Découverte des jardins

La petite asiatique avait dormi très profondément dans son nouveau lit. Comme à son habitude, elle était tombée, n'arrivant décidément pas à s'habituer aux lits en hauteur qui lui faisaient très peur ; mais cette fois, la fatigue avait pris le pas sur tout, et son somme n'avait pas été dérangé.

Et au petit matin, elle avait couru sur une chaise, pour regarder à la fenêtre.
C'était si magnifique, dehors ! il y avait des jardins. Des fleurs. Et aussi, sûrement, des papillons ! quelle merveille.

Sans faire attention à Elinor qui dormait dans un lit près d'elle, l'enfant se glissa hors de la pièce.
Là encore, les cheveux en bataille, un pouce dans sa bouche, la petite silhouette passa inaperçue ; et après quelques (multiples) erreurs de trajectoire, l'enfant finit par trouver la petite porte qui pouvait la conduire à ce coin de paradis qu'elle avait déjà imaginé de fond en comble.

Et ce fut finalement avec des cris aigus de joie qu'elle émergea à l'air libre, sautillante et béate, pour sauter dans les fleurs et explorer ce nouveau terrain de jeu.

Après la soirée et la nuit fantastique que Marth avait passé avec Morgause, il avait décidé d'inviter sa fiancée à une promenade dans les jardins du château, lieu le plus romantique de Warminster ou il aimait se promener en tenant Morgause par la main.... Et cet ainsi qu'ils se promenaient tous deux dans les jardins au matin, afin d'éviter la chaleur de l'après-midi. Cependant bientôt ils purent entendre la voix d'une enfant qui s'amuse... d'une jeune enfant, s'exprimant dans une autre langue que la leur... Ils allaient pouvoir tester les connaissances de Tsi-Lei après les cours donnés par Pierre.

Morgause, ma douce, je crois que la jeune Tsi-Lei est dans les jardins. Il s'agit d'une enfant que j'ai recueillie aux Orcades, venant de l'Orient. Que diriez vous de la rencontrer??

Demanda alors Marth avec un regard tendre. Le jeune Roy s'était épris de l'enfant qu'il considérais comme sa fille, et tout son amour paternel pour Tsi-Lei s'entendais dans sa voix.

Une enfant recueillie ? Morgause osait espérer qu'il ne s'agissait pas d'une des bâtardes de son fiancé... Elle eut une attitude peu enthousiaste, mais néanmoins consentit un :

- Si vous voulez mon ami, les jardins sont toujours agréables à fréquenter en cette saison. Si cette enfant vous est proche, je tiens à la rencontrer. J'espère qu'elle n'est pas trop proche... non que je sois jalouse d'une enfant, mais simplement que je ne tiens pas à ce qu'il y ait concurrence pour votre si douce affection.

Un délicat sous entendu valait mieux que semonce qui serait nuisible... pensait le machiavélique reine.

Marth sourit à sa fiancée, comprenant le sous entendu, elle avait peur que ce soit l'un des enfants d'Erwana.

Non mon sang ne coule pas dans ses veines, j'ai laissé mes enfants avec leur mère, j'ai jugé que cela valait mieux pour eux, même si j'aimerais les voir hors de ce couvent orcadien.

Marth sourit tristement à sa fiancée, qui pouvait voir à quel point les enfants étaient importants à ses yeux, puis tout en attirant Morgause, qu'il tenait par la main, il se dirigea vers l'enfant.

J'ai recueillie la jeune enfant après que sa mère soit morte pour la défendre. Une jeune orientale.

Marth se tourna ensuite vers l'enfant.

Tsi-Lei! C'est Marth, j'aimerais te présenter quelqu'un.

Marth sourit à la jeune enfant, tout en tenant tendrement la main de Morgause, que Tsi-Lei comprenne que Morgause était plus qu'importante pour lui.

L'enfant s'approcha d'un air défiant, et un peu contraint.

