Charles de Padoue et Alicia de Blaye

Naturellement et comme on pouvait se l'imaginer Alicia trépignait d'impatience. Ce qui était loin d'enchanter sa coiffeuse qui tentait de discipliner les méches flamboyante d'une Comtesse qui ne cessait de se retourner toutes les minutes pour surveiller la porte d'entrée.

- Altesse si vous ne cessez pas de vous agiter je n'arriverais à rien.


Alicia considéra le reflet que son miroir lui renvoyait. Il était vrai que ses cheveux semblaient s'être electrisés tous seuls. Elle rit de bon coeur

- Pardonne moi ma bonne Célia, je te promets de rester tranquille juqu'à ce que tu es terminé. Mais ne me fais pas quelque chose de trop compliqué et surtout je ne veux pas des épingles qui me piquent!

La veinérable Célia sourit. La Princesse Alicia avait beau être adulte elle ressemblait assez souvent à la petite malicieuse de cinq ans qu'elle avait connu. Tiens et voilà que de nouveau elle s'agitait!

- Célia as tu enfin terminé ? A quoi penses tu ?

Il eut fort à parier que la Divine providence passa par là pour exauccer un miracle puisque dix minutes plus tard Alicia était enfin prête. Elle se dépécha de renvoyer ses gens et immédiatement on frappa à la porte. Joyeuse, presque sautillante, Alicia s'empressa d'aller ouvrir et prit un faux air étonné face à son roi de coeur.

- Messire de Padou! Vous ici! Mais quelle surprise! Entrez je vous en prie

Elle ponctua sa phrase d'une courbette comique et prit sa main pour "l'aider" à entrer".

[ hj : arghhh elle change de tête... j'aime beaucoup ]


"Vraiment rayonnante" pensa le jeune romain face à cette rousse flamboyante et pleine de vie qui lui ouvrait sa porte...

Les yeux brillants, il la salua cérémonieusement, d'une révérence digne de la cour papale, mais avec une certaine malice :

- Madame de Blaye, je suis enchanté de passer votre porte... vraiment enchanté, il ne m''est pas fréquent d'être invité au pays de fées !

Plié en deux, ses yeux comme allumés de l'intérieur contemplait la jeune femme avec respect, soit, mais avec une indéniable lueur d'envie, une lubricité peu dominée... il lui céda sa main, heureux de la sentir chaude et pleine de vie... et, du pied repoussa la porte.

A peine enté, il pris l'autre main de la belle comtesse, le regardant, un sourire de désir retroussait un peu ses lèvres pleines, découvrant ses dents carnassières... il la regarda ainsi presqu'une minute, sans rien dire, sauf des yeux.

Puis il pris un air déconfit... lâcha les mains de la belle... murmurant un "non, cela n'est pas possible" en se laissant tomber dramatiquement sur un fauteuil...

hp : Merciii ça change un petit peu

Comme il était beau Charles! Oh elle ne l'avait certes pas oublié mais de le voir si prés d'elle et de sentir les mains dans les siennes le lui rappelait. Et comme à chaque fois en sa présence un désir fou s'emparra d'elle. Il suffisait qu'il la regarde pour que ...ses sens soient tous retournés. Il avait ce petit aire malicieux dont elle raffolait! Elle plongea son regard dans le sien et tous les deux restérent là à se contempler, appréciant le monment de leurs retrouvailles luttant respectivement contre l'envie...A sa grande surprise Charles lui lâcha les mains et se laissa tombé dans un fauteuil l'air déconfit. Le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour. Elle avait vécu tellement de choses ces temps ci! Quel drame se préparait encore ? A moins que ce ne fut une sorte de jeux. Elle s'assit prés de lui à même le sol et posa la tête sur les genoux de Charles ce qui défit (hélas!) sa coiffure

- Apprenez, cher ange, que rien en ce bas monde n'est impossible si on s'en donne vraiment les moyens. De surcroit vous êtes ici au pays des fées.

Un peu présomptueuse peut être cette chére Alicia.

Charles passa une main un peu fébrile dans les cheveux d'Alicia, massacrant de fait ce qui restait de l'oeuvre de Célia et rit... en déclarant :

- Alors si nous sommes vraiment dans le pays des fées ... tout doit être possible... il se peut donc que la reine des fées ait envie d'un petit mortel... il se peut même qu'elle y prenne plaisir.... il est possible qu'elle y prenne un immense plaisir ... dit-il assez présomptueusement aussi !

