Rendez-vous (suite)

Bien que son cœur semblait vouloir sortir de sa poitrine le conseiller reprit lentement sous sa compagne de petits mouvements de hanches. Ces sursauts faisaient miauler la grande prêtresse dont Talbot observait les moindres réactions. Le rythme diminuait mais le plaisir lui restait aussi intense. Ses mains descendirent le long du dos de Niniane et accompagnèrent ses mouvements de hanches.

Niniane avait repris une danse calme et silencieuse au dessus du conseiller. Les mains de ce dernier posées sur ses hanches accompagnaient ses mouvements, provoquant de temps à autre des frissons dans le corps tout entier de la jeune femme. Elle miaulait, ronronnait, telle une lionne au repos. Le dos cambré, la tête haute, elle souriait à l'homme qui illuminait ses jours.

Niniane sentait, sous ses cuisses, le corps du conseiller secoué par les spasmes du plaisir. Ce qui manqua de la déséquilibrer. Elle se pencha un peu plus vers son avant, lui offrant une perspective de sa poitrine quelque peu avantageuse. Elle ne lui laisserait aucun répit.

Elle qui pensait gagner un peu de répit fût surprise lorsque le conseiller pressa ses hanches contre les siennes, lui imposant le rythme qu'il avait décidé. Ellle n'avait pour seule défense que les cris qu'elle poussait allant à l'unisson avec ceux du conseiller. Elle atteignait le summum du plaisir, bercée par les gestes de son amant.

Les gémissements de la belle furent masqués par un baiser langoureusement offert par le conseiller. En même temps, les mouvements qui l'entrainaient s'intensifièrent de plus en plus. La demoiselle était en sueur. Une de ses mains, vacante, alla jusque dans la nuque de Talbot lui suppliant de mettre fin au supplice. Le septième ciel ouvrait ses portes à la jeune femme.

Lorsque le plaisir fût trop insurmontable, Niniane s'écroula sur son amant, l'ensemble du corps en sueur. Elle reprit son souffle alors que le conseiller la massait doucement. Son corps était parfois secoué par les soubresauts de plaisir qui maintenaient encore entre leurs griffes le corps de Talbot. Ell lui rendit ses doulx baisers, caressant fébrilement sa nuque, tremblant de plaisir encore sur lui.

Niniane sentit que le conseiller la recouvrait de la couverture qui jusque là avait trainé au bout du lit. Elle se positionna un peu mieux contre lui, le visage enfoui dans son cou, quelques doigts trainant sur le torse de Talbot, le caressant doucement, comme pour le remercier de la doulce balade qu'ils avaient effectué ensemble.

La main que Talbot avait laissé dans la longue chevelure de la nymphe rousse s'attelait à y démêler les noeuds qui s'y étaient formé durant leur danse ennivrante. Niniane luttait à présent contre le sommeil qui, de son char, la menaçait de ses flèches dorées. Les caresses du conseillers étaient un argument redoutable à ce qu'elle se laisse bercer. Mais, une possible attaque du temple de Mélusine l'inquiétait et elle ne désirait pas laisser son amour lutter seul.

Les nombreuses caresses et massages du conseiller eurent bientôt raison de Niniane qui ne tarda plus à sombrer dans un doulx sommeil réparateur. Sa respiration s'apaisa et ses muscles se détendirent. La nymphe rousse se tourna sur le côté pour mieux se blottir contre son bel ange-gardien. Puis elle s'abandonna ...

Dans son sommeil, Niniane était dans un monde sans contraintes. Autour d'elle, les plaines vertes d'Avalon et un ciel bleu sans nuage comme venant de l'aquarelle d'un peintre. Non loin, une jolie bâtisse. Un homme se tenait devant la porte. En se rapprochant, la doulce beauté reconnut son amant. Un sourire aux lèvres, elle le rejoignit. Elle était vêtue d’une longue robe blanche, un voile recouvrant ses cheveux. Son amant la prit dans ses bras, la soulevant puis la faisant tourner, leurs rires résonnants dans la clairière qui les entourait. Puis, tous deux pénétrèrent à l’intérieur de la bâtisse. […]
Quelques heures plus tard (et là c’est la fin du monde des bisounours … snif ! Sortez les mouchoirs !), des coups suivis de cris retentirent contre la porte :