Elle ne comprenait pas encore très bien le latin. Mais plus que tout, c'était la froideur de Marth qui la glaçait. Pourquoi n'ajoutait-il pas le suffixe de tendresse qu'on avait toujours employé en lui parlant ? Qu'avait-elle fait de mal ?

Qui était cette vieille femme que Marth tenait par la main ? Étais-ce sa femme ? ou peut-être sa mère.

L'enfant plissa ses yeux bridés. Ils se ressemblaient tous, et c'était un brin déconcertant.

-"Hai Marth-Kun. Tsi-Lei ... Tsi-Lei veut un bisou. C'est qui la dame ?"

La future moine reporta son regard sombre vers Morgause, et lui dédia un sourire enfantin, en lui tendant sa petite main.
Malgré le malaise qui s'emparait d'elle en la détaillant, la fillette voulait faire bonne impression. A 4 ans, elle savait combien la politesse était importante avec les barbares.

-"Tsi-lei dit bonjour à la dame étrangère !"

L'enfant était charmante malgré son étrangeté... ou plutôt grâce à cette étrangeté qui notifiait à quiconque l'eut regardée qu'elle ne pouvait être enfant du jeune roi d'Austrasie.

Morgause en fut rassurée, et, du coup, se montra moins tendue.

Elle pris donc assez chaleureusement la petite main tendu et répondit :

- La Reine mère d'Orcanie est heureuse de faire la connaissance d'une aussi charmante enfant que "tssileï"...

Elle avait parlé doucement, ralentissant à dessein le flux de son latin, comprenant que l'enfant découvrait depuis peu ce vocable... seul le nom, fort étranger de la jeune enfant avait été un peu écorché.

Marth regarda sa fiancée et Tsi-Lei se dire bonjour, et il prit Tsi-Lei dans un de ses bras tout en passant l'autre autour des épaules de Morgause.

Tsi-Lei-Kun, je te présente ma futur épouse, Morgause.

Sourit alors Marth, se disant que Tsi-Lei devait plutôt connaitre le mot épouse que le mot fiancée.

Ma douce, cela vous gène si Tsi-Lei-kun vous appelle par votre prénom??

Demanda alors Marth, parlant avec douceur, et regardant la femme et l'enfant avec tendresse, même si il y avait dans ses yeux une certaine lueur qui n'apparaissait que lorsqu'il regardait Morgause... La Passion.

Elinor s'était réveillée juste quelques instants après que Tsi-Lei se soit échappé de la chambre. Les yeux encore un peu embrumés par le sommeil, elle regarda autours d'elle et constata avec horreur que la fillette n'était plus dans son lit.
La jeune prêtresse sauta hors de son lit et prenant à peine le temps de se changer et de s'attacher les cheveux elle se mit à courir pieds nus dans le château tout en cherchant la protégée du Seigneur Marth.
A chaque fois qu'elle rencontrait quelqu'un elle lui demandait s'il n'avait pas vu une enfant à peine plus haute que trois pommes avec des yeux en amande et étrangère. A chaque description on la regardait comme si elle était folle, mais quand un jardinier lui indiqua qu'il avait en effet vu une petite fille de cette description dans le jardin Elinor fut à deux doigts de lui sauter au cou.

Elle se précipita au jardin, et se mit à chercher la fillette dans les moindres recoin. C'est alors qu'elle entendit sa voix fluette qui venait de l'autre côté d'un massif de rosiers, Elinor en fit le tour et se retrouva face au Roi Marth, à la Reine Mère, la fillette lui tournant le dos.
Elle n'avait pas fière allure ses cheveux emmêlés par sa course folle sa robe mise un peu n'importe comment à cause de la précipitation.
Elle tenta de reprendre contenance et s'inclina respectueusement devant le couple

Je vous souhaite le bonjour Majestés!

La petite frotta le tatouage en forme de patte d'animal qui ornait sa joue.

