Un brin de nostalgie et d'amertume ...

Ophélia, pâle image fantomatique de ces ravissantes pucelles qui n'ont d'existences que dans les contes les plus merveilleux, vaquait sa journée loin de son époux et de ses royaux bambins, se promenant dans les sombres et humides couloirs du château.
Trois demoiselles l'accompagnaient, marmonant tout bas quelques messes basses sur le compte de divers personnages de la noblesse d'Orcanie. Mais la reine, plongé dans la contemplation sensorielle de sa demeure, ne prêtait guère attention à leurs échanges de peu d'importance. Elles diraient bien ce qu'elles souhaitaient! Elles ne prouveraient jamais leurs valeurs de cette façon...
Petite cervelle d'oiseau ne sait que chanter! Et grand loup les attrapera, car trop d'importance elles accordaient à leurs loupiots déformés!

La reine, tout à ses pensées, ne fut guère surprise de rencontrer un chevalier qu'on ne lui avait jamais présenté...
« Fort séduisant » fut sa première pensée et ses joues, aussi blanche que la neige, se teintèrent de la couleur des dendrobiums.

- Qui est-ce? demanda t'elle à ses dames.

- Sire de Winter, Ma Dame. Guerrier dans l'armée de Sa Majesté. Son coeur, dit-on, lui a été méchamment ravis par la demoiselle Abby... Vous savez, cette païenne pucelle de l'armée du Roy! Pauvre homme! Et ce n'est point faute de ne point connaître de dames soupirantes sur son passage...! Quel hont...

- Il suffira, je vous remercies.

La reine, bien heureuse de quitter cette compagnie peu divertissante, se dirigea de son pas royal, gracieux et noble, légèrement volant, vers Hector de Winter... ce preux chevalier servant l'Orcanie.

- Belle journée pour se noyer dans ses tristes souvenirs, ne le croyez-vous pas, messire de Winter? remarqua l'Émeraude de Warminster en venant s'appuyer près de la fenêtre.

Les lèvres roses de la ravissante souveraine d'Orcanie s'étirèrent en un ravissant sourire. Se pouvait-il que le visage d'une reine soit incconu à ses sujets?
Sire de Winter devait avoir migré au château pendant, ou peu de temps, avant la guerre contre la Gaurres. Cette période correspondait avec son enlèvement par les prêtresses d'Avalon.

La belle demoiselle, à peine âgée de dix-huit ans, retira sa blanche main de la galante étreinte de de Winter après l'avoir laissé savouré la douceur satiné et le goût léger, quelque peu sucré, de sa peau, ainsi que l'agréable odeur de lavande qui en véhiculait.

- Une reine, Messire de Winter, se doit de connaître ses sujets. dit-elle tout mystère en appuyant sa voix de son regard d'émeraude, troublant, envoûtant...

La rumeur ne racontait-elle pas que la jeune épouse du Loup Sanguinaire de Warminster, connu sous le pseudonyme de l'Émeraude (à cause de son regard d'un vert étrange), était d'origine celte? Sa grand-mère, disait-on, lui avait légué des charmes magiques... C'est ainsi qu'elle était parvenue à s'attirer l'amour et le respect de Sire Mordred et d'ainsi éloigner la puérile princesse Élizabeth!

Une reine, Messire de Winter, se doit de connaître ses sujets

Lorsqu'il entendit ces mots, il devint très mal à l'aise. Comment avait-il fait pour se retrouver face à face avec la Reine et ne pas s'en rendre compte ...

Il mit tout de suite un genou par terre et baissa la tête, bafouillant quelques mots ...

- Je ...
Je suis ... désolé ... Votre Majesté ...
Je ne savais pas ...
Enfin je ... je n'avais pas entendu parler de vous ...

Veuillez me pardonner cet erreur ...

Et dire que pendant un instant, il avait pensé faire la cour à cette demoiselle ! ...
Quel sot il était ! ...
Il ne s'était pas rendu compte que la magnifique et céleste femme était la Reine ...

