Revenir , pour mieux repartir [ Gauvain & Mordred ]

La petite peste royale d’Orcanie, qui avait fort hâte de retrouver ses appartements, serait déçues, bien vite. Pendant le voyage avec son père, elle n’eut que de bref passage de conscience.

Elle était si fatiguée, qu’elle pouvait dormir une chevauchée entière. Ils s’arrêtaient parfois pour se restaurer, mais ils ne restaient jamais bien longtemps. Son chiot lové contre elle, le sommeil lui était paisible.

Gauvain ne la réveilla même pas, lorsqu’ils approchèrent de Warminster.

La consigne était claire. En dedans des murs, elle devait passer inaperçue. Gauvain la réveilla uniquement lorsqu’ils furent près du bureau de son frère. Il s entrèrent en frappant et Gwen se précipita derrière le bureau.

Mordred …

Elle serra son oncle fort

Je veux plus partir…

Elle savait bien que quelque part, Le visage troublé de son oncle, en disait plus long sur son avenir des prochains jours.

Il était partagé entre le soulagement de voir sa fille en sécurité et l'inquiétude qu'avait fait naître les dernières nouvelles.
Il réprima un sourire en voyant Gwen se précipiter dans les bras de son oncle et se contenta de le saluer respectueusement.
Ils auraient le temps d'aborder les mauvaises nouvelles quand la petite serait en train de dormir, il était inutile de lui donner un autre sujet d'inquiétude.

Mordred achevait de rédiger une missive d'importance...quand les gardes, interdisant l'accès au bureau royal, laissèrent pénétrer une lutine en ces lieux.

Le roy, aussi surpris qu'heureux, pressa longuement la pauvre enfant contre lui...avant de lui baiser le front, puis de frotter son nez contre le sien (ils se saluaient souvent ainsi! ).

Mon ange!
Ma pauvre petite Gwen!
Te voici enfin.
Ton cauchemar s'achève.

Lui dit il, tout en remettant quelques mèches rebelles derrière ses mignonnes oreilles...
Il s'adressa ensuite à Gauvain.

Je suis content de vous voir...tout deux.
Blanche sera aussi ravie que moi.

Elle qui avait tant fait, avec Alicia, afin de rendre possible (et rapide) ce dénouement heureux.
Sur ce point l'on pouvait respirer, enfin.

¸Gwen frotta son nez contre celui de son oncle et rit. Il lui avait manqué.

Blanche ... euh... ma tante va bien ?

Elle se doutait de quelque chose, mais elle n'osait pas dire un mot. Le chiot qu'elle avait reçu de Robin quitta Gauvain pour se rendre près de la petite peste.

Assis docilement, il regardait sa maîtresse.

Thomas m'a vendue et ce sont des hommes de la princesse Alicia qui m'ont amenée en Cornouaille. J'y suis restée, jusqu'à ce que papa vienne.

à travers les couloirs, la rumeur s'était déjà répandue. Le lutin était de retour. Aussitôt la future mère de l'enfant se dirigea vers le bureau et toqua à la porte.

Croyant à la présence de sa tante, l'enfant se leva d'un bond et ouvrit. La surprise ce fut Valéria qui s'inclina rapidement, avant que la petite se jette dans ses bras.

Mon ange, tu es là.

Elle serra l'enfant avec la même émotion que son oncle et de la même manière que son père l'avait étreinte.

Gwen ravala son sourire, se retourna et demanda timidement :

- Grand-mère est de retour aussi ?

Gauvain sentit son cœur accélérer brusquement quand Valéria entra. C'était agréable de la revoir et tout aussi agréable de voir la petite se précipiter dans ses bras.
Il réprima néanmoins difficilement un froncement de sourcils quand Gwen les interrogea sur sa grand mère. Encore un sujet qu'il préférait ne pas aborder maintenant.
Il sourit à Valéria en la saluant, lui laissa le temps d'accueillir la petite et émit à mi voix..

- Je crois que Gwen devrait être envoyée au lit.. elle a eu un voyage éprouvant et un peu de sommeil ne lui ferait pas de mal.

Tout en écoutant les explications de Gwenaelle, le roy se plut à flatter quelque peu le jeune chiot de sa nièce...Une brave bête tout à fait adorable d'ailleurs.

Mordred qui se figea, à l'image de son frère aîné, lorsque la petite évoqua sa grand mère...
En effet, mieux valait expédier la pauvre enfant dans ses appartements, désormais.

Le souverain se redressa, puis adressa un sourire qui se voulait rassurant à sa nièce :

Morgause sera...très bientôt de retour, ainsi que tout les autres prisonniers.
Et tu pourras voir la reyne dès ce soir.

Mordred se tourna ensuite vers dame Valéria.

Conduisez la princesse dans sa chambre, et prenez soin d'elle.

Ceci fait...Gauvain et son cadet pourraient deviser sereinement de la situation actuelle...Dont l'issue finale semblait encore...incertaine.

Le jeune chiot se plut à se laisser flatter, avant de japper. Gwen sourit Malgré tout, Gwen sentait la fatigue. Mais elle ne voulait pas.

Je veux rester, je veux voir Blanche

Nous la verrons ce soir mon ange.

Valéria prit la jeune enfant dans ses bras. Elle était habituée, pour avoir soulevé les héritier du roi. Elle laissa gwen faire un dernier câlin à son oncle et un baiser pour son père. En signe de salut, elle posa sa main sur l'épaule de Gauvain, il la retrouverait plus tard.

Le chiot rattrapa sa nouvelle maîtresse et les deux femmes sortirent de la salle. Après avoir mis Gwen au lit, elle devrait passer voir les héritiers dont Olivia ne pouvait s'occuper et dont elle avait hérité pendant l'absence de Blanche.

Gauvain laissa partir sa fille avec Valéria en réprimant un soupir. Il enviait le chiot qui pouvait aller où il voulait sans autres complications.
Il chassa rapidement ses pensées de son esprit et se tourna vers le roi.

- Qu'en est il exactement alors ?

Il jugeait inutile de tergiverser plus longuement et préférait aborder directement les sujets délicats.

Mordred darda un regard emplit de confiance en direction de son frère aîné...et ne put contenir un demi sourire de satisfaction.

J'ai le plaisir de t'annoncer...que nous avons localisé nos ennemis, les ravisseurs.
Ils se terrent actuellement au Gwynedd, sous la protection des clans nordiques...
Sous peu ce territoire sera entièrement encerclé et assiégé...par nos troupes et celles de Bretagne.
Si nous pouvons nous entendre avec ces fameux nordiques...nous pourrons prétendre faire libérer les otages...sans engagements guerriers.
La question est de savoir... si nous devons exiger que l'on nous livre les ravisseurs...ou non.

Le roy attendait, désormais, une réaction de la part du prince Gauvain...qu'il interrogea du regard, tout à la fois impatient et anxieux de sa réponse.
Le fier chevalier était il davantage homme d'honneur ou plus...pragmatique?
Mordred le savait (déjà) parfaitement bien.

» Gauvain ... eh oui ^^
» L'ode a Mordred
» * Mordred le tyran ! *
» *** Mois Mordred ***