retour de Gauwain

Morgause n'était que joie, sa rivale, mille fois haïe, était à terre ... ou presque. La mère de Mordred, son tant aimé, savait qu'Ophélia pouvait rétablir la situation et la faire tourner en sa faveur... Il fallait à celle que d'aucuns -pas en sa présence - qualifiaient de veuve noire veiller à ce que sa bru reste en prison et surtout à ce que jamais, oh grand jamais, elle ne retrouve la faveur du roi d'Orcanie, son époux.

Une autre solution trouverait Morgause en travers de sa route, cette solution s'appelait exil... Pour les enfants royaux il était hors de question que la Reine trouva refuge en Avalon ou pis encore chez Arthur... Non, pour Morgause Ophélia n'aurait place qu'en prison ou dans un couvent le deuxième de ces options seraient la plus humiliante et celle qui, de ce fait, avait la faveur de Morgause.

Sur ce ... ébahie l'encore belle reine appris par une des ses dames le retour de Gauwain !

Ses beaux yeux s'écarquillèrent ! Ce maudit arrivant tel le beau chevalier blanc n'était pas là pour rien ... non, il n'arracherait pas Ophélia à l'Orcanie pour la conduire chez son maître l'horrible Arthur Pendragon, le frère détesté de Morgause.

Elle se précipita dan,s la hall, ses dames de compagnies s'écartèrent, elles savaient qu'il était inutile de l'accompagner quand Morgause, voiles au vent, se précipitait ainsi

[hj : à toi mon joli]

Bien que son roi lui ait laissé une petite chance de reprendre du temps avec sa fille et de supposément ramener la reine à Camelot , Gauvain avait, par le fait même, décidé d'en finir avec cette vieille querelle familiale. Les seuls souvenirs de son enfance ne se rapportaient rarement à ses propres parents, mais plutôt aux événements. La mort de son père, son refus du trône et la colère de Morgause. Même s'il s'obligeait à détester sa mère, Gauvain l'aimait un peu. Car d'une manière ou d'une autre, elle était sa mère. Elle le resterait toujours.

Sa nostalgie habituelle lui faisait voir ce petit gamin, qui courait entre les dames, pour retrouver celle qu'il considérait comme la plus, belle : sa mère. Ce petit bonhomme que tout le monde appréciait, à l'époque, mais que tout le monde haït aujourd'hui. Aujourd'hui, au même endroit, avec le même gamin, il franchissait de nouveau, tous les couloirs pour voir celle qu'il avait tant admirée, mais qui le considérait comme un traître.

Gauvain n'avait jamais eu peur de sa mère, mais son instinct avait beaucoup changé depuis la mort de Loth. Il n'eut pas besoin de se rendre très loin, pour l'apercevoir. Son expression n'était pas celui de bienvenue. Lorsqu'il fut près d'elle, le fils ainé tint sa distance, de peur que Morgause réagisse de façon violente.

Mère, la salua son fils, en s'inclinant.

[hj: mon adorable et veneré mère]

D'instinct elle su qu'il lui faudrait convaincre plutôt que vaincre ... Morgause n'était pas que furie, elle avait su se tirer de situations plus périlleuses que le retour de son ainé.

Aucune nostalgie chez elle, il va de soit qu'elle "aimait" ses enfants, ses armes contre Lot ou Arthur ... Et ses attitudes envers ses armes étaient à l'image de ce qu'elle en pensait, on ne montre pas d'amour à un outil, non ?

Néanmoins, sachant le parti que pourrait prendre Gauwain, elle changea d'attitude et ses beaux yeux noirs plein de fureur, s'adoucirent....

- Gauwain, mon fils, mon preu chevalier, vous voici enfin de retour en nos terres du nord... Venez à moi que je vous donne l'accolade de bienvenue....

Ses bras écartèrent les fins voiles de deuil, son regard se fit doux... il ne convenait pas de s'écharper au milieu du hall avec son fils, fut-il traitre, fut-il banni à jamais de son "coeur".

Gareth, fils cadet de la délicieuse mais oh! combien vénéneuse Morgause, discutait avec aisance de sujets et d'autres avec quelques gens de la cour du roy Mordred.
Il était appuyé contre l'un des grands pilliers près des jardins royaux, alors que les dames qui l'accompagnaient s'étaient assises dans l'herbe verte et tendre. Petits sourires coquins, mignardises, paroles de velours... tout semblait propice aux jeux de l'amour, en ce ravissant jour de printemps. Le futur chevalier leurs rendaient ces petites attentions avec courtoisie, sans cependant les pousser à allerplus loin... Ne savaient-elles pas que son coeur appartenait à la comtesse de Mannach?