Le pire dans tout cela, c'est qu'il avait adoré ce baise-main qu'il lui avait fait ...
Une main si douce et raffinnée ...
Il en était encore tout enivré ,,,
Et ce regard, ... que dire de ce regard ...
Le seul mot qui était assez fort pour le qualifié, c'était " divin "

La souveraine, peu habitué à tant de cérémonie, savéra enchanté par l'attitude respectueuse du chevalier. Déstabilisé son attitude si courtoise et recconnaissante du traitement qu'il lui infligeait, les joues de la belle s'empourprèrent.

- Il n'y a aucun mal, messire, à ne point recconnaître une dame que vous n'avez jamais vu! Je n'ai point de pardon à vous apportez, puisqu'il n'y a aucune faute commise.
Allons, relevez-vous... De grâce!

La reine, toute émue, lui sourit, tout en évitant de croiser son beau regard. Celui du beau seigneur débordait de franchise, mais également d'une profonde tristesse qui, au premier moment, l'avait boulversé... et maintenant, l'obsédait.
C'était d'avantages par peur qu'il y lise son intêret que par gêne qu'elle détournait son attention afin de ne pas se perdre dans l'abîme des fenêtres de son âme.

- Mais je suis étonné que mon époux ne vous est point vanté mes vertues!

Le coeur de l'énigmatique héritière d'Ève sentit son coeur basculé dans sa poitrine. Se pouvait-il que...? Non, allons... L'Orcanie était en guerre... Mordred n'avait pas eu le temps de se morfondre...

Hector se relava tranquillement, ne sachant pas comment gérer la situation ...
Il était en présence de la Reine et son coeur battait ...
Qu'est-ce que cela voulait dire ?

- Merci, Votre Majesté ...

Il baisa es yeux vers le sol, ne pouvant pas déloger son regard de cette main si douce ...
Il ne pouvait pas pensé une seule seconde qu'il n'avait pas entendu parler d'une aussi belle femme ...

Ce qui l'effrayait, c'est qu'il avait une certaine attirance avec cette magnifique femme ...
Il ne pouvait pas se le permettre ...
Elle était Reine, et lui, rien ...

- Mais je suis étonné que mon époux ne vous est point vanté mes vertues!

- Avec tout le respect que je vous dois, j'Aurais bien aimé entendre parler de vos vertues ...
Les femmes doivent être jalouses de votre immense beauté et les hommes ... tous à vos pieds ...

* Idiot ! Ne dis pas cela à une Reine !*pensa-t-il

- Ce que je voulais dire c'est que ...
Que votre beauté peut à elle seule illuminé des jours aussi gris ...

Ophélia avait affiché une moue étrange, fort cocasse, lorsque le chevalier avait osé s'aventurer dans le jeu courtois, fort prisé en Orcanie... peut-être moins que celui de l'hypocrésie, mais il demeurait tout de même présent.
Puis, elle avait rit, légère comme une plume au vent. Amusé de voir le preux messire s'embrouiller.

- C'est un compliment que l'on ne m'avait jamais fait. dit-elle en prenant à nouveau appui sur le rebord de la fenêtre et en contemplant la pluie tomber. Quoi de plus pure que ce chagrin, qui se déverse du firmament? Croyez-vous qu'un rayon de soleil parviendra à perçer la lourde couverture de gris nuage, messire?

Croyez-vous qu'un rayon de soleil parviendra à perçer la lourde couverture de gris nuage, messire?

Hector, pour la première fois depuis qu'il connaissait le statut de Reine de la jeune femme, osa la regarder et s'accouda à coté d'elle ...
Elle était si belle, comment faire pour ne pas la regarder ...

Il tentait de ne pas se noyé dans la mélancolie de ses souvenirs, de es jours de pluie, mais il ne pouvait que repenser à cela ...

- Je n'en ai aucune idée, mais gardons espoir que c'est possible ...
Il serait impossible que le soleil ne réapparaisse plus et ne feant plus éclater votre beauté ...

Il la regarda, espérant qu'elle le regarde ...

- Vous n'étes pas obliger de rester ...
Je ne voudrais pas que ma tristesse vous affecte ...
Mais en même temps, converser avec vous me fait découvrir une femme magnifique ...