« Livrez-nous la sorcière, la servante païenne du démon ! »

Niniane sursauta. Elle eût à peine le temps de remuer les lèvres que l’on défonçait la porte. Deux gardes apparurent puis se saisirent de la jeune femme qui se mit à hurler en s’adressant à Talbot qui, à son tour, était maîtrisé :

« Sauvez-vous mon aimé ! »

L’enchanteresse aux cheveux de feu n’eut pas d’autres choix que de se laisser traîner par ses bourreaux en dehors de la maisonnée. Au dessus d’eux, le ciel avait pris une couleur rougeoyante inquiétante. Comme l’avait prédit Talbot. Traîné devant un homme en robe noire, Niniane fût projetée à terre :

« Sorcière ! Tu portes en ton ventre le suppôt de Satan ! Toi et ta sale race ne cherchez qu’à vous étendre pour éteindre la religion du Christ !, cracha-t-il en la giflant, tu mourras donc comme tes semblables sur le bûcher ! »


A ces mots, la jeune femme porta ses mains vers son ventre. Le rêve avait fait place au cauchemar. Elle sentit sous ses doigts la vie bouger en elle.

Prise d'effroi elle se mit à hurler et se réveilla en sursaut.

Toujours dans les brumes du sommeil, Niniane fût sortie de son cauchemard par une voix appaisante. La chaleur réconfortante qui l'enveloppa lui fit du bien et elle se sentit de nouveau en sécurité. La doulce beauté se rendormit alors maintenant protégée par les bras de son amant.

Son souffle, de nouveau, se calma. La prêtresse se reposa sur sa couche, la tête contre le torse de son aimé et se rendormit ainsi jusqu'au petit matin.

Talbot se rendormi à son tour tenant la grande prêtresse dans ses bras comme un trésor farouchement gardé. Le matin arriva bien trop vite à son gout et le son des hommes se préparant à l'extérieur le réveillèrent. Sa douce encore endormi il se leva discrètement. Elle semblait si paisible en dormant qu'il ne souhaitait pas la sortir de ce cocon qui la tenait loin de ce que la journée leur réservait. Il couvrit Niniane, embrassa tendrement son front et sortit rejoindre ses hommes.

Ils étaient déjà tous réuni devant le temple. Certains enfilant leur armure d'autre se préparant déjà à combattre. Talbot fut rapidement rejoint par son fidèle officier. Le conseiller l'intérrogea alors.

Où en sont les fanatiques? Dit il sèchement.

Ils sont à plusieurs lieux messire. Les hommes attendent vos ordres.

Bien, vous mènerez les cavaliers. Lorsque je sonnerai la charge vous flanquerez les fanatiques à revers. Je resterais pour la protection du temple. Soyez discret dans la forêt pour ne pas vous faire repérer.

Niniane dormait toujours, ne sentant pas l'agitation alentour qui se produisait autour du temple sacré. Un rayon du soleil commençant sa course vint chatouiller son visage. Et, c'est en se retournant pour lui échapper qu'elle sentit que la place à côté d'elle était vide. Ce qui la réveilla.

Elle ouvrit les yeux, regardant autour d'elle. Les péripéties de la nuit passée l'avaient épuisées et elle avait, à présent, beaucoup de mal à émerger des bras de Morphée. Elle constata vide que la place qu'occupée précédemment par son amant était belle et bien vide.

Ce faisant, elle se leva rapidement, entendant des bruits à l'extérieur. Elle se saisit de sa tunique puis s'habilla. Par peur surtout d'ête surprise nue par un soldat ou pire encore ... Un fanatique ...

Niniane passa la tête par la porte entrouverte et entendit son amant s'adresser aux soldats. Elle pût entrevoir que tous ses hommes étaient sur le terrain. Elle s'habilla rapidement et vint à la rencontre de son amant, inquiète de ce qui se passait. Posant un bras sur son épaule elle chercha un peu de réconfort.

Niniane acquièça d'un signe de tête et rejoignit ses soeurs à l'intérieur du temple afin, comme le lui avait recommandé Talbot, de barricader le temple. Intérieurement, elle tremblait de ce qui pourrait arriver à son amant. Aussi rentra-t-elle à l'intérieur du temple et barricada les portes avec l'aide de ses soeurs.