Petite visite nocturne

L'intense ballet fût interrompu par des coups répétés sur la porte des appartements de la grande prêtresse. Effrayée, celle-ci porta ses mains à sa bouche, regardant le conseiller d'un air interrogateur. Le repoussant délicatement, elle se leva et se saisit de sa robe de chambre posée non loin du lit. Puis, sans bouger de là où elle se trouvait, s'adressa au serviteur :

« Comment ? »

La grande prêtresse recommanda d'un geste muet au conseiller de se cacher dans le petit boudoir adjacent à ses appartement puis elle se dirigea vers la porte et l'entrouvrit :

« Mon brave, pas d'inquiétude ! Je me suis juste ... renversé une fiole dessus ! Oui, oui c'est cela ... »

La main qu'elle avait gardé derrière son dos croisa deux de ses doigts.

« Elle a du tomber de ma table de nuit et atterrir sur mes draps, me brûlant atrocement ! »

Niniane n'était pas la reine du mensonge. Mais, elle espérait que celui-ci passerait.

« Allez donc vous recoucher ! Je vais bien et je vais tâcher d'aller faire de même ! »

A ce moment-là, elle espérait que le conseiller avait suivi son conseil.

Talbot s'était empresser de rejoindre le boudoir pour se dissimuler. Le serviteur, quant à lui, se montra assez perplexe en entendant les explications de la prêtresse.

Il continua donc de l'interroger.

Je ne vois pourtant aucun signe de brûlure sur vos vêtements dame Niniane.

Il se pencha vers elle et chuchota discrètement.

Ne vous inquiétez pas dame Niniane, je sais qu'un bandit se dissimule dans vos appartements, je ferais appeler la garde pour venir le cueillir une fois assurer de votre sécurité.

Il lui tendit discrètement une dague.

Niniane, sans chercher aucune réponse à cela, se saisit de la dague.
Puis, remercia le serviteur d'un signe de tête avant de le pousser gentiment vers l'extérieur.

« Filez maintenant. Le Roy pourrait avoir besoin de vos services. »

La main posée sur son coeur, elle pouvait sentir le sang taper dans ses veines, tellement elle avait peur d'être découverte.

Le serviteur partit donc, non sans jeter un dernier coup d'oeil dans la pièce. Le conseiller put alors sortir du boudoir pour rejoindre sa bien aimée fort malmenée par tant de stress. Il entreprit donc de l'envelopper dans ses bras.

Ne craigniez plus rien mon amour, nous sommes enfin seul.

Ces derniers mots furent quelque peu précipités car c'est bientôt deux gardes qui vinrent frapper à la porte. Ces derniers allaient être bien plus difficile à convaincre.

Dame Niniane, ouvrez ! Un serviteur nous a prévenu qu'un bandit rodait dans les parages.

Ils frappèrent alors plus violemment à la porte. Talbot regarda un dernier instant sa belle avant de se résigner à retourner se cacher.

Cette nuit ne fût donc pas de tout repos. Le serviteur puis les gardes, tous trois semblaient décidés à écourter ses retrouvailles avec le conseiller. Les coups répétés sur la portes eurent presque raison des nerfs de la grande prêtresse qui regarda son amant se diriger vers sa cachette avant de se lever pour aller plaider sa cause devant les sentinelles.

Elle ferma les yeux un instant, cherchant le silence pour y caler la moindre mesure de son souffle, puis posa la main sur la poignée pour accueillir les gardes, dans un sourire le plus neutre au possible.

« Je ne puis donc pas espérer dormir en paix, cette nuit ? », dit-elle sur un ton partagé entre l'humour et la frayeur.

Elle cligna deux fois des yeux.

« Et puis, cessez donc de maltraiter cette pauvre porte ! »

Elle soupira, tout en pensant à son amant. Elle espérait que celui-ci avait trouvé une cachette adéquate qui dissuaderait les gardes de partir à sa recherche.

Les gardes ne prêtèrent guère attention à l'accueil de la prêtresse, agacés qu'on les empêche de roupiller discrètement.