Il sourit, baissant les yeux, puis dit:

- Veuillez excuser ma facon si prompt à vous faire des compliments ...
Je sais que je ne devrais pas m'aventurer dans les jeux de courtoisie, mais j'ai du mal à faire autrement ...

Ophélia était demeuré dans sa contemplation de l'horizon, son regard d'écume de mer perdue dans l'océan à la fois si près et si loin, douleur larmoyante des Dieux.
Ses doigts, longs, frèles et blèmes, s'étaient joints. Ils étaient croisés, posés sur la pierre froide et humide... Et il caressaient, distraits, l'eau qui la recouvrait.

«- Je n'en ai aucune idée, mais gardons espoir que c'est possible ...
Il serait impossible que le soleil ne réapparaisse plus et ne feant plus éclater votre beauté ...»

La reine sentit ses joues la brûler. C'était bien aimable à lui... et elle se lançerait volontier dans les jeux de l'amour. Peut-être lui laisserait-elle la chance de devenir son champion (après tout, McKeith avait quitté l'Orcanie et avait regagné son Écosse natale...). Elle lui offrirait peut-être un pan de son affection... Mais leur relation demeurerait à jamais platonique.
Ophélia s'était déjà laissé prendre à ce jeu... Et cela avait faillit ruiner le couple royal. Elle ne recometterait donc jamais cette faute.
Et si Sire de Winter se faisait d'avantages insistant... Elle opterait pour la possibilité de lui offrir une femme de bonne condition.

«- Vous n'étes pas obliger de rester ...
Je ne voudrais pas que ma tristesse vous affecte ...
Mais en même temps, converser avec vous me fait découvrir une femme magnifique ...»

- Mieux vaut votre compagnie, agréable, que celle des nobles dames que vous voyez au loin...
Vous savez au moins trouver beauté en quelque chose et ne rabaissez pas chaque poussière de vie que vous croisez...

« Veuillez excuser ma facon si prompt à vous faire des compliments ...
Je sais que je ne devrais pas m'aventurer dans les jeux de courtoisie, mais j'ai du mal à faire autrement ...»

La reine se fit silence, se contentant de sourire... mystérieusement calme.

- Il vous suffit de vous rappelez que je suis une femme mariée à un homme et à un pays, et que je leur suis fidèle.
Mon coeur et mon corps leur appartiendra à jamais. Et lorsque je mourrai, mon cadavre reposera auprès de celui de mon roy, dans la terre de ma patrie.
Mon âme appartient à Dieu.

Le message était-il assez clair? Elle craignait de l'avoir offusqué, car elle n'avait pas parlé sur un ton des plus plaisants. La belle s'était montrée froide... et distante.
Elle lui avait révélée la vérité. Qu'avait-elle à lui offrir? Rien que son amitié et son respect. Peut-être quelques sentiments s'approchant à ceux de la gratitude et... de l'amour?!

- Il y aura des réjouissances en l'honneur de mon retour. Parmis celles-ci figuerera des épreuves d'adresses destinées aux preux soldats et chevaliers du roy. Les gagnerez-vous pour moi?

Elle quitta le vague lointain, pour se retourner vers le chevalier, à demi-souriante, le regard remplit d'espoir.

- Il vous suffit de vous rappelez que je suis une femme mariée à un homme et à un pays, et que je leur suis fidèle.
Mon coeur et mon corps leur appartiendra à jamais. Et lorsque je mourrai, mon cadavre reposera auprès de celui de mon roy, dans la terre de ma patrie.

Hector savait bien que ses espoirs n,étaient que des chimères, et la Reine venait de le confirmer à l'instant ...
Il allait sans dire qu'il était quelque peu triste, mais c'était surement la meilleure chose à faire ...
Pour lui, et pour elle ...

Certes elle l'avait dit avec froideur et détachement, mais c'était la bonne attitude à avoir, pensait-il...
S'ils s'attachaient l'un à l'autre, ca se compliquerait d'avantage ...

Il acquiésca de la tête puis dit:

- Vous avez raison ...
Mais ce n'est pas cela qui me fera oublier votre si grande qualité ...
Car, mariée ou non, Reine ou pas, vous êtes magnifique ...