Morgause passa en coup de vent près de son fils, sans même le voir. Ses traits déformées par la colère l'inquiètairent, bon fils attentionné qu'il était.
Une fois revenue de sa surprise, il salua rapidement les dames, s'excusant rapidement de devoir les quitter si tôt puis, sous leurs réprimandes (et sans leur accorder d'avantages d'importance), courrut à la rencontre de sa mère qui était déjà... bien loin.

Il la trouva en compagnie de son frère aîné, le prince Gauvain...

- Mère... Gauvain! dit-il à mi-voix, étonné, sans trouver d'avantages à dire pour clarifier ses pensées.

Il avait vu sa mère, furieuse, faire bouilloner l'air dans son sillage... et voici qu'elle était heureuse et ouvrait ses bras à son frère...

- Gauvain, mon frère, quel plaisir! dit-il en descandant les dernières marches de pierre. Notre Haut Roy souhaite t'il me revoir plus tôt que prévue en sa demeure?

Pouvait-il exister une autre raison que celle-ci? Gauvain ne venait que trop rarement en Orcanie... et il n'avait pas souhaité l'accompagner lorsqu'il avait décidé de rendre une toute dernière visite à sa famille avant d'être nommé chevalier.
Le petit Gareth, plus grand que sa mère, moins musclé que son frère (et encore freluquet du haut de ses seize printemps), paraissait grand et maladroit... incertain.

Et oui, il pouvait avoir autre raison que Gareth pour que Gauwain vint en Orcanie... entre autre nuire à Morgause, favoriser les failles de l'Orcanie, veiller à ce que les cultes païens s'y répandent, protéger cette harpie d'Ophélia et ... crime le plus abominable, servir Arthur.

En gros Morgause darda ses yeux poignards sur Garteh, ce bel innocent qu'elle avait toujours un peu négligé, le gardant en quelques sorte en réservée du royaume au cas où...

Bon, elle n'avait jamais désiré ce petit dernier arrivé dans un moment où elle détestait plus que jamais son père et ne lui avait, de fait, jamais témoigné que de l'inattention. Là, il tombait fort mal, vraiment au mauvais moment, sa mère était prête à lui dire d'aller se faire voir mais se maîtrisa, pour la galerie, pour ne pas montrer ces tensions qui déchiraient la famille des Pendragon...

- Mais non, mon doux fils, Gauwain n'est certainement pas ici pour te rappeler que tu as juré de servir la bannière de Bretagne, comme lui même.... Les yeux de Morgause n'étaient que mépris... Il a certainement une raison plus importante pour nous visiter, n'est ce pas mon ainé ? dit-elle d'une voix douce et suave...

Gauvain se demanda bien vite si lui et sa mère allait bien. Ne voulant pas trop avancer, il lui fit une accolade. Ce petit moment lui fit un grand bien. Il savait qu'il avait affaire avec la deuxième personnalité de celle-ci, mais bon ...

Il me fait grand plaisir de vous voir en bonne forme, ma mère.

Le pauvre avait l'impression d'être un gamin dans les bras de sa mère. Lorsque Gareth descendit les marches aussi vite qu'il le put, Gauvain délaissa l'étreinte de sa mère, pour mettre une tape amicale dans le dos de son frère. Si à Camelot, il y avait bien une personnalité que son frère aimait bien, c'était celui de Gareth. Le Jeune. Lui et Lancelot l'aimaient bien

La question de son frère le mit dans l'embarras. Non, pourquoi avait-il dit ca.

Rien ne concernant notre oncle, pour l'heure. Il désire seulement que je me détache un peu de Camelot, pour être avec Gwenaëlle et remettre en quelque sorte de l'ordre autour de moi.

Gauvain eut un regard doux, pour sa mère. Il en profitait, puisque plus tard éclaterait une troisième guerre entre eux.

Gauvain avait à peine menti. Certes il venait sur l'ordre de son oncle, mais aussi, il avait été choisi, pour une question bien simple. Avec les tentions familiales qui se répercutaient

Gareth fut profondément blessé par les paroles (et le comportement) de sa mère, bien qu'il fut grandement habitué à ces reproches dissimulés. N'avait-il jamais reçut de cette femme autre chose que des réprimandes? Le temps ne l'avait pas endurcit...
Ce grand rêveur n'était pas parvenu à soigner ces plaies, demeurant l'éternel enfant qui cherchait un regard bienvaillant de sa très chère génitrice.

Gauvain s'approcha de lui et lui tapa fraternellement le dos, chacun serrant avec force le poignet de l'autre.
Un petit sourire naquit sur ses lèvres et ses yeux étincellèrent de fierté.

Gauvain, son frère aîné! Le meilleur ami de Sire Lancelot, son plus grand héro!