Il pris la main d'Alicia et glissa la bague ancienne à son doigt...

- Et, qui sait, il est possible que ce doux séjour dure plus qu'un court moment et que le rêve devienne ... permanent. Qui sait, tout est possible au royaume des fées, non ?

Un sourire coquin glissa sur les lévres de la rousse lorsque son compagnon lui parla "d'immense plaisir". C'était une partie de Charles qu'elle adorait également. Elle frémit légérement lorsqu'il passa la main dans sa chevelure flamboyante récoltant ainsi sur ses genoux ce qui restait de cordons de soie et de perles que Célia avait si savament (mais pas solidement) entrmélés quelques minutes auparavant.

-C'est possible en effet fort possible même!

C'est alors qu'il prit sa main et lui glissa une bague magnifique qui semblait être faite pour elle. Interloquée, elle regarda Charles n'étant pas sur de comprendre tout de suite.

- Oh Charles! Elle est magnifique! C'est un cadeau hors du commun et...

Le cerveau de la princesse sembla se remetre en marche. N'y tenant plus elle enlaça son aimé et lui murmura à l'oreillle

- Formulez votre voeux mon ange... probablement que la reine des fées qui vous aime pourra l'exaucer car tel est surement son plus cher désir aussi.

Elle l'enlaçait et il faillit la renverser sur le fauteuil mais le jeu des fées lui plaisait trop et il adorait ces petites subtilités qui titillaient ses désirs... plus sauvages.

Il pris donc un air surpris :

- Un voeu ? Un seul ? Figurez-vous qu'une jolie nymphe, une simple nymphe des bois m'en offrit autrefois trois ... j'avoue que j'attendais autre chose de la reine des fées...

Il pris un air boudeur, pris la main d'Alicia et tira sur la bague... avant d'éclater de rire.

- Il va de soit, ma reine -est ce le titre que l'on donne à une co-régente ? - que j'ai un voeu ...à vous soumettre.
Vous n'êtes pas une bergère que l'on effeuille mais une aristocrate régnante... et cette situation combinée, mais c'est accessoire cela, avec une irrésistible envie de vous trousser à toute heure du jour et de le nuit, fait que je me sens un peu obligé à vous demander de partager chaque moment de ma vie ....

Puis il redevint sérieux, ces chauds et froids pouvaient certainement sembler une peu agaçants mais c'était lui... sérieux et enjoué, joueur et passionné :

- J'ai fait mon voeu, Reine des fées, reine de mon coeur... tu l'exauces ?
Tu veux devenir ma femme ?

Ses mains de posèrent sur les joues d'Alicia, encadrant son doux visage. Les yeux de Charles étaient plus noirs et profond que jamais et fixaient ceux de sa compagne.

Alicia prit une mine faussement contrarié et jalouse à l'évocation de la nymphe et de ses trois voeux

- Pfff une petite prétentieuse qui a voulu se rendre intéressante en racontant des histoires voilà tout!

Le jeux si amusant continuait et lorsque Charles tira sur la bague et éclata de rire elle se joignit à lui se sentant limite euphorique. Légére; libérée de tous soucis en tous cas. C'était ce qui faisait partie de la magie de son beau compagnon. Alors qu'il tirait légérement de son coté elle, referma sa main.

- Ehhh mais elle est à moi voyons! On me l'a offert il y a un instant et vous voulez me la retirer ? Quelles sont ses maniéres déplorables Messire de Padou ? Dépouiller ainsi une reine des fées. Je ne vous félicite pas.

Puis il redevint sérieux, lui parla de leurs situation respectives et emprisonna son visage dans ses douces mains en la scrutant de ses yeux si profonds.

- Laisse moi prononcer la formule magique mon ange : oui je le veux! Plus que tout je veux partager ma vie à tes cotés!

Elle lui lança un regard doux et flamboyant qui ne pouvait qu'appuyer ses propos. La gorge un peu nouée par l'émotion elle murmura

- A présent pour que le voeux se réalise l'ange doit embrasser la fée.