Navré de vous déranger mais un serviteur nous a signalé qu'un bandit rodait dans votre chambre. Nous devons inspecter vos appartements. Il a ajouter que vous lui aviez confirmer avant de partir.

Sans attendre une réaction de Niniane, les deux hommes entrèrent pour commencer leurs recherches. Il inspectèrent la pièce principale, fouillant derrière chaque meuble non sans renverser quelques objets sur leur passage.

La délicate fleur observa, sans bouger, les deux rustres mettre sans dessus-dessous ses appartements. Les bras croisés sur sa poitrine, elle alla s'installer sur un fauteuil, confiante en les talents qu'elle avait mobilisés pour dissimuler son amant.

« Vous ne trouverez ici ni rôdeurs ni bandits ! Cependant, je vous conseillerais de dire aux serviteurs de ne point abuser de l'hydromel ! Il n'y a ici qu'une prêtresse fatiguée qui aurait aimé trouver le sommeil après une journée éreintante ! »

Elle semblait confiante en ses paroles, ne tremblant point, ne désirant en aucun cas, trahir ses émotions. Elle passa derrière les sentinelles, ramassant les dégâts dans leurs sillons.

« Je saurai faire part à vos maîtres de votre délicatesse ! »

Cette dernière remarque fit rougir de colère le garde bourru qui lui aussi aurait préféré rester dormir plutôt que de devoir fouiller une chambre en pleine nuit.

Et je saurais faire part à mon maître du temps que vous faites perdre à la garde en montant un canular.

Si vous ne vouliez pas être déranger il ne fallait pas laisser penser au serviteur qu'un bandit se trouvait dans votre chambre.

Maintenant veuillez nous excuser mais la procédure c'est la procédure.

Il écouta faussement la réponse de la grande prêtresse alors que son collègue continuait de déranger les affaires de Niniane.

Il furent tous interrompue lorsqu'un bruit provenant du boudoir si fit entendre.

Et bien ce n'est peu être pas un canular après tout ! Ironisât le garde.

Mais bien peu courageux il préféra envoyer son camarade inspecter les lieux, ce dernier dégaina avant de se diriger vers le boudoir.

Niniane observa le changement soudain sur le visage du garde. Sa colère ne lui fit ni chaud ni froid. Après tout, elle n'avait rien demandé, elle.

Le bruit qui intervint dans le boudoir fit sursauter la jeune femme qui pria intérieurement la déesse de protéger son amant de la colère des sentinelles.

« J'ai laissé une fenêtre ouverte ! », intervint-elle.

Elle hésita quelques secondes puis se plaça sur le chemin du soldat, sachant pertinemment qu'elle n'était nullement bâtie pour lui opposer résistance.

Le garde ne prêtât guère attention au frêle barrage que tentait de lui opposer Niniane. Il l'écarta de son chemin comme une brindille et entra dans le boudoir l'air mauvais.

L'autre garde le suivit à son tours. Il ne trouvèrent qu'une cruche brisée sur le sol et une fenêtre, effectivement ouverte, dont les rideaux volaient au grès de l'air frais nocturne.

L'air presque déçu les deux hommes inspectèrent rapidement la pièce avant de faire demi tours en direction de la porte.

Allons nous avons suffisamment traîné ici.

Le premier garde ouvrit la porte avant de s'adresser une dernière fois à la prêtresse.

Évitez de sonner l'alarme inutilement à l'avenir. Si un malheurs venait à se produire en notre absence vous pourriez être considérer comme complice. Il serait dommage qu'une nouvelle païenne viennent à remplir les geôles...

Sur cette remarque sarcastique les deux gardes finirent enfin par partir laissant la prêtresse seul ou presque.

C'est à la fois folle de rage et effrayée que Niniane regarda les gardes s'éloigner de ses appartements. Encore sous le choc de leur brutalité orale, la prêtresse, s'appuya contre le mur une fois la porte refermée. Le sang battait encore dans ses veines.

Elle glissa lentement vers son boudoir puis frappa à la porte.