- Ah! fit-il simplement, en retrouvant son petit sourire en coin, un peu déçu qu'il s'agisse d'une chose aussi simpliste que ce cas.

Pour ne rien cacher, Gareth avait espéré une guerre sur le point d'éclater... Un peu d'action dans leurs mornes existences auraient satisfaits ses aspirations! Et peut-être aurait-il été nommé chevalier plus tôt que prévu...

Voyant la mine déçu de son frère cadet, Gauvain se reprit un peu.

-Mais le Roi ne vous oublie pas, Gareth. Il voit un fort potentiel en vous.

Dans tous les fils de Morgause, d'une certaine manière, il y avait un potentiel.

La règle primo en Orcanie : Évitez de parler du demi-frère de Morgause. Et la secundo : Évitez, encore plus, de faire rager la vénéneuse Morgause. Et ce, seulement si vous vouliez survivre. Gauvain avait connu ce regard de mépris. Avec le temps, Gareth ne lui ferait plus attention et en serait indifférent.

-Mais si vous désirez ardemment des réponses, je vous serez tout à vous, mon cher. Du moins, après, mon entretien avec mère.

Gauvain espérait vraiment avoir remis un sourire à son frère. Le quasi -unique qu'il voyait presque tous les jours. Même si Gauvain devrait se repentir pour son mensonge dernier. Celui où il avait inventé, une fausse mission , pour ne pas l'accompagner en Orcanie.

La Reine laissa ses deux fils s'inventer missions justifiant le retour de deux renégats en Orcanie, elle n'eut envers Gareth aucun geste de tendresse, aucun regret pour l'avoir accueilli si froidement, elle ne voulait que savoir si l'alibi, la petite Gwenaëlle, était bien la seule raison de la présence de Gauwain sur ses terres natales, ce dont elle doutait fort.

Elle se contenta d'un regard de braise quand son ainé évoqua "le roi", mais ne commenta aucunement cette déclaration de "confiance" qu'Arthur aurait en son jeune fils pour ne pas envenimer dès le départ l'entretien.

Elle ignora donc Gareth, considérant qu'il n'avait qu'à se retirer et laisser les adultes palabrer... Elle le considérait encore comme toute mère voit son petit dernier, un jeune homme, et ceci n'était pas que façade, c'était son sentiment intime.

Donc c'est à Gauwain qu'elle s'adressa sur un ton plutôt ouvert et affectueux dans la limite de Morgause, bien sûr.

- Ainsi vous êtes, mon cher fils, en "permission", et ce pour vous occuper un peu de votre fille qui se trouve effectivement à notre charge depuis que mon frère lui a signifié son exil... Vous n'êtes donc ici nullement pour évoquer avec le roi, votre frère, les affaires internes de l'Orcanie comme l'est le sort d'Ophélia son épouse ? J'en suis rassuré, j'avais peur que cher frère veuille prouver qu'il défend l'infidélité et Avalon en faisant de la reine aux multiples amants un symbole qui n'amènerait que problème entre la Bretagne et l'Orcanie...

Son regard était ironique, le genre de regard qui dit tout bas "tu vois, je ne suis pas encore sénile et pas totalement dupe".

Gauvain regarda sa mère. Pourquoi lisait-elle toujours en lui comme livre ouvert ?.

Je dois me repentir de mes fautes. C'est pourquoi, avec votre permission, je resterai un peu en Orcanie. Votre frère ne veut pas me revoir tant que je n'aurai pas retrouvé une quelconque civilité.

L'ex-prince avait mentionné ce détail avec un peu de haine. Il détestait que l'on le coupe de la chevalerie ainsi. Même si sa bévue n'est pas si importante ...

Les propos de Morgause glaça le sang de son fils. Il ne connaissait que le tiers de l'histoire et celle-ci concernait l'infidèlité de son propre frère. Désespéré, Gauvain tenta de gagner son calme. Morgause aurait-elle raison une deuxième fois ?

- Mère, pouvons-nous parler en privé, s'il-vous-plait ...

L'ainé començait à gagner en colère. Mais il ne pouvait pas exploser, devant elle.

Elle voyait la colère dans son regard et fut heureuse de voir cette fâcherie, même provisoire créer une petite faille entre son fils et Arthur... Il lui faudrait l'exploiter.

Mais son optimisme fut vite refroidit par le ton sinistre de la réponse de son fils quand à l'infidélité de sa bru...

Elle se recomposa, n'eut, une fois de plus aucun regard ni égard envers Gareth, et répondit :

- Nous pouvons en parler où vous le souhaitez, mon fils, mais sachez qu'il serait étonnant que Gareth, ou qui que soit d'autre à la Cour d'Orcanie, ignore qu'Ophélia est au cachot et que son amant est soumis à la question peut-être au moment même ou nous bavardons en famille...
Vous voulez me faire la plaisir de me suivre en mes appartements, mon fils ?