Lorsque les lévres de Charles vinrent se poser sur les siennes Alicia ferma les yeux, voulant savourer, profiter, immortaliser ce baiser là car il était un moment important de leur vie à tous les deux. Elle ignorait ce que serait leur vie commune encore mais elle ne pouvait qu'être lumineuse. Ils semblaient tellement être faits l'un pour l'autre. Elle se porta doucement en avant se rapprochant plus értoitement de son aimé

- Charles je t'aime...et je crois que je l'ai toujours su. Je regrette de ne pas te l'avoir dit plus tôt

Une pensée lui vint pour son premier mari qu'elle avait aimé aussi. Et d'une certaine façon il serait toujours dans son coeur.
Elle sourit à nouveau

- Etrange comme la fée se sent pousser des ailes...elle n'est pas ange pourtant mais peut être devient elle démon elle aussi.

Lui vint ensuite à l'esprit qu'il fallait qu'elle le mette au courant de certaines choses avant qu'il ne s'engage vraiment. Elle lui prit une main qu'elle porta passionément à ses lévres pour y déposer un baiser enflammé

- Charles, bien que je le regrette, nous devons parler sérieusement de certaines choses maintenant. Rien de grave rassure toi.

Son coeur battait fort, pour lui ce genre de sentiment était neuf, tout neuf... mais il savait au fond de lui le savourer, le choyer... quand elle dit ce "je t'aime" il ne voulu pas retenir un :

- Oh, je t'aime Alicia, et il n'est pas tard, c'est le moment c'est tout ...

Il laissa sa jeune amante dévorer sa main de baiser et allait ré-exprimer ses sentiments mais la suite à venir fut coupée par la demande de "sérieux" la jeune femme. Lui qui n'avait que rarement été aussi sérieux fut perturbé même si le "rien de grave" tentait de tempérer l'urgence de cette demande :

- Rien de grave ? J'ose l'espérer...juste tuer le dragon pour épouser la princesse, c'est cela ? Nous ne quittons pas les contes de fées ma toute belle !!! Mais, je t'écoute... il pris place au fond du fauteuil, concentré, même si son oeil ne cessait de parcourir Alicia...

Entendre son amant dire "Je t'aime" de façon si spontannée presque dans un cri était toujours un réel bonnheur. Elle sentait son regard sur elle et si lui parvint à se concentrer et à lui prêter l'attention qu'elle avait demandé, elle avait du mal à reprendre ses esprits. Fichues obligations!

- Oui c'est cela il y a le dragon ou plutôt la dragonne. Il est prévu que j'aille la trouver dés que nous nous serons quittés. Enfin normalement je devrais déjà y être mais je ne voulais pas partir sans t'avoir vu avant...Et...enfin je ne sais pas encore dans quel état je reviendrais tu comprends....Il n'y a pas de raisons pour que ça se passe mal mais juste au cas où. Voilà je voulais que tu saches. C'est la seule raison qui ferait que nous ne pourrions pas nous lier.

Alicia se sentait toute confuse. Elle avait un mal fou à reprendre le contrôle de son flot de pensées et de sentiment

- La deuxiéme chose est que j'ai un fils issu de ma premiére union. Il a trois ans, s'apelle Alexandre et est mon trésor. Sa cousine Roxane, fille de Marth et d'Erwana l'a rejoint il y a peu à Blaye. Elle est sous ma tutelle et je compte bien prendre soin d'elle comme si elle était ma propre fille.

Ca c'était le genre de chose qui pouvait vraiment faire réfléchir Charles sur son engagement. Mais si Alicia était femme elle n'en était pas moins une mére et ne rennoncerait jamais à ses enfants. Même si cela devait lui coûter.

- Et pour terminer nous allons nous rendre Morgause, Marth, Erwana, Nathan et moi en Austrasie et à Blaye. Je profiterais de ce moment pour faire découvrir à ma belle soeur les charmes de mon pays....qui deviendra le tien.

Elle plongea un doux regard dans celui de Charles

- Viendras tu ?

Il la laissa poser ses trois "remarques" sans l'interrompre, Charles de Padoue était poli et bien élevé... son visage ne laissa rien passer jusqu'au "viendras-tu ?"...

- Viendrais-je ? Où ? Il est hors de question que je laisse la jeune femme à qui je viens de dire "je t'aime" et à qui je viens de demander de partager ma vie partir seule chasser la dragonne ... Il était prévu que Sir Talbot et moi même t'y accompagnions et rien en me fera renoncer à te servir d'escorte...

Il fit une pause, cette première déclaration était trop enflammée à son goût... il repris un doux sourire :

- Pour le deuxième point, je savais que tu étais veuve d'un comte de Blaye, je connaissais l'existence d'un héritier... pas celui de la petite fille de ton frère, les services de la curie n'ont pas vent de tout il me semble...
Il eut un autre sourire...