Lorsque celle-ci lui demanda s'ils allaient gagner les épreuves d'adresses organisées en l'honneur de son retour, il la regarda et croisa son beau visage où mirroitaient deux émeraudes d'un vert éclatants ...

- Je les gagnerai pour vous ...

Il sourit puis dit:

- Me permettez-vous de vous demander votre nom, ma très Chère Reine ?

Ophélia fut quelque peu choqué de la réponse que lui offrit le chevalier. Belle? Oui, elle l'était. Et probablement cent fois plus que toute ses dames riches et prisées de la Cour. On osait même murmurer que sa beauté dépassait celle de la blanche Guenièvre, reine de Bretagnes, épouse du Haut Roy... De la lignée des sorcières d'Avalon...
Mais était-ce tout? L'Orcanie était-elle donc aussi superficielle?

- Gagnez ces épreuves et vous connaîtrez mon nom... Ou, si vous n'avez point le coeur à jouer, demander le à une quelconque personne de votre connaissance...

N'était-il pas préférable, après tout, d'entendre le nom de sa douce de sa propre bouche?
C'était un bien petit prix... une mince consolation... mais en même temps, cela n'avait-il pas une grande valeur? De Winter pouvait-il entraperçevoir l'importance, l'intêret, la qualité, etc. du cadeau qu'elle lui offrirait?

Gagnez ces épreuves et vous connaîtrez mon nom... Ou, si vous n'avez point le coeur à jouer, demander le à une quelconque personne de votre connaissance...

Certes, il aurait bien voulut l'entendre dès maintenant, mais il devait attendre et prouver sa valeur ...
Il devait prouver à cette très chère reine que son coeur était valeureux et qu'il irait jusqu'à décrcoher la lune et voler les étoiles du firmament que pour connaitre son nom ...

- Je gagnerai pour vous ...

Doucement, il prit la main de la Reine, et même s'il savait qu'il n'en avait pratiquement pas le droit, il déposa un baiser sur cette main blanche et douce ...

- Je risquerais ma vie sans exception pour vous ...
J'en fais le serment ...

La révélation de votre nom sera pour moi le plus grand trésor que l'on puisse offrir à un homme ...

Ophélia sentit son coeur chavirer dans sa jeune poitrine, alors que De Winter se saisissait de sa main. Il acceptait...

Son regard d'émeraude était posé sur le preux chevalier, sa poitrine se soulevait au rythme rapide de sa respiration, ses joues étaient teintés d'une belle couleur rosé.

- Je ne doute point de vos capacités, doulx sire.
Si vous remportez ces épreuves, sachez que vous prendrez la position sociale de Sire McKeith, ce traître écossais qui portait le titre de champion de Sa Royale Majestée.

- Alors, dit-elle simplement en retirant doucement sa main. Nous nous reverrons au banquet de ce soir.

La Reine s'éloigna de quelques pas, histoire de mettre une certaine distance entre elle et le courtois chevalier. Elle le savait troublé par sa présence, mais ne devinait pas à quel point celui-ci pouvait l'être.
C'était, d'ailleurs, probablement mieux ainsi.

Lorsque la Reine retira sa main, il en fut un peu désolé, mais savait que c'était la meilleure solution ...
Il devait mettre une barrière entre elle et lui ...
Il le devait, mais il avait du mal à le faire ...


Nous nous reverrons au banquet de ce soir.

Lorsqu'elle se recula, il sourit, puis dit:

- Oui ...
J'espère que ...
J'espère que les épreuves vous divertiront, Votre Altesse ...

Me donnez-vous la permission de me retirer pour que je puisse aller me préparer afin d'être fin prêt pour ce soir ? ...

- Oui, je vous le permet, Sire de Winter! dit-elle en le regardant lui adresser une révérence accompagnant sa demain.

La reine, en signe de respect, inclina légèrement la tête et, après un dernier sourire, s'en retourna auprès de ses dames. L'une d'elle lui rendit sa colerette en laine, qu'elle enfila aussitôt, bien qu'elle n'eut point froid.

Elle adressa une dernière caresse au Sire de Winter, déjà bien loin d'elle... un regard interrogateur, amusé... Une promesse silencieuse, tenue par un fil de soie entre deux âmes blanches, tenant un léger fil de soie...