Elle l'invita, d'un geste du bras à la suivre ...

Pourquoi arivait-elle à le déjouer ? Il n'avait pas prononcer un nom, et encore moins celui de sa belle-soeur.

Gauvain avait du mal à suivre l'histoire. Margot n'avait pas tenu le même discour que sa mère. Cela se voyait.

- Je croyais ... que ...

Arthur s'était fait avoir. Il le pressentait. Morgause n'aimait pas Ophélia, mais sa mère n'avait jamais usé du mensonge, avec lui.

Oui, ma mère.

Avec un soupir, il s'avança, mais resta près de Morgause.

-Ce n'est pas la version que l'on m'a conté. J'ai cru entendre que Mordred était le fautif dans cette histoire.

Bref, tout le monde savait que les rumeurs entre Camelot et L'Orcanie étaient fréquente.

Les yeux de Morgause s'arrondirent une stupeur non feinte !
Bon cela confirmait que Gauwain était présent sur la demande d'Arthur pour sauver Ophélia, mais aussi qu'il n'était pas au courant de l'histoire au complet. "Parfait" pensa Morgause qui du coup oublia l'invitation à discuter en privé faite à son fils.

- Mais Gauwain, c'est de notoriété publique, Ophélia et son amant ont été pris en flagrant délit, je ne sais qui à la Cour d'Arthur fait porter le chapeau à Mordred mais t'assure que le seul qu'il porte dans cette histoire est malheureusement à cornes...

Elle le tutoyait, comme si cette histoire de famille resserrait les liens relâchés entre eux deux... elle lui pris les mains, et repris en chuchotant :

- Gauwain, c'est un autre homme que le précédant, il s'agit cette fois d'Hector de Winter nobliau au service de monseigneur Florin... Je ne sais ce que nous, membres du conseil de la couronne, ferons...
Je pense tellement aux enfants dont la légitimité pourrait être entachée que je ne sais que penser et décider. Notre famille doit faire front, essayer de laver cette souillure, ensemble, tous ensemble. Elle eut un regard vers Gareth, aussi.

Elle se montrait, à dessein, désarmée, partagée entre sa haine pour Ophélia, notoire, et son devoir dynastique... Gauwain ne pouvait la haïr quand elle se montrait hésitante, faible...

-Ce n'est pas votre frère, je vous en rassure, lança en vitesse le fils ainé, pour éviter des accusations trop vite fondé.

Gauvain fut surpris des réactions de sa mère. Elle ne lui avait pas fait ses yeux méchants lorsqu'il avait accusé Mordred. De plus, elle lui avait pris les mains. Le pauvre semblait désarmé. L'ainé se tut de faire tout commentaire.

-Mère, vous avez toujours su faire ce qu'il fallait. Vous devez agir en toute diplomatie. Mordred aura besoin de votre soutien...

Voila qui changeait les plans du fils. Être les yeux et les oreilles d'un roi n'était pas chose facile. Surtout lorsque la situation allait à l'encontre des plans. Morgause et ses frères resteraient toujours sa famille.

-La ... Ophélia a-t-elle dit quelques choses au sujet des héritiers ?

Gauvain obligea sa mère à avancer. Il détesterait que la cour entendre leur propos.

Pourquoi agit-elle ainsi ? Il n'y a pas quelques lunes, Gwen m'écrivait la réconciliation des deux

Gareth était demeuré en recule de la conversation, malheureux d'être mis à part tant par sa mère que son frère...
Il crut bon de s'effacé du décor... mais aussitôt avait-il fait un pas pour leur tourner le dos que Morgause s'adressa à lui.
Pourquoi désirait-elle l'embarquer dans cette histoire? Pourquoi devait-elle en faire un drame? Pourquoi devait-elle jouer la carte de l'innocente? Non, il n'embarquait pas...
Il serait bientôt chevalier! Chevalier de la Table Ronde! Il se battait pour la droitesse et la justice! Et Morgause n'était pas une femme vaillante... elle évoluait dans un univers qui n'était pas le sien, où elle seule (malgré son âge avancé... eh oui, il perçevait quelques rides faire leurs apparitions au coin de ses yeux!) devait être favorisé.