Elle était encore un peu fatiguée. Mais c'est surtout la diversité de ses rencontres qui perturbait l'enfant.

-"Morgôse-sama ! Tsi-lei..."

Ladite gamine chercha ses mots. Ses phrases, en latin, n'était toujours très correctes. Elle rajoutait de temps en temps des pluriels, ou inversait le féminin et le masculin.
Ne sachant pas lire, ni écrire, ou tout juste le kanji signifiant son nom, elle avait appris le latin de manière assez instinctive, à force de l'entendre parler par "Pîerreuuuh-kun".
Mais malgré sa maitrise imparfaite, elle voulait donner une aussi bonne impression qu'à Charles de Padoue. Malgré son jeune âge, elle avait ancrée en elle-même les plus profondes traditions des samouraïs de l'Empire de Jade, qu'ils avaient voulus les lui instruire malgré - et justement à cause de ça, en réalité - le long voyage, interminable, qu'ils étaient en train d'accomplir.
Lorsqu'elle reviendrait, ils savaient qu'elle aurait des manières un peu étranges. Il le fallait le moins possible, car le clan du Dragon était un clan extrêmement xénophobe - comme, d'ailleurs, tous les clans, à l'exclusivité de la Kirin, qui, seuls, fréquentaient des étrangers à l'Empire pour le commerce.
Elle se débattit pour descendre, et inclina gentiment la tête.

La petite fille sortie sa langue sous l'effet de la concentration. Fallait-il dire "dono", ou "sama", dans ce cas-là ? Elle avait compris que Marth était un daymio. Il ne pouvait donc épouser qu'une femme particulièrement méritante et/ou importante. Ou avec des ancêtres méritants, ce qui revenait au même.

-"Tsi-lei est honorée de rencontrer Morgôse-dono. Tsi-Lei est la fille de la bushi Ide Makiko-sama et de l'ambassadeur Ide Chuan-sama, du respectable clan de la Licorne. Tsi-Lei appartient au clan du dragon, quand elle sera une adulte.
Tsi-Lei aime Kyuden Orcanie !"

Elle se mit à rire, toute heureuse d'avoir bien imité maman et les autres.

-"T'as une jolie robe. C'est bizarre. Marth-kun... Maman manque à Tsi-Lei. Peux la ramener avec nous ?"

Morgause avait un sourire étonné face à cette étrange enfant et sa non moins étrange présentation... elle tenait néanmoins à y répondre :

- Jolie demoiselle, je suis extrêmement honorée de vous rencontrer moi, Morgause, fille du Dragon, veuve de Loth, roi d'Orcanie et mère du Roi Mordred, future Reine d'Austasie... elle se tourna ensuite pour saluer la gouvernante des enfants de Mordred d'un signe de tête mais fut rapidement interrompue par la seconde déclaration de l'enfant, moins protocolaire que la seconde... à laquelle elle répondit :

- Ainsi ma robe te plait, on pourrait envisager avec mes couturières de t'en faire confectionner une copie, c'est un cadeau que la fiancée de Marth pourrait bien faire à sa protégée... Mais tu me dis avoir perdu ta maman ? J'ose espérer que cette situation n'est que provisoire... dit-elle avec un regard interrogatif vers Marth et Elinor.

Marth laissa Tsi-Lei descendre et sourit à Elinor, mais ne disant rien à Elinor pour ne pas interrompre la jeune enfant. Elle était si mignonne à vouloir la robe de Morgause! Et Tsi-Lei demanda ou était sa maman. La jeune enfant niais ce qu'elle avait vu: sa mère était morte, Marth regarda alors Morgause puis Elinor, se demandant quoi faire, puis mis genoux à terre, douloureusement, posant une main sur l'épaule de l'enfant.

Tsi-Lei, tu sais ce qui c'est passsé. Ta mère, tu as toi même dit comment nous devions... nous occuper de sa dépouille.