- Ces enfants sont les tiens, tu les élèveras si cela te convient, je ne m'opposerai pas à cette décision et ne m'élèverai pas contre eux... Il sont tous les deux un père... peu présent. Son regard se fit un peu plus grave.

- Je t'épouse avec deux enfants si tu le souhaites... qui ne seront pas les miens mais que j'accepterai autour de toi ? Est ce que cela te va comme réponse ?

Il souriait un peu tristement...

- Quand au troisième point, une fois le dragon massacré, je te suivrai où tu voudras aller... il conviendra qu'un jour tu consentes en "échange" à pousser au delà des alpes jusqu'à Padoue, où vivent les miens et où se trouvent mes biens ... qui ne valent certainement pas ton beau comté.
Je te suivrai là où tu est comtesse Alicia, je te suivrai avec plaisir... et te donnerai d'autres beaux enfants qui deviendront les compagnons d'Alexandre et de Roxane et qui galoperont dans les rues de Blaye....

Il pris la main d'Alicia... Il la baisa avec fougue, sur la paume, remonta au fin poignet... les yeux dans les yeux de la comtesse...

(HJ:Roxanne avec deux N, comme la chanson de Police )

Alicia, bien que comblée par les réponses de son Charles eut un furtif rictus contrarié lorsqu'il insista pour l'accompagner voir la dragonne. Elle avait peur pour lui tout simplement. Peur qu'il lui arrive quelque chose. Et cela elle ne se le pardonnerait jamais Mais de le savoir prêt à la suivre n'importe où était une formidable d'amour. A eux deux ils seraien plus forts. Elle lui lança un regard amusé

-mmm quel têtu tu fais tout de même! Heureusement que je suis plus sage que toi! Avec cela la dragonne ne pourra pas nous résister. M'est d'avis qu'il y aura de la viande dragonniére au menu de notre repas de noces.

Le reste de la déclaration de Charles l'émut au plus au point. Jamais elle n'aurait imaginé mérité autant de prévenance. Mais elle décella une note mélancolique presque triste qu'elle ne comprenait pas. De son index elle traça délicatement le contour des lévres de son amant.

- Ne crains rien Charles. Les enfants sont petits encore et ils n'ont pas vraiment eu de pére. Si vous le voulez; si la fusion prend nous formerons une famille unie, aimante et grande qui sait ? Quant au reste il est évident que je te suivrais...à Padou et partout où tu voudras m'emmener. Je ne veux pas te quitter et je veux tout connaitre de ce qui t'es cher et le deviendra aussi pour moi. Tiens d'ailleurs pourquoi ne pas pas galopper en hiver dans la belle cité de Padou et les étés dans les rues Blaye ? Ainsi nous serons avec nos familles et pourrons voir du pays.

Elle se pencha sur lui et l'embrassa avec toute l'ardeur qui enflammait son coeur depuis leur premiére rencontre.

Il rendit un baiser passionné, se voyant déjà galoper dans les collines dominant la plaine de Pô, se voyant faire découvrir à son épouse Rome et Ravenne, se voyant dans le charmant domaine de son épouse entouré d'enfants roux...

- Ma Comtesse, le programme me sied autant qu'il est possible, il ne nous reste qu'à trucider cette dragonne... et à vivre une vie que les autres envierons... tu es à moi, je suis à toi, je doute que cette vieille légende puisse lutter contre l'amour, la foi et quelques mètres du meilleur acier...
Allons quérir le conseiller d'Orckney... et mettons fin à la seule menace à notre bonheur ... tu veux ?

Il eut un clin d'oeil, il était confiant, Dieu ne pouvait vouloir la fin d'une telle histoire....

Ainsi Charles et Alicia venait de plannifier leur vie commune qu'en effet la plupart pourrait leur envier. A priori il n'y avait guére de raison que cela ne fonctionne pas sauf cette dragonne. A la question "tu veux" et au clin d'oiel de son aimé la petite rousse comme mue par un ressort invisible bondit sur ses pieds. Il était grand temps de passer à l'action!

- Et comment que je le veux! Nous avons suffisament attendu il me semble et pour rien qui plus est.

Vive, Alicia passa deriére le paravant et enfila une tenue plus adequat qui lui avait été préparée. Ce n'est pas que se changer devant Charles la dérangeait non...elle craignait juste sous son regard d'être incapable de se rhabiller rapidement. Et le temps était compté. Elle sortit de là et frappa des mains. Aussitôt une dizaine de ses "gardes du corps" triés sur le volet entrérent, saluérent Charles et se placérent en rang.