[hj: lol à quel porte tu frappe oO??]

[H.J : Ben t'es pas dans l'boudoir ? oO]

[hj:Bah pour moi yavais pas de porte, t'as cru que Momo est assez riche pour mettre des portes partout]

[H.J : Il y a toujours des portes aux boudoirs --' Ce sont des petites pièces séparées]

Vous allez finir par vous mettre d'accord oui?! :p

[hj: nianiania C'est toi le boudoir et pis d'abord pourquoi tu frappe à la porte dans tes propre appartements lol]

[H.J : Ben pour te signaler que l'guguss est parti roooh et pis posteeee ! --']

Le conseiller,en entendant Niniane lui indiquer le départ des gardes, sortit de sa cache, ou plutôt rentra. Talbot pour éviter tout risque d'être repérer s'était glisser hors des appartements, sur une corniche du château. Il ouvrit la porte du boudoir et sans attendre un mot de la grande prêtresse l'attira à lui pour échanger un baiser.

Il s'adressa finalement à Niniane encore stressée par les derniers évènements.

Ces gardes risquent de payer cher leur brutalité.

Après le départ des gardes, Niniane pouvait encore sentir son sang battre à tout rompre dans ses veines. Ses épaules, ses jambes tremblaient. Ce ne fût que lorsque Talbot l'eut rejoint pour la prendre dans ses bras, qu'elle pu retrouver ses esprits. Elle enfouit son visage dans son cou, propageant la cascade de ses longs cheveux contre le torse de son amant.

Une fois calmée, elle releva la tête au moment où le conseiller s'adressait à elle :

<< Et vous vous feriez arrêter ! >>

Il y a des moyens plus discret que la violence pour leur faire regretter leur geste. Mais ne vous souciez plus d'eux.

Le conseiller raccompagna Niniane vers la chambre qu'il avait due quitter précipitamment. Il s'assit sur le lit près de la grande prêtresse, toujours sa main dans la sienne.

Je suis au regret de devoir vous abandonner ma douce. Nous avons pris que trop de risques pour une nuit.

La grande prêtresse grimaça lorsque Talbot évoqua silencieusement une des manières qu'il utiliserait contre les gardes s'ils venaient à s'en prendre de nouveau à sa promise. Magicienne de son état, elle n'était pas du genre à utiliser les poisons.

Niniane laissa le conseiller la ramener vers son lit. Doucement, docilement, elle s'assit et fit face au conseiller. Puis, pinça les lèvres lorsque celui-ci lui annonça qu'il allait la quitter pour la nuit. Au fond, elle savait qu'il avait raison. Ils n'avaient pris que trop de risques pour cette nuit.

<< Me reviendrez-vous bientôt mon tendre ? >>, demanda-t-elle en plongeant son profond regard dans celui du conseiller.

Mon âme reste avec vous ma tendre Niniane. Et je rêve du jour où nous pourrons vivre ensemble librement.

Le conseiller déposa un baiser sur le front de la grande prêtresse avant de se lever et de se diriger vers la porte.
Talbot attendait le moment propice pour annoncer son départ au roi et si celui ci s'y opposait, il n'aurait d'autre choix que d'enlever sa belle pour l'emmener avec lui vivre caché des yeux de tous dans les terres reculées d'Orcanie dont le conseiller avait le secret.[dieu que cette phrase est longue]

La prêtresse avait penché la tête puis présenté son front pour que le conseiller y dépose les lèvres. Puis, elle avait fermé les yeux, savourant ce court instant.

Et, avant que le conseiller n'ouvre la porte, Niniane l'avait rejoint et déposait un rapide baiser de ses lèvres doulces et sucrées.

<< Je viendrai vous voir dans vos rêves, mon aimé ! > , chuchota-t-elle enfin.

Puis, elle l'avait poussé hors de la pièce, refermant derrière lui la porte qui les séparerait jusqu'à leur prochain rendez-vous.

[va falloir s'occuper du mariage un de ces quatre]

» ~~ Petite Visite ~~