- Je crois, ma mère, qu'il ne m'appartient pas de juger l'épouse tant aimée de mon frère, qui est avant tout mon roy. dit-il, son regard bleu exprimant toute la haine qui bouillonait à son adresse. Très certainement, j'ai ouï dire de l'infidélité de la Reine d'Orcanie. Mais comment puis-je accorder une quelconque importance aux racontars des nobles gens de la Cour d'Orcanie, souvent basé sur les paroles venimeuses des serviteurs à l'imagination fertile?
De source sûre - car n'ayez crainte, je me suis renseigné - vous n'avez obtenu aucune preuve de la traîtrise de la Reine. Un garde m'a prévenu que vous n'avez point attrapé la reine sur les faits... Tant qu'il n'y aura point d'aveux, je ne croirai aucnuement à ces racontars et à ses guerres enfantiles.

Il avait balancé ce qu'il croyait, qu'il en plaise à sa très chère mère! Il n'en avait cure...
Il était fâché... même s'il ne parvenait pas à mettre le doigt sur ce qui le tracassait.
Gareth jeta un dernier regard à son frère aîné, dégoûté de le voir embarquer dans le jeu de leur mère.

- Sur ce, une compagnie agréable me réclame! poursuivit-il en leur adressant une révérence militaire. Je ne puis contraindre ma mie à se languir d'avantages!

Elle suivit Gauwain, mère aimante et dévouée à ses rejetons et à l'Orcanie... et ne fit signe à Gareth , ne semblant même pas entendre ce que ce dernier disait.

Ses yeux, beaux encore, étaient humides de larmes, Morgause avait appris dès son adolescence que les larmes sont une arme.

- Gauwain, je suis heureuse de savoir que ce n'est pas Arthur qui porte des accusations aussi mensongères sur son propre neveu... mais qui peut bien oser, pensa-t-elle ? - Et, pour les enfants, bien sûr qu'Ophélia n'a rien dit qui puisse laisser croire que les enfants ne sont pas de Mordred... Mais, tu dois le savoir, le peuple jasera, une reine infidèle fait obligatoirement courir à travers tout le pays ce genre de bruit.
D'où le fait qu'il nous faudra être prudents, très prudents et peut-être simplement éloigner Ophélia... et faire disparaître cet impudent Winter. Mais j'ai besoin de toi, et Mordred aura besoin d'une famille unie, pour l'aider, le conseiller, le soutenir, et toi ...et Gareth ...êtes les plus proches de lui ... après moi, bien sûr -elle eut un pauvre sourire à cette semi plaisanterie-. Qu'en pense-tu mon enfant, que pouvons nous faire ?

L'associer à la décision, voilà le moyen de les convaincre... que la lutte de leur mère est la bonne, pour la famille, pour l'Orcanie....

Gauvain se retint de poser un autre regard. Ce qu'il allait dire à sa mère, pouvait en aucun cas justifier la reine, mais prouver que les deux étaient fautifs.

Gauvain retint son frère, par le bras. Lui il ne le rejerait pas.

"Mais j'ai besoin de toi, et Mordred aura besoin d'une famille unie, pour l'aider, le conseiller, le soutenir et toi et Gareth êtes les plus proches de lui ."

Dans cette situation , il aurait préféré être sourd.

Une fois arrivée aux appartements de sa mère, il lui ouvrit courtoisement la porte et le fit entrer avant de s'exprimer de nouveau.

Ma mère, j'ai la mauvaise tâche de vous annoncer, que Mordred n'est pas si blanc que l'on peut le croire. Je ne peux dire si cela est réellement fondé, mais Mordred a été lui aussi infidèle. Je sais que ce n'ai pas un motif valable, pour la vengeance.

Gauvain n'osa plus parler. et la regarder. L'infidèlité semblait l'atout orcanien.

"une bande de cocus" pensa la Reine... qui eut du du mal à ne pas rire, cette situation était grotesque... Elle pris siège, regarda son fils dans les yeux et lui dit :

- Ce n'est pas une surprise, je connais peu de rois fidèles sauf un ou deux qui en ont obligation de par leurs valeurs qui se veulent chevaleresques... mais là n'est pas la question. Que le roi Morderd, tout comme son père Lot, sème des bâtards à travers toute l'Orcanie ou la Bretagne voir aux Orcades est mal... certes... Mais la Reine ne peut le faire, elle doit au royaume des enfants dont on ne doute pas dans toute la chrétienté ! Là est la question, les valeurs romantiques et charmantes n'interviennent pas à ce niveau...

Elle se leva...

- Vos ancêtres, barbares merveilleux ont laissé des branches bâtardes partout mais qu'une reine ait osé les tromper il la condamnait à mort et ce avec toute se descendance... me comprenez vous ?

Elle les regarda...

- Et que personne ne vienne me parler d'absence de preuve, la simple présomption de culpabilité peu nuire à vos neveux et les condamner ... à ne jamais régner. C'est là que se situe mon problème, il ne s'agit pas d'un simple règlement de compte entre belle mère et bru... il s'agit de l'Orcanie dont vous restez les fils, et de son roi dont vous restez les frères.