Répondit doucement Marth, qui avait été pris au dépourvu, et ne savait trop comment réagir. Mais c'étais à lui de le faire.

L'enfant gratifia l'arrivée d'Elinor avec un grand sourire ravi.

Sans hésiter, elle prit un pan de sa robe entre ses mains, passant son autre main toute sale de terre sur le pantalon de son kimono tout aussi taché.
Puis, d'une voix assurée, elle déclara au couple :

-"On a ramené Maman. Pour dire coucou à son esprit !"

Puis elle eut comme une hésitation, et ouvrit la bouche devant Morgause. Elle n'était pas certaine d'avoir bien entendu.

-"T'es la fille du Dragon ?! Tu l'as vu ?! Vraiment ?"

La minuscule fillette sautilla à pieds joints, l'air ébahie d'admiration.

-"Et, et toi aussi, tu l'as vu ?"

Elle fixait cette fois Elinor. Elle n'avait pas oublié qu'elle devait saluer le Seigneur Soleil, Amateratsu, avec elle. Elle aimait bien cette prière du matin. Ca portait bonheur.

La petite fille bondissait comme un lutin autour de Morgause fort amusée par ce rafraichissant spectacle...
Quand au dragon...

- Ma jolie, je ne l'ai personnellement jamais vu, mais mon ancêtre lui prétendait qu'il lui était affilié... Si dragon il y a il est lointain, et ceci n'est certainement que légende !

Elle était néanmoins heureuse que ce dragon ait servi à faire oublier la mère de l'enfant décédée ... et espérait que Marth ne prendrait pas mal ses déclarations à propos des dragons, une de ces bestioles lui avait laissé quelques traces quasi encore cuisantes sur une bonne partie du corps récemment !

L'asiatique regardait Morgause avec un respect proche de la vénération.
Puis, dans une grimace de concentration, elle se prosterna, maladroitement, réfrénant son envie de faire des cabrioles dans cette posture.

Elle n'avait pas écouter la fin de la phrase de son interlocutrice. Elle n'en avait retenue qu'une partie... celle où la Reine-Mère prétendait y être affilié par ses ancêtres.
Et même si l'enfant trouvait cela un peu étrange - cette femme n'était qu'une étrangère, et puis, quand même, sa descendante portait même pas le wakisachi, ni aucun mon ! - elle n'en possédait pas moins la naïveté des très jeunes enfants, prompts à s'accrocher à tout ce qui pouvait continuer à les faire vivre dans leur monde, à ce qui les rapprochaient des siens, lorsqu'ils sont perdus.

-"Tsi-Lei connait le Grand Dragon Céleste. Des fois, il parle dans ma tête. Tsi-Lei est heureuse de voir la fille de l'ancêtre du Grand Dragon Céleste !"

Elle fit une pause dans sa phrase, se relevant à moitié sans y penser.
Est-ce qu'elle devait remercier Le Grand Dragon par l'intermédiaire de Morgause ?
La petite mit un doigt dans sa bouche.

-"Est-ce que si je suis sage, je peux demander quelque chose ?"

Hj: cuisantes est le terme lol!

Même si la jambe va mieux et que la canne est facultative, le dos brûlé ça.....

Marth souriait de voir Morgause et Tsi-Lei s'entendre si bien, et Morgause luii changer les idées. Il avait eu raison de les présenter l'unes à l'autre, même si il avait l'impression que dans les futurs promenades Tsi-Lei allait surement être entre eux.

"Est-ce que si je suis sage, je peux demander quelque chose ?"

Morgause, à votre avis, elle peut demander??

Demanda alors Marth avec un sourire amusé. pour lui ça ne faisait aucun doute, Tsi-Lei pouvait demander. Mais il était plus qu'amusé par la situation.

