il manquait bien de politesse celui-la. Encore heureuse, fut-elle de savoir que son propre père ne la traitait pas ainsi

"Alors? Tu as zoumis ta requête au roy, Gwen?"

Oui. Cette fameuse requete. La petite princesse eut un sourire désolant et regarda Damien tout en s'acquittant de la tâche.

-Au roi non, pas encore. Je n'ai pas osé le déranger depuis que la reyne est dans un mauvais état. J'ai essayé de contourner l'affaire avec grand-mère, mais bon les résultats sont minimes. A ce que je sais, c'est le Grand Roi qui a donné la bénédiction a mon père d'épouser ma mère, mais cette fois, c'Est Mordred et j'ai peur que les relations familiales aient ici un petit problèmes

Assez secouée, la jeune fille finit d'arranger ses voiles après que son père soit parti en claquant la porte.

Une servante lui baigna ses yeux rougis de larmes avec de l'eau tiède ; et, à petits pas, elle se dirigea (enfin) vers la chapelle.
Une jeune femme aux cheveux noirs, portant une robe luxueuse de couleur grise, lui prit le bras en bas des escaliers.

Elles s'approchèrent toutes deux de la chapelle, qu'une foule de seigneurs avait achevé de remplir.

Isabelle chercha son père du regard, nerveusement.

Était-il là ? Et Kadoudal? Il devait déjà être près de l'autel... la future mariée arrangea une dernière fois les plis de sa robe de baptiste. Elle était, pour la première fois depuis qu'elle était arrivée au château, toute auréolée de couleurs claires et éclatantes.
Le carmin de sa robe et de son voile accentuait encore la pâleur de son teint ; la couronne de fleurs d'oranger, délicate tiare végétale, était son seul bijou - à l'exception de sa croix d'or et de corail, si précieuse qu'elle n'avait pu se résoudre à la quitter.

La jeune fiancée s'avança encore un peu, jusqu'à l'entrée de la chapelle ; et lorsque son père, en boitant, vint lui prendre le bras, un chœur de voix féminines éclata, imposant le silence parmi les convives, par la ferveur et la beauté qui en émanait, évoquant le chant des anges tel qu'il devait être dans le Paradis chrétien.

Morgause tenait à être présente au mariage de son sbire, elle tenait aussi à représenter de fait la famille royale d'Orcanie et celle d'Austrasie à cet illustre mariage d'un conseiller de la couronne et d'une fille d'un puissant vassal.

Ventre proéminent en avant, couronnée de sa royale couronne d'Ausrasie, la reine se fit accompagner par ses deux dames, celle d'Austrasie, madame de Metz était déjà là, et celle de Reine mère d'Orcanie la comtesse de Lockley tenait sa traine. Elle appréciait que sa petite fille soit de près associée à cette union, et lui fit un signe de tête exprimant par là son contentement.

Tout naturellement elle se dirigea vers les places d'honneur, qui eut tenter de lui opposer refus à cet honneur ? Royale, elle pris place, plus lourdement qu'à son habitude, son septième mois de grossesse lui pesait un peu et elle tenait aussi à rappeler qu'elle portait l'héritière -ou héritière- de Marth... après avoir porté les enfants royaux d'Orcanie.

La chapelle se remplissait petit à petit, et, après avoir adressé les salutations d'usage à la mère supérieure du couvent d'Isabelle, puis aux nobles personnages qui franchirent le porche de la chapelle, l'évêque prit congé de Kadoudal pour rentrer à son tour dans le bâtiment.

Traversant les rangées de bancs où s'asseyaient les membres de la cour, il distribua alternativement signes de tête et saluts aimables, courbant sans arrêt sa vieille tête broussailleuse. Parvenu enfin près des places d'honneur, il salua de nouveau la reine mère.

-Comment vous portez-vous, ma dame? J'ai cru voir que votre enfant naîtrait sous peu.. bien que je n'aie pas en la matière la même expérience que la gent féminine. J'ose espérer que votre santé tient le coup, si vous me permettez cette expression.

Il eut une nouvelle courbette, souriant. Après tout, nombre de femmes auraient succombé, après de si nombreuses grossesses. Mais force était de constater que Morgause dégageait une impression de dignité hors du commun. En voilà une que l'on imaginait bien narguer la Camarde jusqu'au Jugement Dernier.

Maelrhys sourit de nouveau derrière ses broussailles faciales lorsque la mariée apparut sur le seuil de la chapelle.
Prenant congé de la reine mère, il s'assura d'un rapide regard que tout était fin prêt. Les enfants de choeur refluèrent, laissant le champ libre.

La Mariée approchait? Marth fut quand même à sa place avant elle: il avait été retenu pour une sombre histoire de financement et de restauration car le château royal de Metz était restauré mais il n'y avait pas assez de fonds pour restaurer le château royal de Reims, ce qui renforçait l'inimité que portait Simon de Reims à son cousin Nathan de Metz.

Marth avait donc du calmer Simon, qui n'était en plus pas invité aux noces de Mannach.

Et Marth se glissa auprès de sa femme, l'enlaçant tendrement, les mains sur le ventre rond contenant leur enfant, alors que Maehlrys s'éloignait. Et sans un mot il l'embrassa dans le cou.