Gareth, avant de quitter les lieux, fut empoigné par son frère aîné et traîné de force dans le sillage de sa terrible mère... et de son pathétique frère.
Roulant ses jolis yeux bleus vers le ciel, il suivit sans broncher, trop mou pour refuser quoi que ce soit à ses parents. Apparemment, son frère aurait besoin de lui... Manquerait-il de courage ou craignait-il une quelconque réaction de leur mère?

- Et depuis quand êtes-vous chrétienne... marmonna tout bas le jeune prince. Oui mère... poursuivit-il, plus haut, tel un gamin que l'on serait en train de disputer pour quelques mauvaises bêtises.

Il se défit de l'emprise de Gauvain, pour aller se promener dans les appartements de sa mère. Il toucha quelques vases précieux, les tourna dans tous les sens avant de les redéposer sur leur tablette. En vérité, il ne leur accordait aucun regard... et ne comprenait pas la passion de Morgause pour ces choses sans signification particulière.

- Eh bien! Qu'ils ne reignent jamais, si tel est votre désir! grogna Gareth, toujours aussi mécontent d'être ignoré de sa dure marâtre.

'' Vous pourriez peut-être épouser vous-même votre propre fils... et ainsi donner la plus noble descendance qui soit à l'Orcanie! ''

- Que comptez-vous faire, ma mère? Excécutez la reine et ses fils? Un demeure en Avalon... Un gamin qui deviendra un homme et pourra réclamer le trône de l'Orcanie... Et que fera Mordred? Épousera t'il cette Blanche, qui nous est arrivé avec une fille ne pouvant porter le noble nom des Pendragon? Ou peut-être pense t'il prendre pour épouse une dame de la noblesse romaine? L'Orcanie, l'avenir d'une nouvelle ère chrétienne!
Pheuh!

Ayant enfin trouver une carafe de vin, Gareth s'en servit un verre...

- Ou peut-être vaudrait-il mieux détrôner notre frère... et vous replacer sur le trône... Car Agravain ne puis porter la courrone... Gauvain a refusé depuis fort longtemps son droit au reigne. Et je m'y refuse également.

Gauvain ne put s'empêcher de se contrarier. Pourquoi dieu lui avait donné cette famille... de fou ? Le fait que Morgause n'est point de colère face à l'Adultère de son aimé fils, surprit Gauvain. Mais il avait omis de spécifier avec qui : une bretonne et qui plus est au service de son adoré (?) frère.

Dans sa jeunesse, on lui avait appris de ne jamais interrompre sa mère ou son père lorsqu'il parlait. Mais la colère nouvelle du fils, le poussait à se surpasser en effort. Surtout pour la réplique : on les condamnait à la mort...

Alors c'est vos intentions. La condamner a mort ? Elle et ses héritiers, dont on pourrait supposer une illégitimité ? Si vous agissez comme l'on faisait avant, vous donnez des chances à l'Orcanie de finir sans descendance. Quelle femme voudra marier Mordred, par la suite ? Sachant que l'avant dernière à été répudiée et l'autre exécuté, pensa vilainement Gauvain.

Gauvain connaissait les femmes. Ils savaient ce que l'homme pouvait ressentir, face à ces créatures.

-Nous ne somme plus à l'époque des barbares, mère. Et les relations incestueuses sont interdites, par les lois, Gareth, lui rappela doucement Gauvain.

Quelle malédiction était tombée sur l'Orcanie. Un fils fou, un autre maladif de la haine de sa mère, un qui était chouchouté et le dernier, rancunier d'être toujours oublié.

-Si la reine doit être répudiée, placez –là au couvent et ne vous abaissez pas au meurtre. Les femmes se méfient de notre frère. Peu d'entre elles oseraient se mesurer à l'égo de Mordred. Épouser la dame Blanche, c'est embrasser une certaine partie du pouvoir de votre frère.

Ce qui vous semble tentant ...

Gauvain finit par se souvenir, pourquoi il avait quitté l'Orcanie. Pour fuir les vilains démons de sa mère. Aucune femme ne serait bienvenue ici. Car Gareth avait raison, malgré sa réprimande. Morgause se voulait attacher à son fils.

L'ainé faillit s'étrangler en entendant parler Gareth. Détrôner Mordred, impossible et placer Morgause, sur le trône. Même dans sa folie, Agravain ne l'aurait fait.

L'Orcanie n'a jamais eu d'importance dans ce problème. Vous vouliez la perte d'Ophélia le jour même où il a croisé son regard. N'ai-je pas raison. Vous saviez qu'elle signifiait votre perte. .