Elle s'amusait à voir ce petit lutin qui lui en rappelait une autre si proche...
La gamine était vive, réactive et joyeuse malgré le deuil et la Reine qui savait être impitoyable avait au fond un coeur qui savait s'ouvrir.
De plus, ce jeu faisait plaisir à peu de frais à Marth, alors, elle joua le jeu :

- Votre Altesse, je crois que je vais autoriser votre protégée à "demander quelque chose"... puisqu'elle semble sage !
Il va de soit, dit-elle en se tournant vers l'enfant, que cela ne m'oblige à rien, je n'ai pas promis de répondre favorablement à cette demande... je vais juste vous autoriser à me la formuler !

Jouons encore ...

Tsi-Lei eut un immense sourire, révélant des dents d'une blancheur extrême, accentuée encore par le tatouage sombre, vert et or, à côté, et sa peau ivoire.

-"Tsi-Lei veut voir comment est papa. Comme dans l'histoire ! y'est.. à Toku Toride-E. Tsi-Lei voudrait bien, pasque y'ai été sage. Pourquoi t'as pas vu ton nancêtre ?
Il est trop grand, quand je le vois. Tsi-Lei le voit pas bien."

L'enfant avait confiance en Morgause, cela se sentait. Elle était aussi sûre d'elle. Ce qui était un jeu pour ses interlocuteurs était entièrement sérieux pour elle, et elle ne semblait pas douter une seconde que son vœu était absolument hors du commun.
Où commençait le rêve, où était la réalité, où était la part de magie, la magie empreinte de mysticisme de l'orient ?

Quand la petite s'accrocha à sa jupe Elinor lui passa gentiment la main dans les cheveux et tenta de la débarbouiller un peu Chose totalement veine car la petite avait la bougeotte.
Quand elle lui demanda si elle avait déjà vu le Dragon la jeune prêtresse lui sourit et répondit

Peut être dans de lointains rêves...

Puis elle se tut se contentant d'observer l'étrange scène qui avait lieu devant elle. C'était sans doute la première fois depuis qu'elle était au château qu'elle voyait la Reine-Mère aussi calme et protectrice. N'était-elle pas qu'une femme ambitieuse et arrogante?! Apparemment non, ou peut être que si mais elle n'était pas seulement comme cela.
Quand la fillette demanda si elle pouvait demander quelque chose Elinor faillit la réprimander mais ni le Roi ni la Reine ne semblaient s'en offusquer donc elle ne dit absolument rien.
La demande de la petite fille était étrange mais Elinor la comprit et se promit d'aider cette enfant à voir son père, elle pourrait utiliser son don de double vue et peut être même développer celui de la jeune enfant qui semblait l'avoir.
Elinor s'accroupit auprès de l'enfant et pendant qu'elle attendait la réponse de la Reine-Mère elle lui enleva la terre qu'elle avait sur les mains avec un mouchoir tout en douceur.

La petite fille regarda Elinor droit dans les yeux, en riant de joie alors qu'on la débarbouillait.

-"toi aussi, dans les rêves? Oh ! Tsi-Lei est heureuse, heureuse ! T'as pas oublié, avec Tsi-Lei tu dois venir saluer le seigneur Amaterastu, Elinôôôr-chan."

L'enfant fixait à nouveau Morgause dans l'espoir qu'elle réponde... c'était terriblement impressionnant, tout de même, d'être en face des descendants des dragons. Les kamis leur parlait !
Elle fit quelques gestes, comme si elle maniait un sabre pour l'abattre sur un ennemi imaginaire.

-"alors, Morgôse-chan, est-ce que Tsi-Lei peut voir papa ? Y'est en train de taper sur des vilains ?"

Morgause souriait toujours à l'amusante et charmante enfant. Autant de vivacité naturelle était chose rare à la cour d'Orcanie.
De plus, faire plaisir à peu de prix si ce n'est quelques minutes perdues à Marth n'était pas pour déplaire à la reine au coeur attendri par la sollicitude de son fiancé.