- Nous en avons parlé, vous savez ce que vous avez à faire et ce que vous devez emporter. Que Dieu bénisse et favorise notre action! Pour l'Austrasie!

Le "Pour l'Austrasie" fut reprit et les hommes quittérent de nouveau la piéce. Alicia s'emparra de son épée dont elle carressa le fil le regard déterminé mais serin.

- En chasse à présent!

Elle se tourna vers Charles qui la regardait un peu étrangement et lui dit un peu timidement

- Il faut bien que j'ai l'air un peu sûre de moi tu ne crois pas ? De quoi aurais je l'air sinon ? Mais je pense que notre plan a de bonnes chances de marcher.

Elle embrassa fougueusement sn fiancé et lui carressa tendrement la joue

- Et toi mon ange est tu prêt ?

Charles regarda subjugué la tornade rousse se mettre en branle... étonnante d'énergie, elle se retrouva en quelques instants habillée de fer et prête à aller trucider cette pauvre dragonne...

Il vit les fidèles s'assembler et ne pu réagir que quand tout cela s'arrêta un peu, et , sourire d'envie et d'admiration aux lèvres, lui bredouilla :

- tu as l'air... très sûre de toi et cela ma plait.. beaucoup.

Il fut interrompu par un furieux baiser ... qu'il réussi à rendre.
Il ajouta :

- Je rentre dans mon armure et suis à toi, viens....

Il lui pris la main et traversa avec elle l'aile des appartements jusqu'au sien... Où, son pauvre écuyer essayait encore de ranger un peu le désordre des malles renversées.
Le jeune homme voit deux furies entrer, vit son maitre jeter sans ménagement son délicat pourpoint et réclamer "son armure"... il ne ut que s'executer au plus vite, passant les dessous de tissu de cuir, puis montant pièce par pièce la belle armure couverte d'argent aux armes du Saint Père...

Alicia fut entraînée par la tornade "Charles" dans ses appartements. La jeune femme resta bouché bée en voyant le désordre qui régnait chez son fiancé. Désordre de trésors ecclésiastiques qui pouvaient faire penser à la caverne de ce cher M. Baba. Et au milieu de cette profusion de pierreries, soieries il y avait un pauvre petit homme qui semblait perdu. Il devait chercher à ranger mais apparemment ne savait pas par où commencer. Alicia faillit éclater de rire. Elle pensa à sa propre façon de mettre de l'ordre et se dit qu'une fois que Charles et elle vivraient ensemble leurs domestiques les maudiraient tous les jours que Dieu feraient!

- Eh bien!! L'île au trésor ne doit rien avoir à envier à ton appartement.

Fidéle à ses habitudes et pendant que Charles se faisait sangler son armure Alicia se frayait un chemin et faisait les cent pas, allant, revenant, donnant du même coup le tournis au malheureux écuyer. Ce qui n'empêchait pas (hélas) Alicia de continuer sa conversation avec son fiancé.

- Nous avons passé quelques nuits blanches à étudier les dragons sous toutes les coutures à la recherche d'un point faible quelconque. Ça n'a pas été facile. Ces reptiles ont la peau, dure, coupante et écailleuse. Mais ils ont une fragilité. Sais tu laquelle ?

Il la regardait contempler le désastre de son appartement... et ne réalisait pas que cela puisse l'étonner le moins du monde. Les domestiques rangeraient, non ?

Il tentait de se mettre en conserve rapidement... mais cet exercice prenant trop de temps, il réalisa que la tenue de voyage suffirait pour le moment, le dragon n'était pas sous les murs de Warminsiter...

- Bon, dit-il à son petit écuyer, tu fais emballer nos armures et tu nous retrouves en bas ... au plus vite.

Là, Alicia posa sa question à 100 pièce d'or "comment tue-t'on un dragon"?

- Euh, Alicia, ni mes maîtres théologique, ni mes maîtres d'armes ne m'ont jamais parlé de cette espèce particulière... je ne crois pas même qu'ils croyaient que ce genre de créature exista... Et pour être honnête avec toi, je n'y croyait pas du tout moi même et voyait en cette histoire de Saint Georges une métaphore sur la démon et .... Bon, je ne vais pas tergiverser et tourner autour du pot, je n'en ai aucune idée !