Gauvain avait haussé le ton. Chose qu'il faisait rarement avec sa mère.

"Il s'agit de l'Orcanie dont vous restez les fils, et de son roi dont vous restez les frères."

Cette phrase tiqua un peu le chevalier.

Vous avez tué ce qui restait de l'Orcanie, dans mon cœur, depuis bien des années. Aujourd'hui, vous me demandez de supporter sa cause et son roi, qui ne m'apprécie pas plus, que ma mère. Comment dois-je réagir? Dois-je vous laisser le bénéfice du doute. Préfériez-vous me jouer encore la comédie.

Gauvain finit par s'asseoir extenué. Il avait jadis tenté de détruire sa mère, mais Loth en avait fait du béton (anachronisme). Impossible à détruire. Elle était trop forte pour lui.

Gareth, verre de vin à la main, avait également déniché un plan de victuaille. Assied sur un divan conçu dans le style romain, il écoutait d'une oreille distraire son frère discourir.
Morgause n'avait jamais aimé la compétition... et jusqu'ici, Ophélia avait été sa plus grande rivale. Elle avait été difficile à chasser... car Mordred l'avait véritablement aimé. Pas comme Élizabeth... il l'avait aimé, d'un véritable amour.
Était-ce la haine de Morgause qui avait détruit leur union? Ou était-ce Mordred? pouvait-on croire qu'Ophélia, cet ange des plus purs, cette nymphe au regard de mer... pouvait être coupable dans cette facheuse dispute?

- Un roy ne pouvant garder sa femme dans son lit peut-il véritablement reigner sur un pays? renchérit le ravissant Gareth en enfournant un raisin pris à sa grappe. Allons, allons, Gauvain. Ne vous emportez pas...
Notre mère n'est qu'une victime, dans toute cette histoire, vous devez bien le savoir!

Le jeune prince se leva brusquement, se saisit de son verre d'or (renversa quelques gouttes de vin sur le précieux tapis de sa mère) et le calla d'un coup sec.
Il le redéposa sur la commande, avec brusquerie.

- Mère... dit Gareth d'une voix engourdie en s'approchant de celle-ci.

Allait-il la frapper? L'envie ne lui manquait pas... Mais il éprouvait encore quelques sentiments pour sa mère. Était-ce par faiblesse? Par chagrin? Par effondrement?
L'écuyer du roy Arthur tomba au pied de sa mère, sentant son regard débordant de colère. Il prit ses douces mains entre les siennes, les caressa et les baisa.

- Mère... murmura t'il en déposant son front sur les paumes blanches de Morgause, abaissant ses paupières sur son regard rêveur. Ma bien-aimée mère! Nous vous portons tous le plus grand amour qui soit. Nous vous sommes entièrement soumis... mais de grâce, n'agissez pas dans le but de nous garder éternellement enchaîné à votre emprise.
Mordred se doit d'avoir une bonne épouse. Ophélia, bien qu'elle ait pu connaître quelques infidélités, quelques traîtrises, demeurera l'unique femme capable d'aimer et de chérir Mordred.
Une deuxième femme rejetée ne fera qu'assombrir l'Orcanie... L'équilibre sera rompue.
Prenez la reine sous votre aile. Apportez-lui votre soutien, accueillez-la comme étant votre propre enfant.
Il est grand temps que la paix revienne sur la terre qui m'a vu naître...

Gareth avait la terrible envie que sa mère se penche sur lui, ou l'aide à se remettre sur pied... et le prenne dans ses bras, l'enlace tendrement.
Il aurait aimé être de nouveau ce gamin à qui elle permettait de s'asseoir sur ses genoux, lorsque ses frères étaient trop occupés pour s'accaparer de son attention.
Il aurait aimé la couvrir d'un regard débordant d'amour, comme ceux qu'il avait surpris de la part de Mordred...
... son coeur saignait, souffrait. Et sa respiration devenait difficile.
Morgause ne pourrait que le rejetez à nouveau... et il est serait d'avantages blessé...

Voyant Gauwain perdre un peu pied, elle reporta son attention sur Gareth, si elle laissa passer ses diatribes haineuses, sans autrement y répondre que par un regard glacé, elle ne laissa pas passer sa quémande muette de tendresse ...

Ainsi, tendrement, elle se pencha vers lui, passa sa main dans les cheveux blonds et fous de son si joli jeune fils....

- Gareth, mon si tendre et beau Gareth, ne me vois pas comme un démon obsédé par la chute d'une rivale -elle arrivait à s'auto-persuader de la justesse de sa cause- . Ophélia a déjà eut se chance lors du premier pardon, si récent, de ton frère. Sache que je ne veux en rien sa mort, elle serait tellement préjudiciable à l'Orcanie et à la famille royale que je ne veux même pas l'envisager...