- Ma belle enfant, mon ancêtre le dragon est toujours un peu en moi, il m'aide à faire face aux nombreux méchants. Il me soutient quand les temps sont difficiles, il m'aide à les punir ... Je ne l'ai jamais vu, de visu, mais sens sa force en moi, sens qu'il fait de moi une femme différente, forte, implacable... mais aussi passionnée ! dit-elle en regardant les yeux de son futur époux. Morgause savait séduire, savait dire qu'elle aimait !

Marth devait avouer qu'il s'était perdu dans la contemplatioin des reflets sur la chevelure de son épouse.Il sourit tendrement à la vipère orcanienne qui semblait vouloir jouer les dragonnes... Sa petite vipère adorée qu'il enlaça d'un bras autour des épaules avant de regarder la jeune enfant et sa nourrice.

Oui vous êtes forte et implacable, mais vous avez oubliée de dire que vous êtes magnifique ma Douce.

Sourit le jeune Roy.

L'enfant se campa fièrement sur ses deux jambes, regardant Morgause dans les yeux.

'"Tsi-Lei sera forte et implacable aussi. C'est quoi, implacable ? est-ce que c'est dans le bushido ? Maman disait pas, "implacable". Mais Tsi-Lei sait que vous, hé ben, vous parlez pas comme maman !"

Elle avait prononcé le mot "bushido" dans sa langue natale... elle ne maitrisait pas tout à fait le latin, bien qu'avec l'aisance des enfants elle intégrait rapidement, voire de manière très instinctive, le langage qu'on lui apprenait.

Puis, elle se mit à scander, en sautant à pieds joints pour marquer le rythme :
-"Ji, Yu, Jin, Rei, Meyo, Makoto, Chugo !"

Puis elle s'arrêta et réfléchit quelques secondes. Il n'y avait pas ces qualités-là dans son énumération. Alors, l'enfant posa ses yeux noirs d'une surprenante maturité sur la fiancée de Marth, l'air ... perplexe.

La petite était tout bonnement intenable, Elinor avait à peine finit de la débarbouiller qu'elle sautait déjà dans tout les sens. La jeune prêtresse ne comprenait pas tout ce que la petite racontait, c'était tout de même particulièrement confus, mais c'était compréhensible sa connaissance de la langue n'était pas tout à fait parfaite.

Elle regarda le couple du coin de l'œil, ils avaient probablement envie de continuer leur promenade tout les deux, elle se tourna alors vers la fillette et lui demanda

Vous n'avez pas faim Tsi-Lei?! On va prendre le petit déjeuner et après on va prier le seigneur... Amaterastouuu, tu es d'accord?!
Le Seigneur Marth et la Dame Morgause veulent sans doute continuer de se promener encore un peu tout seuls...

Elle avait parler lentement pour que la petite étrangère comprenne parfaitement bien ses paroles, et bien qu'elle est buté sur le nom du Dieu de la fillette elle avait quand même réussi à le prononcer à peu près convenablement.

La petite fille eut un grand cri de joie.

-"Tsi-Lei a faim ! ouiii ! On va manger quoi ?"

Elle avait l'air d'oublier complètement Morgause et l'histoire du dragon... comme la toute petite fille qu'elle était, après tout.

L'asiatique prit la main d'Elinor, toute contente, et se laissa conduire tranquillement, en chantonnant une comptine dans sa langue.

-"Est-ce que on pourra donner à manger à maman ? Tsi-Lei va te la montrer. C'est quoi, ton kami ? C'est la kirin ?"

Elinor fit une révérence à l'intention des amoureux et serra doucement la main de la petite fille et l'entraina doucement vers la cuisine où elles pourraient toute les deux prendre un petit déjeuner bien mérité.
Elle sourit quand elle l'entendit chanter une petite comptine mais fronça les sourcils quand elle dit les mots "kami" et "kirin"

Je veux bien aller voir ta maman Tsi-Lei mais dis moi que veulent dire les mots Kirin et Kami, tu sais je ne suis pas du même pays que toi et nos culture sont différentes...

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