Il n'y avait pas âme qui vive sur une vaste partie de la Gaurre. Les lieux habituellement passants étaient maintenant presque déserts. Les volets se refermaient dans des claquements secs, les portes étaient fermées et verrouillées...Dans tout le pays, la rumeur de l'arrivée de l'envahisseur avait semé la peur et, se sentant abandonné, le peuple de Gaurre avait fui ou s'était caché...
Les plus courageux, ou déterminés, avaient rejoint l'un ou l'autre des deux camps. La plupart s'était joint à Thomas, ce qui encouragea ce dernier dans sa certitude de victoire.
Lorinn était plus réservée. Elle avait réussi à joindre à ses rangs un nombre respectables de guerriers, parmi les meilleurs de l'île, et envoyait régulièrement des éclaireurs au devant, dans son éternelle prudence. Les rapports restaient les mêmes: Personne en vue, aucune défense digne de ce nom et les troupes orcaniennes, selon toute vraisemblance, se retiraient, la queue entre les jambes. Au rythme ou ils avançaient, Lorinn estima qu'ils auraient rejoint la capitale avant la nuit...