Sa main continuait à caresser la tête de Gareth...

- Le couvent ? Je ne sais si c'est... je ne sais que faire en quelque sorte. J'ai besoin de vous, de vous tous -dit-elle en tournant la tête vers Gauwain-
Mon noble Gauwain, tu parles de comédie... Mais sache que rarement tu m'auras vue aussi hésitante, ma seule certitude étant que nous devons faire front unis face à cette crise, ce psychodrame familial ne pourrait-il pas nous réunir ?

De sa main elle dégagea le front de Gareth, se pencha et y déposa un chaste baiser... cela la toucha... il lui semblait presque que c'était le premier geste de tendresse qu'elle avait vis à vis de lui, et n'était pas si loin de la vérité, elle en était un peu honteuse.
Morgause se prenait à son propre jeu et en fut surprise, heureusement surprise.

Morgause, une victime ? Jamais ! Le pauvre regardait le sol, tandis que sa mère parlait à son dernier.

Vous vous êtes toujours bien sorti de n'importe quel problème, pourtant.

Gauvain vint s'assir près de Morgause et soupira. Morgause avait raison. Il ne pouvait pas laisser tomber l'Oracanie, mais si son royaume ne l'avait jamais aidé.

L'ainé s'empara d'une main de sa mère et esquissa un petit sourire.

Comment voulez-vous que j'aide, mon frère, lorsque je ne suis pas capable de m'aider moi-même ? Comment aider un royaume, dont j'ai été bannis ?

Un jour, elle finirait par savoir ce qu'il avait sur le coeur. Mais maintenant, la cause de son frère était priorité.

Gauvain n'essayait pas de jouer l'impertinent, mais plutôt retrouver les grâces de sa mère. Reprendre la place qu'il avait lorsqu'il était gamin. Car la Morgause qu'il avait connu, était morte au couvent.

Laissant une main errer dans la chevelure de Gareth, elle laissa l'autre dans la main de son ainé... un intrus entrant dans ses appartements eut été sidéré et certainement charmé par cette scène de tendresse familiale...

- Gauwain, l'aide peut être un conseil, voir que nous proposions une solution commune à Morderd, je pense que je ne pourrai vous faire accéder au fameux Conseil de la Couronne, mais j'y dispose d'assez d'appuis, encore, pour convaincre ... l'image de l'affreux mais tant apprécié Kadoudal passa dans la tête de Morgause... Et, surtout, ne pas envenimer les relations entre Mordred et Arthur. Vous savez que je n'aime pas mon cher frère -doux euphémisme- mais je ne veux pas le guerre entre Bretagne et Orcanie -en tout cas pas pour le moment...- et pas une guerre pour l'honneur d'Ophélia, si entaché... Je jure pour ma part ne pas demander de peine lourde pour la Reine, au pire je prêcherai pour un exil mais pas à Avalon ... un couvent, pendant un certain temps peut être envisagé. Mordred y gagnerait appui de l'Eglise, la Reine y gagnerait une sorte de repentir salutaire.. Avez-vous d'autres idées mes fils ? Sachant que je ne vois pas, mon doux Gareth, Mordred pardonner dans l'instant cette deuxième infidélité à Ophélia, la première était déjà si dure à avaler pour lui... il faut le comprendre.

En ce moment précis, Morgause aimait ses enfants, ses deux fils renégats.

Gauvain se calmait peu à peu. Sa mère devait le sentir un peu moins tendu. Lui trouver une solution. Il n'avait pas su protéger sa propre femme et avait laissé sa fille aux griffes de fous.

Malgré ses raisons, Arthur ne peut en vouloir à Mordred. Si cette histoire finit bien, Arthur prendra les décisions telles qu'il les pense. Personne ne désire de guerre entre nos royaumes, malgré les rancunes et le passé.

Mordred ne doit pas s'emporter, ni donner raison à la première minutes.. L'évêque voudra surement influer sur son jugement, en jouant avec ses sentiments. Tout le monde y est arrivé, avec lui.

l'ainé soupira et regarda Gareth et sa mère, par la suite. Dans son pessimiste habituelle, Gauvain ne put se retenir :

Mais là n'est pas le seul problème.

Les complot allait commencer. Les fanatiques de ce château étaient bien capable d'être poussés, à un acte. Personne n'était à l'abri. Des camps se formaient, Ceux pour l'honneur de la reine et d'autre pour le roi. Gauvain aimerait bien éviter cette partie d'histoire, comme il l'avait jadis vécu, lors d'une mission.

Une guerre interne commençait à prendre de l'Assurance. Si voulait une peite guerre, alors son frère, la sentait de proche.

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