Fière et digne elle salua l'évêque, heureuse qu'il lui reconnaisse la primauté en ce lieu. Les yeux plein de fougue elle lui répondit :

- Monseigneur, vous n'avez rien à craindre en ce qui me concerne, mon corps est aussi solide que mon âme et l'héritier d'Austrasie a l'air d'être dans une forme digne de ses ancêtres... il lui reste quelques semaines pour venir au monde mais je ne doute pas que notre Seigneur lui accorde santé et prospérité... en tout cas mes prières ferventes vont dans ce sens...

Elle le laissa vaquer à ses nombreuses occupations, l'hommage était suffisant et se tourna vers son époux, son adorable époux, pour lui offrir un sourire joyeux et pleins de vie... en sus d'une délicate caresse sur la joue.

La litière du couple royal fit enfin son apparition sur l'esplanade de l'église de Warminster...

Tandis que le sir Kadoudal, lui, s'éclipsait pour aller se positionner face à l'autel, bien décidé qu'il était à ne contempler sa future épouse que lorsque celle ci aurait franchit le seuil du lieu de culte.

Le conseiller alla saluer les souverains d'Austrasie, puis s'immobilisa fièrement devant le prêtre officiant...

Dans la cour, la garde prétorienne avait formée une haie d'honneur entre la litière du tyran et l'entrée de la chapelle.

Et c'est un Mordred tout de noir vêtu, la mine grave et fatiguée, le pas mal assuré... Qui s'extirpa, presque à regret, du confort moelleux de sa litière.

Il salua distraitement ses sujets amassés devant l'église et qui l'acclamait bruyamment, pour ensuite aider la reyne, son épouse, à descendre...

Blanche s'efforçait de sourire mais sans grande conviction. La mort du prince Clodomir remontait, en effet, à seulement quelques jours.

Mordred se dirigea aussitôt vers Isabelle et son père le comte, il esquissa un vague sourire de bienvenu :

Nous vous saluons, messire le comte!
Nous sommes très heureux de pouvoir vous rencontrer, en ce grand jour pour votre fille, dame Isabelle...

Et le roy s'inclina, alors, légèrement devant la prochaine dame Kadoudal:

Chère comtesse!

Alors que la musique retenti, Georges de s'avança, sa fille au bras. Son visage n'était que dignité et l'on n'y voyait plus trace de l'ouragan de fureur qui s'était déchaîné dans la chambre de sa fille.

Ses hommes n'avaient eu que quelques minutes pour enlever des leurs armures la poussières des chemins. Des tabards propres avaient été sortit des fontes. Des chiffons huilés avaient été passé sur les plastrons, les mailles, les lames, les hampes, les branches et les boucliers.

La haie d'honneur que ses hommes faisaient était aussi un rappel de ses conquêtes : le tabard de Mannach, les blasons de ses vassaux. La fine fleur des cinq comtés était là. Le Comte força sa fille a marquer un temps d'arrêt jusqu'à la fin du chant juste avant de passer entre les cents hommes qui attendaient.

Le digne hymne se termina dans la douceur que sa fille avait commandé. Le raclement clair de l'acier tiré rompit la douceur de l'air. Brutalement, les épées heurtèrent les bouclier, les contre-fer frappèrent le sol, une seul et unique fois.
Un grand cri se fit entendre.

"Adieu, Isabelle, fille de Mannach, Notre Suzeraine !"

Tout comme le roi, la reine était épuisée, mais le moral de la mère ne voulait rien faire. Même si Olivia faisait son possible avec le roi, pour l'aider, Clodomir restait toujours un cauchemar pour elle. Elle avait perdu un de ses princes et la venue future de ses héritiers la hantait de nouveaux.

Le sourire qu'elle afficha c'était seulement pour dire qu'elle restait forte.
Mais son époux l'aidait a retrouver le réconfort. Elle finit par sortir de ses rêveries et prit la main que son époux lui tendit .

La pauvre reine se sentait toujours aussi triste, mais c'était uniquement pour la comtesse qu'elle faisait signe de présence. La comtesse de Mannach aidait si bien les choses en Orcanie.

Elle n'osa pas un mot et s'enquit plutôt de regarder son époux et faire comme lui.

Isabelle et son père commencèrent lentement leur trajet vers l'autel de la chapelle.

Leurs pas restaient dignes, sur le chemin de pétales de fleur semé par les deux enfants ; mais le coeur de la jeune femme battait follement.
Derrière son voile qui cachait son visage aux yeux de tous, elle fixait son promis de tous ses yeux pleins de candeur, en repensant aux paroles de son géniteur, qui lui ordonnait de faire faire disparaître les maîtresses de celui-ci.

Un meurtre, à l'aube de son mariage ! Trop de vilenies corrompaient l'âme. Et la sienne en serait définitivement entachée, lui interdisant l'accès au paradis. Pour une banale histoire de sommeil en chemise...

Elle releva lentement la tête lorsqu'Isabelle sentit que le comte, à ses côtés, s'était arrêté. L'autel était déjà là, devant elle ! La demoiselle eut presque un sursaut de surprise, mais se reprit très vite, joignant ses mains dans un geste de piété fervente.

Elle accorda un bref regard à son père si impressionnant... pour se tourner vers celui, plus rassurant, de Geoffroy de Kadoudal... celui envers qui elle allait être liée jusqu'à la mort.

» Noces de Nathan & Erwana
» * Noces lugubres * ( Morg et Marth )
» Le retour du Roi.. heu du Conseiller XD