Si Charles s'étonna qu'Alicia s'étonne du désordre, elle s'étonnait qu'il n'ai aucune idée de comment tuer un dragon. Elle l'avait pensé instruit en la matiére. Quoique ce genre de gros lézard ne se rencontrait pas partout. En fait c'était parfaitement logique. Elle d'ailleurs ne savait pas grand chose que ce ce qu'elle s'était forcée à chercher.

- Les yeux. D'abord le priver de l'usage de la vue, profiter de son handicap et viser le coeur.

Elle haussa les épaules

- Ce sont les livre qui le disent je n'ai pas eu l'occasion d'essayer. Avant et comme j'ignorais que ces créatures pouvaient exister. Si je te disais qu'il y a même un fantome dans ce château ? Quelle personne ayant un peu les pieds sur terre pourrait croire à une telle fable ? Guére plus qu'à une épée enchantée d'ailleurs!

Et cela ennuyait profondément Alicia d'avoir à s'occuper de choses irationnelles. Elle avait déjà certaines craitnes à arriver à surmonter les "ordinaire" alors là...Le temps semblait suspendu. Elle s'accouda pensivement à la fenêtre vérifiant du même coup que personne encore ne les attendait.

- Charles, il a été convenu qu'à travers toi je devais demander l'approbation Papale à propos de la co gérance Austrasienne. Mais ce qui m'import le plus c'est de savoir ce que toi tu en penses et quel rôle tu penserais pouvoir jouer là dedans.


D'autant plus que l'avis du Grand Représentant de l'église lui importait bien peu à l'heure actuelle.

- j'ai plus que confiance en toi. Et ce n'est pas seulement un mari qui sera à mes cotés mais un comte, un prince. Tu n'as rien voir avec mon frére, tu peux, tu sais diriger. Et c'est ce que je désire. Mais toi le veux tu ?

Que de questions... mais, le tempérament optimiste de Charles de Padoue avait toujours le dessus... Pour le dragon, uhm, que faire sinon aller au contact et lui faire la peau, ou les écailles ? ... et que dire à ce propos à Alicia ?

- En ce qui concerne la dragonne, je pense que c'est sur place que nous jugerons du meilleur moyen de l'envoyer rencontrer le Créateur... ton escorte et moi essayerons de l'occuper pendant que tu t'approcheras le plus possible d'elle, l'épée sait peut-être où il faut frapper, peut-être n'a-t-elle besoin que d'un bras ...

Quand elle mis sur le tapis la gestion de l'austrasie et de Blaye, il ne compris pas vraiment, son avis sur la co-régence ? Un pouvoir à exercer ?

- Alicia, si tu penses pouvoir exercer cette co-régence, je t'approuve, et t'épaulerai... et à Blaye serai ton comte consort, à tes côtés avec mon épée et mon savoir... je suis avec toi... il passa sa main sur les épaules de sa compagne... quoi qu'il arrive et je pense que c'est pour le meilleur.

Charles avait bien raison. C'était sur place que l'on jugerait du "comment faire" pour tuer la dragonne. Mais pour ce qui était de le détourner pour ensuite frapper...mm...disons que ce n'était pas le style d'Alicia. Elle espérait en son fort intérieur pouvoir trouver une autre solution que de tuer Lileuth. Car si elle était dragonne elle n'en était pas moins humaine. Elle opina

- Oui nous verrons bien. Pour l'heure c'est dans sa grotte que nous devons nous rendre.

Puis Charles la rassura sur quelques points. Il l'épaulerait. Bien sur si Charles ne l'avait pas souhaité elle l'aurait accepté. Mais être deux pour penser et décider était toujours mieux. Elle glissa une main carressante sur celle que Charles venait de poser sur son épaule et acquiesca à nouveau.

- Je suis contente que tu m'approuves. C'est important à mes yeux. Mais ne perdons plus de temps. Allons trouver Sire Talbot et finissons en ....

Sa main serrait celle d'Alicia, il la sentait si tendue, presque lasse... et essayait de partager avec elle sa propre énergie, il avait tant te tant envie de l'aider à accomplir cette horrible tâche...

- Oui, murmura-t-il, allons chez Talbot, sans attendre, enfin," sans attendre", la dragonne n'est pas à une heure prêt, non ? Il dégagea un peu l'épaule, juste pour y poser ses lèvres, juste pour le sentir frémir sous un baiser délicat... juste pour lui notifier qu'il l'aimait.